« Ambroise Croizat » : différence entre les versions — Wikipédia


Article Images

Ligne 82 :

=== Fondation de la sécurité sociale ===

{{Article connexe|Sécurité sociale (France)}}

Libéré le {{date-|5 février 1943}}, trois mois après le [[Opération Torch|débarquement allié en Afrique du Nord]], il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire d'Alger. Au titre de la CGT, à partir de {{date-|novembre 1943}}, il siège à l'[[Assemblée consultative provisoire]] et participe à ses délibérations, notamment au sein de la Commission du travail et des affaires sociales dont il devient le président<ref>{{Lien web|url=http://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/%28num_dept%29/2074#bio|titre=Ambroise Croizat (Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)|site=assemblee-nationale.fr}}.</ref>. À la [[Libération (histoire)|Libération]], il est élu membre des deux Assemblées constituantes (scrutins du {{date-|21 octobre 1945}} et du {{date-|2 juin 1946}}) puis de l'Assemblée nationale de [[1946]] à [[1951]].

Ligne 87 ⟶ 88 :

Il est chargé d'organiser la [[Sécurité sociale en France|Sécurité sociale]] ([[Assurance maladie en France|assurance maladie]], [[Retraite en France|retraite]]s, [[allocations familiales]]), en application des ordonnances des 4 et 19 octobre 1945 émanant du programme du [[Conseil national de la Résistance]]<ref>{{Lien web|url=https://www.humanite.fr/ambroise-croizat-le-batisseur-du-conquis-social-de-1946-pierre-laroque-fondateur-de-la-securite|titre=Ambroise Croizat, le bâtisseur du conquis social de 1946. Pierre Laroque, "fondateur" de la Sécurité sociale ?|auteur=Michel Étiévent|jour=21|mois=2|année=2020|site=L'Humanité}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.gouvernement.fr/partage/8691-70e-anniversaire-de-l-ordonnance-portant-creation-de-la-securite-sociale|titre=Promulgation de l'ordonnance portant organisation de la Sécurité sociale|site=gouvernement.fr|consulté le=3 avril 2020.}}.</ref>, et en subversion de certaines lois promulguées par le [[régime de Vichy]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Le Crom,|nom1=Jean-Pierre|titre=L'avenir des lois de Vichy|oclc=695236137|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/695236137|consulté le=2022-03-16}}</ref>, notamment en matière de retraites. S'appuyant sur le travail de son prédécesseur [[Alexandre Parodi]], bénéficiant des compétences techniques de [[Pierre Laroque]], Croizat impulse la création du régime général de Sécurité sociale qui sera mis en œuvre par les militants de la CGT<ref>Bernard Friot, ''Vaincre Macron'', Paris, Éditions La Dispute, 2017, {{p.|20-32}}.</ref>. Sous son ministère, les allocations familiales sont doublées, puis il augmente de 50 % la rémunération des heures supplémentaires et supprime l’abattement de 10 % sur les salaires féminins<ref name=":0" />. II contribue à l'amélioration du [[droit du travail en France|droit du travail français]] en renforçant les [[comités d'entreprise]], il organise et généralise la [[médecine du travail]], réglemente les [[heures supplémentaires]] et crée le [[Fédération nationale des travailleurs du sous-sol#De la Libération à la « guerre froide »|statut des mineurs]]<ref name="etievent-huma" />.

Il met en place un [[Régime général de la sécurité sociale|régime général de couverture sociale]] qui non seulement [[Mutualisation|mutualise]] une part importante de la valeur produite par le travail, mais qui en confie aussi la [[Autogestion|gestion aux travailleurs eux-mêmes]]. Croizat n’invente pas la sécurité sociale, dont les éléments existent déjà ; il rassemble en une seule caisse toutes les formes antérieures d’[[assurance sociale]] et finance l’ensemble par une [[Cotisations sociales en France|cotisation interprofessionnelle à taux unique]]. Ainsi, les allocations familiales, l’assurance-maladie, les retraites et la couverture des accidents du travail ne dépendent ni de l’Etat ni du patronat, mais d’une caisse gérée par des [[Représentant syndical|représentants syndicaux]]. Selon l’estimation de l’[[Assemblée consultative provisoire]] en août 1945, le régime général [[Socialisation des biens|socialise]] dès le départ le tiers de la masse totale des salaires. Ce système unique, dont la mise en place {{Citation|s'avère herculéenne}}, sera effectif de 1946 jusqu’au milieu des années 1960 avant de subir un {{Citation|travail de sape systématique}} selon [[Bernard Friot (sociologue)|Bernard Friot]] et Christine Jackse. Avec Pierre Laroque, il supervise l’installation du nouveau système unifié en lieu et place du préexistant millefeuille de couvertures par profession, par branche, par catégorie de salariés, par type de risque, auxquelles s’ajoutaient les mutuelles et les caisses syndicales et patronales<ref name=":1" />.

=== Vie personnelle ===

Ligne 95 ⟶ 98 :

=== Mort ===

[[File:Père Lachaise, tombe Ambroise Croizat (9379971278).jpg|thumb|Tombe d'Ambroise Croizat au Père-Lachaise.]]

Il meurt d'un cancer du poumon à 50 ans le 11 février 1951 à l'[[hôpital Foch]] de Suresnes. Le Parti communiste lui fait de grandioses funérailles : son corps est exposé à la Maison des métallurgistes (aujourd'hui [[Maison des métallos]]) puis au siège de la CGT ; un million de personnes endeuillées l’accompagnent au [[cimetière du Père-Lachaise]] où il est inhumé<ref>{{Article|auteur1=Michel Etiévent|titre=Commémoration. Aux obsèques d'Ambroise Croizat, un million de personnes|périodique=l'Humanité|date=17 février 2021|lire en ligne=https://www.humanite.fr/commemoration-aux-obseques-dambroise-croizat-un-million-de-personnes-700185}}.</ref>{{,}}<ref name="etievent-huma"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Retraites : défendre l'héritage d'Ambroise Croizat |url=https://www.alternatives-economiques.fr/retraites-defendre-lheritage-dambroise-croizat/00091939 |site=Alternatives Economiques |date=2020-02-21 |consulté le=2024-03-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=|nom1=|titre=Ambroise Croizat, l’ouvrier devenu ministre du Travail|périodique=L'Usine Nouvelle|date=2020-01-18|lire en ligne=https://www.usinenouvelle.com/article/industry-story-parcours-de-sante-ambroise-croizat-l-ouvrier-devenu-ministre-du-travail.N919059|consulté le=2024-03-06}}</ref>. Pourtant, d'après [[Bernard Friot (sociologue)|Bernard Friot]] et Christine Jackse, l'histoire officielle décidera ensuite de l'ignorer<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr |prénom=Bernard Friot & Christine |nom=Jakse |titre=Une autre histoire de la Sécurité sociale |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/FRIOT/54395 |site=Le Monde diplomatique |date=2015-12-01 |consulté le=2024-03-06}}</ref>.

== Contributions ==