« Berlin-Ouest » : différence entre les versions — Wikipédia


Article Images

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| nom2=West Berlin

| nom2 langue=([[Anglais|en]])

| nom3=Западный Берлин

| nom3 langue=([[Russe|ru]])

| année début=1949

| année fin=1990

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| drapeau lien=[[Drapeau de Berlin|Drapeau de Berlin-Ouest à partir de 1954]].

| blason lien=[[Ours de Berlin|Armoiries de Berlin-Ouest]].

| gouvernement=[[Occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale|Territoire occupé]] sous administration militaire alliée, partie de l'[[Allemagne de l'Ouest]] <small>(''de facto'')</small>.

| carte=Occupied Berlin.svg

| légende=Les quatre secteurs d’occupation de [[Berlin]]. Berlin-Ouest comprend les zones en bleu clairfoncé ([[États-UnisFrance]]), bleu foncémauve ([[FranceRoyaume-Uni]]) et mauvebleu clair ([[RoyaumeÉtats-UniUnis]]).

| capitale=[[Berlin]] <small>(''de facto'')</small>.

| langues=[[Anglais]], [[français]], [[allemand]].

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{{Carte avec géolocalisation|1=Allemagne de l'Ouest|2=52.456176|3=13.291588|carte en coin=Europe}}

'''Berlin-Ouest''' est la partie [[ouest]] de la ville [[Allemagne|allemande]] de [[Berlin]] ayant eu une identité propre de la création de la [[Trizone]] le {{Date-|3|6|1948}} jusqu’au [[Traité de Moscou (1990)|traité de Moscou]] du {{Date|12|9|1990|en Allemagne}}. Elle résulte donc du ralliement, en [[1945 en Allemagne|1945]], après la [[Seconde Guerre mondiale]], des zones de Berlin contrôlées par les trois puissances occidentales victorieuses (les [[États-Unis]], le [[Royaume-Uni]] et la [[France]]) face à [[Berlin-Est]], sous contrôle [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]].

Alors que Berlin-Est devient la capitale de la [[République démocratique allemande]] (RDA) en 1949, Berlin-Ouest n’a jamais été officiellement gouvernée par la [[République fédérale d’Allemagne]] (RFA) et est restée uneun [[enclave]]secteur d'abord occupé puis géré par les [[Occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale|occupée par les trois puissances occidentales]] mais devenant progressivement [[Autonomie territoriale|autonome]].

La frontière dequi existe entre Berlin-Ouest et Berlin-Est est physiquement matérialisée par le [[Murmur de Berlin]], du {{Date|13|8|1961|en Allemagne}} jusqu’à sala destructiondécision enannoncée à des journalistes est-allemands et étrangers le 9 novembre {{Date||11|1989| à 18 heures 57 par Günter Schabowki,« Secrétaire du Comité central du SED pour l'Information » (en quelque sorte, l'équivalent d'un porte-parole gouvernemental), la direction du S.E.D. (parti socialiste unifié de l'Allemagne}} de l'Est) ayant décidé d'ouvrir les points de passage à partir de Berlin-Est vers Berlin-Ouest.

== GénéralitésNom ==

Dans la partie ouest de la ville, tout comme en [[Allemagne de l'Ouest]], l'orthographe officielle est ''Berlin (West)''. En RDA, en revanche, on utilise le terme « ''Unité politique spéciale'' » (qui est la désignation officielle dans les documents des Alliés) ou d'« ''Unité politique indépendante de Berlin-Ouest'' », tandis que « ''Berlin, capitale de la RDA'' », désigne [[Berlin-Est]]. Ainsi, à l'époque de la guerre froide, la différence de termes employés permettait de reconnaître l'origine ou la localisation politique d'un texte.

Cette désignation utilisée en RDA devait d'une part souligner une démarcation politique de Berlin-Ouest et son indépendance par rapport à la République fédérale d'Allemagne, et d'autre part éviter que la partie Est de la ville, désignée comme « capitale de la RDA », ne soit perçue que comme une moitié de ville. Dans sa forme courte, l'orthographe ''Westberlin'' est longtemps utilisée en RDA.

L’écriture « Berlin-Ouest » est celle dont on a pris l’habitude ; pour être rigoureux politiquement du point de vue occidental, elle devrait être remplacée par ''Berlin (Ouest)''. En [[République démocratique allemande|RDA]], par contre, il était écrit dans un sens limitatif voulu ''Unité politique autonome ouest-berlinoise'', ou, en abrégé, comme le permet la [[Allemand|langue allemande]], Berlin-Ouest en un seul mot (''Westberlin''), tandis que « ''Berlin, Hauptstadt der DDR'' », y compris le [[Berlin-Mitte|quartier du Centre]], signifiait « Berlin, capitale de la RDA » et désignait [[Berlin-Est]]. À l’époque de la [[guerre froide]], il était possible de déceler l’origine ou l’orientation politique d’un texte par ce critère orthographique. La nomenclature de la RDA était censée tout d’abord donner l’impression d’un territoire géographiquement autonome. Elle devait d’une part souligner une autonomie importante de Berlin-Ouest (par rapport à la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]]), et d’autre part éviter que la partie orientale de la ville, désignée par l'expression ''Hauptstadt der DDR'' (capitale de la RDA), n’apparaisse que comme la moitié de la ville, cimentant par là le concept d’une division définitive de celle-ci.

== Statut ==

La [[Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne|Loi fondamentale pour la République fédérale d'Allemagne de 1949]] et la [[Constitution de Berlin|Constitution de Berlin de 1950]] désignent d'emblée l'ensemble de Berlin<ref>Gero Pfennig, Manfred J. Neumann (Hrsg.): Verfassung von Berlin. Kommentar, 3. Aufl. 2000, Art. 1, Rn 4; Art. 4, Rn 3 f.</ref> ou explicitement le « Grand Berlin » comme [[Land (Allemagne)|Land]] de la République fédérale d'Allemagne, mais cette disposition ne s'applique pas. L'[[accord quadripartite sur Berlin]] de 1971 stipule que les trois secteurs occidentaux ne constituent pas une « partie constitutive » de la République fédérale. Dans les faits, Berlin-Ouest est toutefois un Land de la République fédérale d'Allemagne de 1949 à 1990 ; du côté occidental, et en particulier du côté des Alliés occidentaux et de l'Allemagne de l'Ouest, on a toujours souligné les « liens de Berlin (Ouest) avec la [[République Fédérale d'Allemagne|Confédération]] ». Par exemple, les lois et règlements de la République fédérale d'Allemagne ne s'appliquent pas directement à Berlin, mais étaient - à quelques exceptions près, comme la loi sur le service militaire obligatoire - adoptés par acclamation par la [[Chambre des députés de Berlin]].

== Histoire ==

=== Arrivées des forces occidentales ===

[[Fichier:Germany divided Berlin West district names.png|350px|thumbvignette|Nom des différents districts de Berlin-Ouest.]]

[[Fichier:West and East Berlin.svg|thumbvignette|350px|<center>Carte de l'Ouest et Berlin-Est, les passages frontaliers, les réseaux métropolitains {{nobr|([[ShareMap:public/West_and_East_Berlin|Utilisez la carte interactive]]).}}</center>]]

À l’occasion de la [[conférence de Yalta]], tenue du 2 au {{date|11|février|1945|en Allemagne}}, les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale]] s’accordent pour diviser l’[[Allemagne]] en quatre secteurs d’occupation. L’ancienne [[capitale]] du [[Troisième Reich]], Berlin, est également concernée par ce plan de partage.

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Les Occidentaux s’y installent et chacun de ces districts ouest sont répartis sous l’autorité de l’un des Alliés.

* [[Zone d'occupation américaine en Allemagne|Secteur américain]] : les districts de [[Berlin-Kreuzberg|Kreuzberg]], [[Arrondissement de Neukölln|Neukölln]], [[District de Tempelhof|Tempelhof]], [[District de Schöneberg|Schöneberg]], [[District de Steglitz|Steglitz]] et [[District de Zehlendorf|Zehlendorf]]. {{nombre|983000|habitants}} en {{date-||janvier|1947}}<ref>{{article |langue= fr|auteur1= |titre= Berlin de 1939 à 1946 |périodique= Population |volume= 2|numéro= 2|jour= |mois= |année=1947 |pages=pp. 354-362 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1947_num_2_2_1781 }}.</ref>.

* [[Zone d'occupation britannique en Allemagne|Secteur britannique]] : les districts de [[District de Tiergarten|Tiergarten]], [[District de Charlottenburg|Charlottenburg]], [[District de Wilmersdorf|Wilmersdorf]] et [[Arrondissement de Spandau|Spandau]]. {{nombre|615000|habitants}} en {{date-||janvier|1947}}.

* [[Zone d'occupation française en Allemagne|Secteur français]] : les districts de [[Arrondissement de Reinickendorf|Reinickendorf]] et [[District de Wedding|Wedding]]. {{nombre|433000|habitants}} en {{date-||janvier|1947}}.

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=== Berlin-Ouest, vitrine du monde occidental ===

À la suite de cet épisode, la partie ouest de la ville, îlot du « [[Monde libre]] » (selon la terminologie occidentale) au milieu d’un « Océan communiste », sera très vite promue comme vitrine du [[capitalisme|système capitaliste]] et est donc, à ce titre, massivement [[subvention]]née par le gouvernement de la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]] naissante, aides qui couvraient plus de la moitié du budget de Berlin-Ouest.

[[Fichier:Berlin Kurfürstendamm 118093a.jpg|vignette|Le [[Kurfürstendamm]], vitrine de Berlin-Ouest, en 1981.]]

Ainsi, les entrepreneurs reçoivent des aides considérables comme la « prime Zitter », un prêt à 6 % garantis, qui était censé pallier le manque chronique de main-d’œuvre. Les salariés berlinois même étaient choyés : une prime spécifique (le ''Berlinzuschlag'') leur était versée, récompensant leur fidélité à la ville.

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Grâce à ces mesures, Berlin ne tarde pas à retrouver alors le dynamisme qu'elle avait auparavant. Même si historiquement, l’[[industrie]] a toujours eu un poids important dans l’économie locale et notamment lors de la reconstruction et développement économique de la ville ; les sociétés de [[Service (économie)|service]] laissent aussi leurs empreintes et deviennent parmi les plus gros employeurs. Cependant, la [[fonction publique]] reste le premier pourvoyeur d’emploi.

Les chantiers de reconstruction donnedonnent l’occasion à de nombreux architectes de démontrer leur talent, tel : [[Le Corbusier]] avec son [[Unité d'habitation de Berlin|Unité d’habitation]] qu’il fait construire en 1957 à [[Berlin-Charlottenburg|Charlottenburg]]. Le [[Kurfürstendamm]] devient le nouvel épicentre de vie ouest-berlinois : le [[Kaufhaus des Westens]], le plus vaste des [[grand magasin|grands magasins]] d’[[Europe]], qui se trouve à proximité, rouvre dès 1950.

Berlin-Ouest se dote également de nouveaux équipements et institutions : en 1948 est fondé l’[[université libre de Berlin]] (qui deviendra bientôt la rivale de l’[[Université Humboldt de Berlin|université Humboldt]] de Berlin-Est), ainsi que l’[[université technique de Berlin]]. D’autres projets significatifs voient également le jour à Berlin-Ouest durant cette période, comme la [[Rocade de Berlin|rocade autoroutière]], la [[Deutschlandhalle]] et le [[Deutsche Oper Berlin]].

=== Le Mur ===

{{Article détaillé|Mur de Berlin|Crise de Berlin (1958-1963)|Émigration depuis le bloc de l'Est}}

[[Fichier:Karte berliner mauer-fr.png|thumbvignette|300px|Les secteurs d’occupation de [[Berlin]], avec le tracé du Mur (en orange) et les points de passage ([[1989]]).]]

Cette opulence qui règne dans la zone ouest de la ville ne tarde pas à attirer un nombre croissant de citoyens de la [[République démocratique allemande]] en quête de liberté, d’autant plus que cette frontière urbaine est difficilement contrôlable, contrairement aux zones rurales qui sont déjà très surveillées. Ainsi entre 1949 et 1961, de {{nombre|2.6|à=3.6|millions}} d'allemands fuirent le [[communisme|régime communiste]], privant celui-ci d’une main-d’œuvre indispensable au bon fonctionnement de son économie, à tel point qu’en [[1961]], la RDA est au bord de l’effondrement économique et social.

Afin d’éviter cette issue néfaste, dans la nuit du 12 au {{date-|13|août|1961}}, des équipes de maçons placés sous la protection et la surveillance de policiers et de soldats posent les premiers grillages et [[Fil de fer barbelé|barbelés]] autour des {{unité|165|km}} de [[frontière]] séparant Berlin-Ouest de la RDA. La construction du [[Mur de Berlin]] est le résultat le plus tangible et durable de la longue [[Crise de Berlin (1958-1963)|crise diplomatique relative à la question allemande et au statut de Berlin]] ouverte en {{date-||novembre|1958}} par l'ultimatum adressé aux Occidentaux par [[Nikita Khrouchtchev|Khrouchtchev]]. Elle ne soulève pas de protestation vigoureuse des Occidentaux, puisqu’elle revient à maintenir de fait le ''[[Statu quo ante bellum|statu quo]]'' issu de la Seconde Guerre mondiale. La seule réaction de grande fermeté est celle de [[Willy Brandt]], [[Bourgmestre-gouverneur de Berlin|maire]] de l’époque et futur chancelier, qui mobilise {{unité|300000|berlinoisBerlinois}} le {{date-|16|août|1961}} pour une manifestation devant le « Rathaus Schöneberg », siège du gouvernement de Berlin-Ouest, et tente d'obtenir de [[John Fitzgerald Kennedy|Kennedy]] une réaction concrète des [[États-Unis]].

Ces installations provisoires sont bientôt remplacées par un [[mur]] de [[Brique (matériau)|briques]], puis de [[béton armé]], haut de {{unité|3.6|mètres}}. Le tout équipé de plus de {{unité|300|[[Mirador (surveillance)|miradors]]}}, de [[Cheval de frise (barrière)|chevaux de frise]], d’alarme à détection de contact au sol et placés dans un ''[[no man's land]]'' de {{unité|30|à=500|mètres}} de large encerclé lui aussi par un deuxième mur d’une hauteur de {{unité|2|à=3|mètres}}. [[Postes-frontières de Berlin|{{nombrenobr|25| points}} de passage]] furent aménagés à travers le Mur et représentaient 60 % du total des passages entre RDA et RFA (''via'' Berlin-Ouest) :

* 13 par la route (dont le fameux [[Checkpoint Charlie]], qui était réservé aux étrangers et aux diplomates ; ainsi que [[Checkpoint Bravo]]) ;

* 4 par voie ferrée ;

* 8 par voie d’eau.

À la veille de la chute du mur en {{date-||novembre|1989}}, {{nombre|1500|soldats}} et {{nombrenobr|500| civils}} sont affectés à sa surveillance permanente. Les conditions d’accès à Berlin-Ouest imposées par les autorités est-allemandes sont draconiennes :

* Les passages aux frontières font l’objet de tracasseries administratives longues et fastidieuses.

* Le transit aérien au-dessus du territoire de la RDA ne peut se faire que par l’intermédiaire de [[Couloirs aériens de Berlin-Ouest|couloirs aériens]] partant des aéroports de [[Hambourg]], [[Francfort-sur-le-Main]], [[Munich]] et rejoignant celui de [[Aéroport de Berlin-Tegel|Tegel]], le principal aéroport berlinois.

* Il est interdit aux trains venant de l’Ouest et circulant sur trois axes pré-définisprédéfinis de s’arrêter en territoire est-allemand.

* Le transit routier se fait par trois « autoroutes de transit », sur lesquelles les conducteurs occidentaux ne peuvent s’arrêter que sur des [[aire de repos et de service autoroutière|aires de repos]] et des stations-services qui leur sont spécialement réservés. Celles-ci sont équipés de magasins d’État qui offrent des produits occidentaux payables en Deutsche Mark (ces endroits étaient donc théoriquement interdits aux Allemands de l’Est).

* Les rapports entre citoyens de la RDA et les voyageurs occidentaux en transit sont prohibés.

Après avoir été scindée en deux politiquement, administrativement, puis économiquement, la ville de Berlin est désormais séparée physiquement. Nombreuses sont les familles berlinoises brisées par ce mur que l’on surnommera bientôt le « mur de la honte » et qui restera debout pendant {{nombrenobr|28| ans}}.

=== Un dynamisme galvanisé ===

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Cependant, ces choix de société interpellent : durant l’année [[1968]], les étudiants de l’Université Libre deviennent le foyer d’une révolte qui enflamme bientôt toute la population ouest-berlinoise. À l’instar d’[[Mai 1968|événements similaires en France]], les rues sont le théâtre de violents affrontements entre policiers et manifestants.

Le {{date-|3|9|1971}}, l’[[accord quadripartite sur Berlin]] est conclu : les occidentaux garantissent l’indépendance de Berlin-Ouest par rapport à la RFA tandis que l’URSS promet de ne pas entraver la circulation entre ces deux territoires<ref>{{Lien web|auteur=|url=http://www.cvce.eu/content/publication/2003/3/12/9bfcb5f5-8e0d-46ee-9f7f-8e9a7c945fa7/publishable_fr.pdf|titre=Accord quadripartite sur Berlin|jour=3|mois=9|année=1971|site=le site du Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe|en ligne le=3/7/2015|consulté le=6/11/2019}}.</ref>.

Mais la crise de 1968 persiste et quelques années plus tard, une crise du logement s’ajoute, conjuguée à une [[spéculation immobilière]] effrénée entraînant une multiplication des appartements inoccupés. C’est dans le district de [[Berlin-Kreuzberg|Kreuzberg]], foyer traditionnel de mouvements [[gauchisme|gauchistes]], qu’est créé à la fin des [[années 1970]] un « mouvement de [[sans-abri|sans-abris]] » particulièrement massif et entreprenant. Ce mouvement atteint son paroxysme en {{date-||juillet|1981}} en occupant jusqu’à {{nombrenobr|165| logements}}. Presque la moitié de ces [[Squat (lieu)|squats]] sont régularisés trois ans plus tard et les autres sont évacués.

De 1982 à 1986, Berlin-Ouest (tout comme sa jumelle Berlin-Est) entreprend des travaux d’embellissement pour fêter les {{nombrenobr|750| ans}} de la cité. Ainsi, on fait reconstruire la ''[[Breitscheidplatz]]'' et on réhabilite les gares de banlieue et les stations de métro.

=== La réunification ===

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La situation qui était restée figée depuis quarante ans change très brusquement à la faveur des bouleversements politiques intervenus en RDA en [[1989]]. Le gouvernement communiste aux abois, fragilisé par les mouvements populaires qui réclamaient plus de liberté, n’eut pas d’autre solution que de laisser ses compatriotes franchir le Mur afin de visiter la « vitrine du Monde occidental ». La réunification de l’Allemagne et de Berlin était en marche.

Le {{date-|9|novembre|1989}}, dans la soirée, après l'annonce faite à 18 H 57 par la direction du S.E.D., une première brèche s’ouvre, suivies de nombreuses autres dans les jours qui viennent. L’afflux des Allemands de l’Est est tel que les gardes-frontières dépassés eux aussi par les événements finissent par ne plus rien contrôler.

La [[porte de Brandebourg]], lieu symbolique de la division de la ville, est finalement rouverte le {{date-|22|décembre|1989}} devant une foule enthousiaste en présence du maire de Berlin-Ouest [[Walter Momper]], de son homologue de l’Est [[Erhard Krack]], du chancelier fédéral [[Helmut Kohl]] et du président du conseil de la RDA [[Hans Modrow]].

On démantèle presque aussitôt le mur de la Honte : plusieurs habitants se mettent également à la tâche, en empoignant pioche, marteau et burin pour détacher des éclats de ciment du mur, afin d’en faire des souvenirs.

Les deux municipalités travaillent dès lors en étroite collaboration, pour canaliser les efforts de citoyens enthousiasmés par une réunification imminente et les deux assemblées municipales tiennent leur première réunion commune au ''[[Rotes Rathaus]]'' (ancien hôtel de ville central) le {{date|12|juin|1990|en Allemagne}}.

[[Fichier:Pano-udl-1564.jpg|vignette|gauche|redresse=5|Ce mercredi {{date-|3 octobre 1990}}, une foule se trouve sur l'avenue [[Unter den Linden]] pour fêter la réunification de la [[République démocratique allemande|RDA]] et la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]] avec des objets publicitaires de [[Pepsi-Cola]]… journée annonçant de nouvelles formes de consommation pour les Allemands de l'Est, avec l'arrivée d'un camion-poubelle.]]

{{clr|left}}

Le {{date-|3|octobre|1990}}, Berlin retrouve son unité, le même jour que celle de l’Allemagne tout entière, en redevenant aussi sa [[capitale]] unique. La Constitution de Berlin votée pourtant par le Sénat ouest-berlinois quarante ans auparavant le {{date-|1|septembre|1950}} et valable pour l’ensemble du Land, entre en application au moment de la réunification de la ville, pendant que sont organisées les premières élections municipales communes.

== Statut ==

En vertu du statut quadripartite de Berlin, Berlin-Ouest ne faisait pas partie à part entière de la RFA. Seules des ''conditions spéciales'' étaient reconnues par les Alliés. Néanmoins, des manifestations officielles de la RFA, étaient régulièrement organisées à Berlin-Ouest, ce qui conduisait régulièrement à des protestations de la part des Soviétiques.

Le [[Bundestag]] n’avait pas le droit de voter des lois s’appliquant à Berlin-Ouest. Les lois fédérales étaient votées par le parlement berlinois, appelé « [[Chambre des députés de Berlin|Chambre des députés]] » (''Abgeordnetenhaus'') et non ''[[Landtag en Allemagne|Landtag]]'', et devenaient alors applicables. De plus, les députés ouest-berlinois au Bundestag n’avaient qu’une voix consultative : ils n’étaient pas élus au [[scrutin direct|suffrage direct]] par la population, mais désignés indirectement par la chambre des députés de la ville. Par opposition, les représentants de Berlin à la ''[[Assemblée fédérale (Allemagne)|Bundesversammlung]]'' (Assemblée chargée de l’élection du [[Président fédéral (Allemagne)|président fédéral]]) avaient voix délibératoire : les Alliés n’y avaient opposé aucune objection.

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== Territoires isolés ==

Jusqu’à la fin des années 1980, Berlin-Ouest possédait plusieurs territoires isolés au sein même de la RDA. Ces [[enclave et exclave|enclaves]]s furent peu à peu incorporées au territoire de Berlin-Ouest, ou cédées à la RDA (par exemple le ''triangle de Lenné'' dans le Centrecentre de la ville). L’exemple le plus connu fut [[Steinstücken]], qui était la seule enclave habitée de façon permanente. Jusqu’à la construction d’une route de liaison vers Berlin-Ouest, la population y fut ravitaillée en partie par des hélicoptères de l’armée américaine. Ces procédures d’échange prirent fin en [[1988]], avec l’accord des deux parties sur le fait qu’il n’y avait plus de territoire à échanger.

== Notes et références ==

{{Traduction/Référence|lang1=de|art1=West-Berlin|id1=13663918225480536}}

<references />

== Voir aussi ==

=== Articles connexes ===

* [[Berlin]]

Ligne 279 ⟶ 286 :

{{Palette|Capitale européenne de la culture}}

{{Portail|Allemagne|République démocratique allemande|Berlin|XXe siècle}}

[[Catégorie:Berlin-Ouest| pendant la période soviétique]]

[[Catégorie:Enclave historique]]