« Brigitte Bardot » : différence entre les versions — Wikipédia


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{{Infobox Biographie2

| charte = actrice de cinéma

| films notables = <br />''[[Et Dieu… créa la femme]]'' (1956)<br />''[[En cas de malheur (film)|En cas de malheur]]'' (1958)<br />''[[Babette s'en va-t-en guerre]]'' (1959)<br />''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]'' (1960)<br />''[[Vie privée (film, 1962)|Vie privée]]'' (1962)<br />''[[Le Mépris (film)|Le Mépris]]'' (1963)<br />''[[Viva Maria !]]'' (1965)<br />''[[L'Ours et la Poupée]]'' (1970)

}}

'''Brigitte Bardot''', (également connue sous les initiales de « '''BB''' », et comme « la plus belle femme du monde »), née le {{date de naissance|28|septembre|1934}} à {{Arrondissement|15|[[Paris}}]], est une [[Acteur|actrice]], [[Mannequinat|mannequin]], [[Danseur de ballet|danseuse]], [[Chanteur|chanteuse]], [[Militantisme|militante]] des [[droits des animaux]] et [[écrivain]]e [[France|française]].

Figure féminine des [[années 1950]]-[[années 1970|1970]], elle est une star mondiale, l'[[Égérie#Sens courant|égérie]] et la [[Muse (inspiration)|muse]] desde grands artistes de l'époque. Emblème de l'[[Droits des femmes|émancipation des femmes]] et de la [[Révolution sexuelle|liberté sexuelle]], elle incarne des rôles de femme libérée, [[anticonformisme|anticonformiste]] et parfois [[Femme fatale|fatale]].

Elle tourne avec plusieurs grands cinéastes, interprétant des personnages à l'élégante légèreté et à la [[sensualité]] [[Photogénie|photogénique]]. Elle devient rapidement un [[sex-symbol]] et acquiert une renommée internationale. Avec à son actif [[Filmographie de Brigitte Bardot|{{nombre|45 films}}]] et plus de {{nombre|70 chansons}} en près de vingt et un ans de carrière, Brigitte Bardot est l’une des artistes françaises les plus célèbres au monde.

En 1973, elle met un terme à sa carrière d'actrice pour se consacrer à la défense des droits des animaux et crée la [[Fondation Brigitte-Bardot]]. Par son engagement, elle obtient notamment la généralisation du pistolet d'abattage dans les abattoirs (évitant aux animaux une douloureuse et lente agonie) et l'interdiction par le président français [[Valéry Giscard d'Estaing]] de l'importation de peaux de phoques en [[France]] ; mesure qui par son action est généralisée quelques années plus tard à l'ensemble des pays membres de la [[Communauté européenne]].

À partir des [[années 1990]], elle suscite le débat en raison de positionsprises de position hostiles à l'[[islam en France]] et aux [[Dhabiha|égorgements rituels d'animaux]] sans [[Étourdissement#Chez les animaux|étourdissement préalable]]. Entre 1997 et 2021, elle est condamnée à six reprises par la justice pour des propos à caractère [[Racisme|racistesraciste]].

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== Biographie ==

=== Origines, enfance et adolescence ===

Brigitte Bardot naît le {{date|28|septembre|1934}} au domicile de ses parents, 5, [[place Violet]], dans le [[15e arrondissement de Paris|{{15e|arrondissement}} de Paris]]<ref>{{harvsp|Singer|2006|p=5}}</ref>. Son père, Louis Bardot (1896-1975), est un industriel originaire de [[Ligny-en-Barrois]], en [[Lorraine]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brigitte Bardot : “J’en ai les larmes aux yeux” |url=https://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2010/05/23/brigitte-bardot-j-en-ai-les-larmes-aux-yeux |site=republicain-lorrain.fr |date=2010-05-23 |consulté le=2021-08-30}}</ref>, issu {{Citation|de la haute [[bourgeoisie]] catholique solidement implantée aux commandes de la [[Troisième République (France)|Troisième République]]}}<ref>{{harvsp|Yves Bigot|2014|p=11}}</ref> ; il est le propriétaire des usines Bardot (appartenant aujourd'hui à [[Air liquide]]), dont le siège se trouve [[rue Vineuse]], à Paris<ref>{{harvsp|Singer|2006|p=6}}</ref>. Il descend aussi de la famille Oudinot dont est issu le maréchal d'Empire [[Nicolas Charles Oudinot|Nicolas-Charles Oudinot]], duc de Reggio (1767-1847). Sa mère, Anne-Marie Mucel (1912-1978)<ref>[http://www.brigitte-bardot.fr/fr/content/10-biographie Notice biographique de Brigite Bardot] sur le site de la [[Fondation Brigitte-Bardot]] (consulté le {{date-|23 janvier 2019}}).</ref>{{,}}<ref>Barnett Singer, ''Brigitte Bardot: a biography'', McFarland & Co Inc, 2013.</ref>, est la fille du directeur d'une compagnie d'assurances<ref>{{harvsp|Yves Bigot|2014|p=12}}</ref>, Isidore Léon Mucel (1881-1958)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Arbre généalogique de Brigitte Bardot |url=https://en.geneastar.org/genealogy/bardot/brigitte-bardot |site=geneastar.org |consulté le=2021-08-31}}</ref>. Artiste contrariée qui souhaitait être ballerine, sa mère, que Brigitte Bardotqu'elle vouvoie, reporte son ambition sur sa fille et la contraint à une discipline rigoureuse, n'hésitant pas à la giflantgifler « si son corps s'affaisse », afin laque sa jeunedisciple Brigittey gagne ce « port de tête altier », qui caractérisecaractérisera l'actrice, et qui estsera perçu par certains comme de l'arrogance<ref>{{Article |langue= fr|prénom1=Samuel |nom1=Blumenfeld |lien auteur1=Samuel Blumenfeld |titre=Brigitte Bardot, en toute liberté (1/6) - Dans « Et Dieu... créa la femme », Brigitte devient Bardot |périodique=Le Monde |date=8 août 2021 |pages= |lire en ligne= https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/08/et-le-cinema-crea-bardot_6090920_3451060.html|id=blumenfeld1 }}.

. {{Citation| Anne-Marie Bardot, sa mère, rêvait d'être ballerine. Actrice aussi. Elle reporte son ambition sur les épaules de sa fille. La future actrice apprend à marcher la tête droite, avec une cruche sur la tête, auprès d'une mère qu'elle vouvoie. Si son corps rectiligne s'affaisse, sa mère lui administre une gifle. La scène se répète maintes fois […], afin que l'élève acquière ce port de tête altier qui sera sa marque de fabrique — certains y verront de l'arrogance.}}</ref>.

Dans son enfance marquée par une éducation strictetrès rigoureuse{{note|groupe=alpha|texte=Lors d'un entretien accordé à [[Jean Cau]], Brigitte Bardot attribue son esprit rebelle à l'éducation qu'elle a reçue : {{Citation|J'ai été élevée par des parents de droite, d'une bourgeoisie austère, qui m'ont donné une éducation assez stricte. J'ai connu la [[cravache]]… J'allais dans une école catholique, j'étais surveillée avec une gouvernante. Je ne sortais jamais dans la rue toute seule. J'ai été très tenue jusqu'à l'âge de {{Nobr|15 ans}}<ref>{{harvsp|Yves Bigot|2014|p=207}}</ref>}}.}}, Brigitte Bardot souffre d’une [[amblyopie]], qui affecte l'empêche de bien voir de son œil gauche<ref>{{harvsp|Lelièvre|2012|p=18}}.</ref>. Elle étudie à l'Institut de la Tour, un établissement catholique situé au 86 de la [[rue de la Tour]] ({{16e arrondissement de Paris}})<ref>{{Article |auteur1=[[Caroline Pigozzi]] |titre=Bardot s'en va toujours en guerre… pour les animaux (entretien) |périodique=[[Paris Match]] |date=semaine du 18 au 24 janvier 2018 |lire en ligne=https://www.parismatch.com/People/Brigitte-Bardot-Je-veux-vaincre-l-indifference-vis-a-vis-des-animaux-1441568 |pages=76-83 }}</ref>. Dissipée, elle souffre de la préférence de ses parents pour sa sœur cadette, [[Mijanou Bardot|Marie-Jeanne]] (dite « Mijanou », née le {{date-|5|mai|1938}})<ref>https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/brigitte-bardot-ce-surprenant-complexe-quelle-a-longtemps-ressenti-face-a-sa-soeur-2099089 / consulté le 26 mars 2022.</ref>.

Elle se passionne pour la [[Ballet|danse classique]] et fait ses premiers pas, à {{Nobr|7 ans}}, au cours de [[Marcelle Bourgat]]. En 1949, elle entre au [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire de Paris]] et y obtient un premier accessit<ref>{{harvsp|Singer|2006|p=15}}</ref>{{,}}<ref name=blumenfeld2021>{{Harvsp|Blumenfeld (1/6)|2021|p=|id=blumenfeld1 }}.</ref>. Son père, dont un recueil de poèmes est primé par l'[[Académie française]], est un passionné de cinéma et adore filmer : il existe ainsi de nombreux films de Brigitte Bardot enfant, ce qui est rare à cette époque<ref name=Empreintes/>. Anne-Marie Bardot persuade le [[modiste]] [[Jean Barthet]] d'organiser un défilé dans lequel Brigitte, pour se démarquer des mannequins classiques, danserait ; Barthet, peu intéressé par cette petite fille gamine, gauche et timide, accepte probablement par amitié et lui fait présenter ses chapeaux sur la musique du ''[[Le Lac des cygnes|Lac des cygnes]]''<ref name="Rihoit" />. [[Hélène Lazareff]], amie de sa mère et directrice de ''[[Elle (magazine)|Elle]]'' et du ''[[Jardin des modes]]'', engage Brigitte Bardot en 1949 pour présenter la mode « junior »<ref>https://www.vogue.fr/culture/a-voir/diaporama/jane-goodall-brigitte-bardot-ces-femmes-qui-protegent-les-animaux/49943 / consulté le 26 mars 2022.</ref>. À {{Nobr|15 ans}}, l'adolescente estdevient la « [[mascotte]] » du magazine ''Elle'', dont elle fait la couverture dès 1949, sa silhouette élancée, la moue boudeuse et le regard sauvage enflammant la pellicule<ref>{{harvsp|Singer|2006|p=18}}</ref>. Le réalisateur [[Marc Allégret]], après avoir vuvoyant une de ses photos sur le numéro du {{Date-|8 mai 1950}}, luidemande proposeà unela auditionrencontrer<ref>{{harvsp|Singer|2006|p=19}}</ref>{{. Ses parents s'opposent à ce qu'elle devienne actrice,}} mais un de ses grands-pères la soutient dans son projet<ref>https://fr.style.yahoo.com/images-ic%C3%B4ne-cin%C3%A9matographique-symbole-f%C3%A9minit%C3%A9-slideshow-wp-095645915.html / consulté le 26 mars 2022.</ref>{{,}}{{note|groupe=alpha|texte=Dans son autobiographie, Brigitte Bardot raconte qu'au cours d'un conseil de famille, son grand-père a lancé : {{Citation|Si cette petite doit devenir putain ou pas, ce ne sera pas le cinéma qui en sera la cause}}<ref>{{harvsp|Yves Bigot|2014|p=47}}</ref>}}.

À l'audition, elle rencontre l'assistant d'Allégret, [[Roger Vadim]], qui lui donne la réplique pour une scène du film ''Les Lauriers sont coupés''. Le film ne se fait pas, mais ils tombent amoureux<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (1/6)|2021|p=|id=blumenfeld1 }}. {{Citation|extrait= Vadim est subjugué par la beauté de Bardot et tout ce qu'elle véhicule. […] Il saisit d'emblée la dynamique du couple qu'il forme avec cette mineure qui n'a pas encore {{nombre|16|ans}}. C'est elle la première qui […], pose ses lèvres sur les siennes.}}</ref>. Ses parents s'opposent à cette relation<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (1/6)|2021|p=|id=blumenfeld1 }}. {{Citation|extrait=Bardot doit d'abord faire accepter le choix de ce jeune homme à une famille très à cheval sur les principes bourgeois…|consulté le=8 2 2022}}.</ref>. Désespérée, la jeune femme fait une tentative de suicide<ref>https://www.linternaute.com/cinema/star-cinema/2517851-mariages-sante-les-secrets-de-brigitte-bardot/2517885-elle-fait-deux-tentatives-de-suicide-au-cours-de-sa-vie / consulté le 26 mars 2022.</ref>{{,}}<ref>https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/brigitte-bardot-la-tete-dans-le-four-ce-jour-ou-elle-a-tente-de-se-suicider-2103970 / consulté le 26 mars 2022.</ref>. Son père consent alors à ce qu'elle l'épouse mais pas avant ses {{Nobr|18 ans}}<ref name="Singer22">{{harvsp|Singer|2006|p=22}}</ref> ; ce qu'elle fait le {{Date-|21 décembre 1952}} deux mois après son dix-huitième anniversaire<ref name="blumenfeld2021" />.

=== Premiers pas au cinéma ===

Après avoir à nouveau fait la couverture du magazine ''Elle'', Brigitte Bardot estse engagéevoit proposer son premier rôle par le réalisateur [[Jean Boyer (réalisateur)|Jean Boyer]] pour le premier rôle dudans ''[[Le Trou normand|Trou normand]]'' (1952), avec [[Bourvil]] en vedette<ref>[[Jean Tulard]], ''Guide des films - P Z'', 2002, Éditions Bouquins Robert Laffont, {{p.|2998}}.</ref>. Dans ses mémoires, elle note que, peu enthousiaste, elle a accepté ce petit rôle pour l'argent et précise avoir gardé un mauvais souvenir de ce premier tournage<ref>https://www.telestar.fr/people/le-trou-normand-w9-le-calvaire-de-brigitte-bardot-pour-son-premier-film-photos-147427 / consulté le 26 mars 2022.</ref>. Elle poursuit cependant dans cette voie avec [[Willy Rozier]], qui lui offre son deuxième rôle, dans son film ''[[Manina, la fille sans voiles]]''<ref>[[Jean Tulard]], ''Guide des films - F O'', 2002, Éditions Bouquins Robert Laffont, {{p.|1850}}.</ref>.

Peu après, elle[[André Barsacq]] lui propose de reprendreprendre, au [[théâtre de l'Atelier]], le rôle créé par [[Dany Robin]] dans ''[[L'Invitation au château]]'', de [[Jean Anouilh]]. Au lendemain de la première, qui a lieu le {{Date-|29 octobre 1953}}, elle reçoit les compliments de [[Jean-Jacques Gautier]] et la plupart des critiques sont bonnes<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Catherine Rihoit |titre=Brigitte Bardot |sous-titre=Un mythe français |éditeur= |année=1986 |pages totales=364 |passage=126 |isbn=9782402315715 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=O2l8DwAAQBAJ&pg=PT126&dq=Brigitte+Bardot++joue+Anouil |consulté le=09-11-2023}}.</ref>.

ElleSachant joueque le réalisateur du film ''[[Si Versailles m'était conté…]]'' (1954), [[Sacha Guitry]], cherche une comédienne {{citation|pas chère}} pour jouer mademoiselle de Rosille, maîtresse d'un soir du roi [[Louis XV]], interprété par [[Jean Marais]], dans l''[[Siagent Versaillesde m'étaitBrigitte conté…]]''Bardot, (1954)Olga deHorstig, [[Sachalui Guitry]]quipropose cherchede jouer une comédiennescène, {{citation|pasce chère}}qu'elle fait avec enthousiasme<ref name="Singer23">{{harvsp|Singer|2006|p=23}}</ref>.

La jeune actrice se rend ensuite à [[Rome]], où du travail lui est promis ; à cette occasion, elle s'y lie d'amitié avec l’actrice [[Ursula Andress]]<ref name="Choulant_p173">{{harvsp|Choulant|2009|p=173}}</ref>. Elle obtient un rôle dans un film américain, ''[[Hélène de Troie (film, 1956)|Hélène de Troie]]'' (1956), de [[Robert Wise]]. Toujours à Rome, elle tient le rôle principal d'une petite production italienne, ''[[Haine, Amour et Trahison]]''.

[[Fichier:Bardot-De Sica-Swanson.jpg|vignette|Brigitte Bardot, [[Vittorio De Sica]] et [[Gloria Swanson]] dans ''[[Les Week-ends de Néron]]'' (1956).]]

De retour en France, elle jouese voit proposer un rôle secondaire dans le film de [[René Clair]], ''[[Les Grandes Manœuvres]]'' (1955), avec [[Michèle Morgan]] et [[Gérard Philipe]] en vedettes<ref>[[Jean Tulard]], ''Guide des films - F O'', 2002, Éditions Bouquins Robert Laffont, {{p.|1349}}.</ref>. Le réalisateur [[Marc Allégret]] la dirige ensuite dans ''[[En effeuillant la marguerite]]'' (1956)<ref>[[Jean Tulard]], ''Guide des films - A E'', 2002, Éditions Bouquins Robert Laffont, {{p.|1000}}.</ref>. Elle retourne alors à Rome pour le tournage du ''[[Les Week-ends de Néron]]''.

=== Consécration ===

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[[Fichier:Brigitte Bardot 1958 Italy.jpg|vignette|redresse|Brigitte Bardot en Italie (1958).]]

[[Fichier:Brigitte Bardot Venice 1958.jpg|vignette|redresse|gauche|Brigitte Bardot à la [[Mostra de Venise 1958|Mostra de Venise]] (1958).]]

Rentrée en France, elle tourne dans ''[[Une Parisienne]]'' de [[Michel Boisrond]], avec [[Henri Vidal (acteur)|Henri Vidal]] et [[Charles Boyer]]. Le film a un grand succès<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brigitte Bardot |url=http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-67548/biographie/ |site=[[Allociné|allocine.fr]] |consulté le=25 février 2019}}.</ref>. L'actrice se rend ensuite en Espagne pour jouer dans ''[[Les Bijoutiers du clair de lune]]''. De retour à [[Paris]], elle enchaîne avec le film ''[[En cas de malheur (film)|En cas de malheur]]'', avec [[Edwige Feuillère]] et [[Jean Gabin]]. Mais à l'idée de jouer un rôle aussi sérieux avec des acteurs si reconnus, elle panique et ne parvient pas à prononcer son texte correctement, ce qui suscite la colère du réalisateur, [[Claude Autant-Lara]]. Jean Gabin, sentant sa timidité et son affolement, se trompe volontairement dans la prise suivante. Pour l'acteur, Brigitte Bardot fait preuve d'un culot considérable dans ce qui semble être de la maladresse. Gabin considère qu'elle a « la nature instinctive des grands, un ton, une étrangeté absolue, entre brutalité et candeur ». L'atmosphère s’étant détendue, rassurée Brigitte Bardot joue correctement<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=68}}.</ref>{{,}}<ref>https://www.programme-television.org/news-tv/En-cas-de-malheur-Arte-quand-Bardot-charmait-Gabin-4189480 / consulté le 13 avril 2022.</ref>. Sélectionné à la [[Mostra de Venise]], le film bien qu'accueilli avec une certaine réserve provoque des émeutes. « Brigitte a un pouvoir sur les foules » déclare Claude Autant-Lara. Des avions dessinent dans l'azur vénitien ses initiales. Plusieurs centaines de journalistes assiègent le hall de l'hôtel où elle réside, passant ses journées enfermée dans sa chambre. Brigitte Bardot ne s'appartient plus, ce constat est pour elle un tournant. Quatre mois plus tôt, elle a acquis une petite demeure de pêcheur à [[Saint-Tropez]] nommée ''[[La Madrague (Saint-Tropez)|La Madrague]]'', un lieu qui va devenir son refuge, son havre de paix. Elle écritécrira dans ses Mémoires : « Je me crée mon monde à l'intérieur du monde des autres et j'essaie de ne pas trop en sortir. […] Un des buts de mon existence, conserver un monde à moi, le plus joli possible, le plus honnête possible »<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (2/6)|2021|p=|id=blumenfeld2 }}. citation : « ''En cas de malheur'' est présenté le 2 décembre 1958 à la Mostra de Venise. C'est l'émeute. « Brigitte a un pouvoir sur les foules » constate Claude Autant-Lara. […] Trois cent journalistes montent la garde dans le hall de son hôtel. La star passe la journée enfermée dans sa chambre […]. Tout lui semble triste et laid. « J'étais bousculée, étouffée. Je me sentais leur « chose ». Ils me tenaient enfin », constate t-elle. C'est un tournant. Une star est à la fois une légende et un territoire. […], son territoire devient sa propriété inviolable. L'actrice achète un trois pièces dans un immeuble récent du quartier parisien de Passy, […], sur le même palier que sa grand-mère et à {{unité|100|mètres}} de ses parents. Surtout, le 15 mai 1958, quatre mois avant le cirque vénitien, […], elle achète La Madrague, une petite cabane de pêcheur à Saint-Tropez […]. « Je me crée mon monde à l'intérieur du monde des autres, écrit-elle dans ses Mémoires, et j'essaie de ne pas trop en sortir. J'ai en moi l'image que j'avais, enfant, d'un monde joli. Un de buts de mon existence, conserver un monde à moi le plus joli possible, le plus honnête possible. » […] « J'ai fait mon trou » aime a répéter Bardot, tel un animal soucieux d'évoluer dans le même environnement pour survivre. L'actrice ne s'appartiendra plus jamais. « On la poursuivra partout, constate [l'écrivaine] Simone Duckstein, sur terre, par la mer, absolument partout, alors elle c'est repliée ». »</ref>. L'actrice reçoit en 1958, puis jusqu'en 1961, le premier prix de popularité décerné par ''[[Ciné Télé Revue]]''<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pascal Louvrier |titre=Vérité BB |éditeur= |année=2021 |pages totales=317 |passage=129 |isbn=9782376222200 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=eOQREAAAQBAJ&pg=PT129&dq=Brigitte+Bardot+prix+de+la+popularit%C3%A9+par+Cin%C3%A9+T%C3%A9l%C3%A9+Revue |consulté le=09-11-2023}}.</ref>.

[[Fichier:Bardot-Charrier-Italie-1960.jpg|vignette|redresse|Bardot et [[Jacques Charrier]] en Italie (1960).]]

En 1959, elle accepte de jouer dans ''[[Babette s'en va-t-en guerre]]''<ref>{{Article |langue=fr |titre=Les héros de La petite vadrouille sortent enfin du maquis |périodique=[[Ouest-France]] |date=23 octobre 2015 |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/carquefou-44470/les-heros-de-la-petite-vadrouille-sortent-enfin-du-maquis-3787673 |consulté le=25 février 2019}}.</ref>. Elle a pour partenaires [[Francis Blanche]] et [[Jacques Charrier]], qu'elle épouse à la fin du tournage, le 18 juin 1959<ref>{{Article |langue=fr |titre=Pourquoi Brigitte Bardot sera toujours BB |périodique=[[Aufeminin]] |date=28 septembre 2014 |lire en ligne=https://www.aufeminin.com/news-loisirs/brigitte-bardot-l-icone-fete-ses-80-ans-s694949.html |consulté le=25 février 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Sabine Cayrol |titre=Brigitte Bardot dit oui pour la vie à Jacques Charrier |périodique=[[Paris Match]] |date=28-06-2009 |lire en ligne=http://www.parismatch.com/People/Cinema/Brigitte-Bardot-mariage-Jacques-Charrier-BB-140145 |consulté le=17-10-2021}}.</ref>. Le film est un succès<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=98-99}}</ref>. Cette année-là, Brigitte Bardot lance la mode du [[Vichy (tissu)|vichy à carreaux]]<ref>https://amomama.fr/234829-le-style-de-brigitte-bardot-zoom-sur-les.html / consulté le 26 mars 2022.</ref>{{,}}<ref>https://www.programme-television.org/news-tv/Coutures-arte-Quand-B-B-lanca-la-vichymania-4201251 / consulté le 26 mars 2022.</ref>, des cheveux longs et blonds, ainsi que des [[ballerine]]s<ref>https://www.20minutes.fr/mode/1450843-20140928-brigitte-bardot-crea-icone-mode-bb / consulté le 26 mars 2022.</ref>. L'acteur américain [[John Wayne]] évoque son souhait de jouer à ses côtés en 1960<ref name="Choulant74" />, un projet qui reste sans lendemain. Son agent lui fait alors savoir que Raoul Lévy et [[Henri-Georges Clouzot]] lui proposent de tourner à partir de {{date-||mai|1960}} ''dans [[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]''. Mais son mari lui refuse la lecture du scénario et s'oppose à tout ce que lui propose Clouzot<ref>https://www.dhnet.be/lifestyle/people/ces-hommes-que-bardot-a-vraiment-aimes-5426e5e335708a6d4d599b59 / consulté le 26 mars 2022.</ref>.

=== Sex-symbol des années 1960 ===

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[[Fichier:Bardot-Frey-italie-1963.png|vignette|redresse|Brigitte Bardot tenant la main de [[Sami Frey]] à Rome, en 1963.]]

Chaque matin, le réalisateur demande aux techniciens de quitter le plateau, afin de la mettre à nu psychologiquement. Il est aisé à Clouzot d'ébranler l'actrice en proie au [[Dépression périnatale|baby blues]]. Lui murmurant à l'oreille, il évoque la dépression de son époux, [[Jacques Charrier]], sa relation difficile avec ses parents, sa liaison naissante avec son partenaire Sami Frey, ses difficultés à assumer son rôle de mère… La vie personnelle de Brigitte Bardot cumule les problèmes et les infélicités dont se sert le réalisateur pour la mettre en condition afin qu'elle puisse incarner la fragilité de son personnage. Lorsque les larmes coulent, il rappelle subrepticement l'équipe et tourne la scène. Quelquefois lorsque les larmes sont plus profuses, l'actrice lui confesse : « Tu sais, tu as été les chercher loin, celles-là »<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (3/6)|2021|p=|id=blumenfeld3 }}. Citation : « Sur le plateau de ''La vérité'', chaque matin, le réalisateur demande aux techniciens de quitter les lieux afin de déshabiller psychologiquement l'actrice et créer chez elle l'insécurité qui lui permettra de restituer, à l'écran, la vulnérabilité de la meurtrière Dominique Marceau [son personnage]. Il ne lui parle pas, il chuchote à son oreille. Il lui est facile de la déstabiliser, tant elle est traine son baby blues. Tant d'autres choses aussi. Il évoque la dépression de son mari, JacquesJacquones Charrier, hospitalisé quelques mois plus tôt ; sa relation complexe avec ses parents, sa liaison avec son partenaire Sami Frey. […] La vie de Bardot est une successi de dilemmes et de malheurs dont Clouzot fait son suc. Lorsque les larmes apparaissent, le cinéaste rappelle discrètement son équipe. Parfois, quand les larmes se font encore plus abondantes, l'actrice se tourne vers le réalisateur : {{citation|Tu sais, tu as été les chercher loin, celle-là.}}</ref>.

Le cinéaste va plus loin encore. Dans une scène de [[suicide]], qui s'achève par un [[coma]] de son personnage, peu convaincu par l'interprétation de Brigitte Bardot, il lui sertpropose de boire un verre d'eau et de l'[[Acide acétylsalicylique|aspirine]], qu'il remplace par des [[barbiturique]]s et de l'alcool ; un « cocktail » dont l'actrice se réveilleréveillera soixante-douze heures plus tard<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (3/6)|2021|p=|id=blumenfeld3 }}. citation : « Pour une scène de suicide, où elle doit tomber dans le coma, Clouzot, peu convaincu, lui suggère de boire un verre d'eau avec de l'aspirine mais les remplace par des somnifères et du whisky. L'actrice dormira soixante-douze heures d'affilée. »</ref>.

La [[plaidoirie]] de Brigitte Bardot, dans une scène du procès de la meurtrière qu'elle incarne, est, ''a postériori'', l'un des moments forts de la carrière de l'actrice. La scène se tourne en une seule prise, Clouzot a réfuté toute répétition. L'actrice fait face à ses juges, aux avocats, au public, qui tous la condamnent par anticipation. Le long [[monologue]] s'achève par ce trait : « Vous voulez me juger, mais vous n'avez jamais vécu, jamais aimé ! » Les techniciens sur le plateau applaudissent la prestation<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (3/6)|2021|p=|id=blumenfeld3 }}. citation : « Le procès […]. Sa plaidoirie constitue l'un des points d'orgue de la carrière cinématographique de Bardot. Elle connait son texte par cœur. Clouzot lui interdit toute répétition. Il tournera en une prise. […] L'actrice toise les juges, les avocats, les figurants, tous ceux qui l'ont déjà condamnée. Elle conclut son long monologue, par ces mots, d'une voix épuisée : "Vous voulez me juger, mais vous n'avez jamais vécu, jamais aimé !" L'équipe du film applaudit. »</ref>.

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[[Fichier:Brigitte Bardot 1961.jpg|vignette|230x230px|Brigitte Bardot en 1961.]]

''La Vérité'' sort dans les salles parisiennes le {{Date-|2|novembre|1960}}. Le film est bien accueilli par la critique et connaît un énorme succès public<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (3/6)|2021|p=|id=blumenfeld3 }}. citation : « […], ce qu'elle [Brigitte Bardot] considère comme son meilleur film [La vérité] et son plus grand rôle, qui se trouve être le plus grand succès commercial de sa carrière, avec près de {{nombre|6|millions}} d'entrées… »</ref> (il estsera récompensé dans de nombreux festivals internationaux et nommé à l'[[Oscar du meilleur film international|Oscar du meilleur film étranger]] 1961<ref>[[Bernard Rapp]], [[Jean-Claude Lamy]] (dir.), ''Dictionnaire des films'', Larousse 1999, {{p.|1303}}</ref>). Ce jour de première, Brigitte Bardot est absente. Quelques semaines plus tôt, le {{date-|28|septembre|1960}}, jour de son anniversaire, elle est trouvée, inconsciente, aux alentours d'une bergerie, près de [[Menton (Alpes-Maritimes)|Menton]]. Elle a avalé des barbituriques et s'est tranché les veines des poignets<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (3/6)|2021|p=|id=blumenfeld3 }}. citation : « Brigitte Bardot n'assiste pas, le 2 novembre 1960, à la première de ''La vérité''. […] Un mois plus tôt, le 28 septembre, son corps est découvert, inconscient, près d'une bergerie, à côté de Menton, dans les Alpes-Maritimes. Elle a avalé des somnifères et c'est ouvert les veines… »</ref>. L'ambulance qui l'emmène à l'hôpital est contrainte de s'arrêter, des photographes, prévenus, peu soucieux de son état alarmant, barrant la route au véhicule, prennent des photos, puis la laissent repartir vers les urgences<ref name="Choulant112">{{harvsp|Choulant|2009|p=112}}</ref>. Elle reprend connaissance dans un hôpital de [[Nice]] {{nombre|48|heures}} plus tard.

Sa [[tentative de suicide]] fait les gros titres des journaux comme ''[[France Dimanche]]'' et ''[[Ici Paris]]''. À sa sortie de l'hôpital, elle doit faire face à la réaction du public. Sa convalescence se passe à [[Saint-Tropez]], où sa mère ne la laisse jamais seule. [[Sami Frey]], qui a réussi à se faire réformer, lui demande de venir le retrouver près de [[Paris]]. La réalisation du film ''[[La Bride sur le cou]]'' débute en janvier 1961. Après trois semaines de tournage à la demande de l'actrice auprès des producteurs, le metteur en scène [[Jean Aurel]], qu'elle juge médiocre, est remplacé par [[Roger Vadim]]<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=120}}</ref>.

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[[Fichier:Brigitte Bardot in A Very Private Affair, 1962..jpg|vignette|redresse|Brigitte Bardot dans ''[[Vie privée (film, 1962)|Vie privée]]'' (1962).]]

Elle accepte alors de jouer dans ''[[Vie privée (film, 1962)|Vie privée]]'', adapté de sa propre vie, sous la direction de [[Louis Malle]]<ref>{{Article |langue= fr|prénom1=Samuel |nom1=Blumenfeld |lien auteur1=Samuel Blumenfeld |titre=Brigitte Bardot, en toute liberté (4/6) - Bardot, une vie confisquée |périodique=Le Monde |date=11 août 2021 |pages= |lire en ligne= https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/11/bardot-une-vie-confisquee_6091203_3451060.html|id=blumenfeld4 }}. Citation : « Partout où elle se rend, la star est assaillie par les journalistes et les photographes, harcelée par des inconnus. En 1962, [[Louis Malle]] décide dans faire un film, ''Vie privée'', dans lequel il va tenter de réunir, dans un même personnage, la femme, la comédienne et le mythe. »</ref>. Le tournage a lieu à [[Genève]], en [[Suisse]]. Au cours d’une scène avec [[Marcello Mastroianni]], un pot de géraniums tombe à trois centimètres de sa tête, puis l'équipe est bombardée de tomates, de vieux cageots et de pots pleins d'eau. Bardot est insultée de toutes parts : {{Citation|La putain, en France. Qu'elle aille chez elle faire ses saloperies. La paix en Suisse. Qu'elle crève. Des ordures pour les ordures. Qu'on rouvre les maisons closes pour la mettre dedans avec une caméra}}<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (4/6)|2021|p=|id=blumenfeld4 }}. </ref>. On retrouve l'anicroche dans une scène du film, où son personnage est crument invectivé par une femme de ménage : {{Citation|J'en ai assez de voir votre tête partout […]. Est-ce que vous n'allez pas bientôt leur foutre la paix à tous ces pauvres garçons […] ? Mais qu'est-ce que vous êtes donc ? Une chienne ? […] Ça gagne des millions pour se montrer à poil et pendant ce temps-là, mon frère, il est en [[Guerre d'Algérie|Algérie]]}}. La réalisation se poursuit de façon plus apaisée à [[Paris]] et à [[Spolète]] en [[Italie]] et demeure pour l'actrice, avec ''La vérité'' son film préféré. Son personnage a de la compassion pour les animaux, elle retrouve la barre de la danseuse classique qu'elle fut jeune fille et chante à l'écran pour la première fois, une chanson qui se nomme ''sidonie'' et est écrite (comme pour la plupart de celles qu'elle interprèteinterprétera par la suite), par [[Jean-Max Rivière]]<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (4/6)|2021|p=|id=blumenfeld4 }}. Citation : « En dépit de son échec commercial lors de sa sortie, le 31 janvier 1962, à peine plus d'un million de spectateurs, ''Vie privée'' reste, avec ''La vérité'', le film favori de Bardot. […] D'autant que le tournage est parsemé de bons souvenirs. Son personnage a une empathie pour les animaux […]. Il y a encore son plaisir à retrouver la barre de la danseuse classique, qu'elle a tant côtoyée dans sa jeunesse. […] ''Vie privée'' lui offre aussi un moment magique où elle s'empare de sa guitare et chante pour la première fois à l'écran. La chanson ''Sidonie'' (comme presque toutes celles qu'elle interprète par la suite), est écrite par [[Jean-Max Rivière]]. »</ref>.

[[Fichier:Vadim-Bardot-Italie-1962.png|200px|vignette|redresse|[[Roger Vadim]] et Bardot à [[Florence]], lors d'une soirée en 1962.]]

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[[Fichier:Brigitte Bardot - 1965.jpg|vignette|gauche|redresse|Brigitte Bardot et [[Bill Mumy]] dans le film ''[[Chère Brigitte]]'' (1965).]]

Le tournage du ''[[Le Mépris (film)|Mépris]]'' commence à [[Rome]], aux studios [[Cinecittà]], le {{Date-|22 avril 1963}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Alain Bergala]]|titre=Godard au travail|sous-titre=les années 60|éditeur=Cahiers du cinéma|année=2006|passage=161|isbn=}}</ref>, il se déplace ensuite à [[Sperlonga]] et s'achève près de [[Capri]], à la [[Villa Malaparte]]<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (5/6)|2021|p=|id=blumenfeld5 }}. </ref>. Le partenaire principal de Bardot, [[Michel Piccoli]], n'est autre à l'écran que le double de Godard. Son rôle est celui d'un scénariste attirant à l'esprit veule, qui, àsur la demandeproposition d'un producteur américain (incarné par [[Jack Palance]]), réécritaccepte de réécrire une adaptation de ''[[L'Odyssée]]'' d'[[Homère]], misemis en scène par un réalisateur allemand ([[Fritz Lang]] à l'écran), qui, arrivé en Italie, prend conscience que sa femme se détourne de lui. Brigitte Bardot se rend très vite compte que Jean-Luc Godard etévolue elledans viennentun d'univers différentstotalement différent du sien : silencieux, masquant ses yeux par de sombre lunettes, ou le regard fuyant, il la tétanise, bien qu'elle représenteignore pourqu'elle le pétrifie tout autant. Le réalisateur va pourtant réussir à la diriger. À la suite d'un pari perdu avec lui, dansBrigitte Bardot consent à renoncer à sa célèbre coiffure et à brider ses cheveux par un serre-tête. L'actrice a très vite conscience qu'en la filmant le filmréalisateur veut recouvrer Anna Karina, lui demandant même de reproduire sa démarche. Un mimétisme qu'il pousse jusqu'à lui imposer le port d'une perruque noire. Les paroles crues qu'elle prononce devant la caméra, sont celles de l'épouse de Godard dans la vie. Bardot ;réalise qu'avec ce film le réalisateur met autant en scène sa liaison épuisée que celle brisée conçue par Moravia dans son roman. L'actrice n'est pas coutumière d'être à ce point inhabitée par un rôle et elle n'apprécie guère cet état. Ce film sur la douleur d'un amour n'est pas celui qu'elle s'imaginait à la lecture du livre<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (5/6)|2021|p=|id=blumenfeld5 }}. Citation : « [...] [[Michel Piccoli]], le partenaire de Bardot dans ''Le Mépris'' [est l'] alter ego du cinéaste, l'acteur français doit incarner un scénariste séduisant et à l'esprit faible, acceptant l'offre d'un producteur américain de réécrire un texte adapté de ''L'Odyssée'', le poème d'Homère, mis en scène par un réalisateur allemand, mais réalisant, une fois arrivé en Italien que son épouse le délaisse. Avec Godard, l'actrice découvre un homme aux antipodes de son monde. Il parle peu, se cache derrière des lunettes fumées ne regarde personne dans les yeux. Il pétrifie Bardot. Mais sans le savoir elle le terrorise. [...] « Masquant très bien sa trouille, il a réussi à la diriger » explique [le réalisateur] Jacques Rozier. [...] Le cinéaste a pour objectif de lui faire abandonner, pour les besoins du film, sa fameuse choucroute et de faire baisser le niveau de sa jupe au-dessous du genou. « Pour mes cheveux, je fais comme je veux », pose Bardot en préalable. [...] « Si je marche sur les mains pour vous, est-ce que vous baisserez la hauteur de vos cheveux d'un centimètre pour chaque mètre que je ferai ? » [...] Bardot accepte le pari. [...] Godard arpente le salon de l'actrice, la tête à l'envers. Dans ''Le Mépris'', la chevelure de Bardot se trouvera bridée par un bandeau sombre, ou - sacrilège - couverte d'une perruque noire. [...] Le plateau du film dessine une lutte de clans. Dans celui de Godard [...], Michel Piccoli et Fritz Lang, qui tient le rôle du metteur en scène de ''L'Odyssée''. En face, l'acteur américain Jack Palance (en producteur de l'adaptation d'Homère) [...] Au milieu, Bardot constitue un archipel à elle seule, au point d'être filmée comme un corps étranger par Godard. [...] [Ce] film sur la souffrance amoureuse, n'est pas celle qu'imaginait Bardot en lisant Moravia. Elle ne peut que constater le quiproquo : en la filmant Godard cherche à retrouver Anna Karina, au point de lui demander de calquer sa démarche sur celle de son épouse et de lui infliger une perruque brune pour un effet de mimétisme. Les gros mots de l'actrice de à l'écran sont ceux de Karina dans la vie. La vedette du ''Mépris'' réalise, [...], que ce film raconte autant la relation amoureuse exsangue du cinéaste que le couple brisé imaginé par Moravia. Bardot n'a pas l'habitude d'être étrangère à son rôle. Elle goûte peu ce registre. »</ref>. Godard, qui confie à l'actrice « ne rien comprendre, la filme comme un [[sphinx]] » et celle dont même le célèbre phrasé parait morne, semble ailleurs. Seul Fritz Lang, avec quilequel elle partage une même passion pour les animaux, lui fait part de son admiration. En guise de conclusion, le réalisateur l'expose toutefois dans un décor de rêve qui la sublime : la villa de [[Curzio Malaparte]], élevée sur un rocher au-dessus de la Méditerranée, où Bardot/son personnage annonce à son mari que leur liaison est terminée<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (5/6)|2021|p=|id=blumenfeld5 }}. citation : « Godard offre au moins à l'actrice un écrin qui lui sied : la villa de Curzio Malaparte, [...], plantée sur un rocher à pic au-dessus de la mer, tournée vers le midi et l'Orient. [...] C'est du haut de ce promontoir que Camille Javal (Bardot), signifie à son mari la fin de leur histoire. Il arrive parfois qu'un chef-d'œuvre patiente d'être achevé. Regarder Bardot dans la lumière délicate et mélancolique de la villa Malaparte, c'est assister à la touche finale d'un tableau - le film - dont il manquait l'élément fondamental. »</ref>.

Lors de sa sortie, ''Le Mépris'' reçoit un accueil mitigé de la part du public et de la critique. Néanmoins, [[Jean-Louis Bory]] écrit :

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Brigitte Bardot enchaîne avec une [[comédie policière]], ''[[Une ravissante idiote]]'', [[Une ravissante idiote (roman)|adaptée du roman]] de [[Charles Exbrayat]] et réalisée par [[Édouard Molinaro]].

Après des vacances à [[Rio de Janeiro]], elleon alui propose une participationapparition de deux jours dans un film américain, ''[[Chère Brigitte]]'', qui lui rend hommage, avec [[James Stewart]] en vedette<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=155}}</ref>.

En juin 1964, [[Joséphine Baker]] lance un appel pour sauver sa propriété du [[Périgord]], le [[château des Milandes]], dans laquelle elle avait recueilli tous ses enfants. Émue et bouleversée par la détresse de la danseuse, Bardot participe à son sauvetage en lançant un appel à la télévision en sa faveur<ref>https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf95053468/appel-de-brigitte-bardot / consulté le 13 avril 2022.</ref>{{,}}<ref>https://www.europe1.fr/culture/letonnante-et-terrible-vie-de-chatelaine-de-josephine-baker-4084192 / consulté le 13 avril 2022.</ref>.

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Louis Malle fait de nouveau appel à elle pour le sketch ''[[Histoires extraordinaires (film, 1968)#2e sketch : William Wilson|William Wilson]]'' tiré des ''[[Histoires extraordinaires]]'' d'[[Edgar Allan Poe]]. Son partenaire est [[Alain Delon]] et le tournage a lieu à [[Rome]] au printemps 1967<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=192}}</ref>. Sa performance (en perruque brune, fouettée par Delon) est saluée par la critique<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=206}}</ref>. Elle fait une apparition dans le film de Godard ''[[Masculin féminin]]'', puis tourne ''[[À cœur joie (film)|À cœur joie]]'' avec [[Laurent Terzieff]], sous la direction de [[Serge Bourguignon]].

La star française refuse de jouer une [[James Bond girl]] dans ''[[Au service secret de Sa Majesté (film)|Au service secret de Sa Majesté]]'' et déclare : {{Citation|Je trouve les films [[James Bond]] excellents, mais sans moi !}}<ref name="Choulant_p173"/>malgré. Son agent et son mari Gunther Sachs, qu'elle a épousé en 1966, insiste pour qu'elle accepte de tourner ''[[L'Affaire Thomas Crown (film, 1968)|L'Affaire Thomas Crown]]'' avec [[Steve McQueen]] ; bien qu'on lui propose un cachet importantd'un million de dollars<ref name="Choulant236">{{harvsp|Choulant|2009|p=236}}</ref>, elle refuse également le rôle (qui sera alors attribué à [[Faye Dunaway]]).

[[Fichier:Bardo-Sachs-1967-Italie.png|left|250px|vignette|Mariée avec [[Gunter Sachs]], elle noue une relation avec [[Serge Gainsbourg]].]]

Entre-temps, elle prépare ce qui sera le ''Bardot Show'' pour passer de l'année 1967 à 1968. Plusieurs compositeurs célèbres de l'époque doivent lui écrire des chansons sur mesure qu'elle chante chantera ou dansera<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=202}}</ref>.

Bien qu'ils ne se voient déjà plus, Brigitte Bardot accepte de présenter à la soirée de clôture du [[Festival de Cannes 1967]], le film ''[[Batouk]]'' produit par Gunter Sachs. À son arrivée, la foule est hystérique<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=192-193}}</ref>, créant une cohue sans précédent, bousculée entre photographes et adorateurs, tout en gardant le sourire, escortée par les agents de sécurité, l'actrice chemine vers le [[Palais Croisette|palais des festivals]], pour ce qui se sera sa dernière apparition à l'événement<ref>https://madame.lefigaro.fr/celebrites/photos-de-brigitte-bardot-moment-culte-au-festival-de-cannes-en-1967-090518-148601 / consulté le 7 janvier 2022.</ref>.{{clr|left}}

==== De Serge Gainsbourg à ''Shalako'' (1968-1969) ====

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À propos de ''[[L'Ours et la Poupée]]'', où elle a [[Jean-Pierre Cassel]] comme partenaire, Brigitte Bardot déclare {{Citation|''L'Ours et la Poupée'' est un peu le ''[[Et Dieu… créa la femme]]'' des [[années 1970]]. J'ai été recréée par [[Michel Deville]]}}<ref>Entretien avec Brigitte Bardot, ''Radioscopie'', [[France Inter]], 5 février 1970</ref>.

[[Fichier:Brigitte Bardot in Rome, April 1969.jpg|vignette|251x251px|Brigitte Bardot à Rome en 1969]]

Sur le conseil de son agent (inquiet de ne pas recevoir beaucoup de propositions), Brigitte Bardot partageaccepte l'affichede avectourner ''[[AnnieLes GirardotNovices]]'', dans laune comédie où elle partage l''affiche avec [[LesAnnie NovicesGirardot]]''. LeÀ sa sortie, le film reçoit des critiques mitigées. Certains trouvent le film {{Citation|amusant}}<ref>''L'Aurore'', Claude Garson, {{Date-|29|octobre|1970}}.</ref>, d'autres, au contraire écrivent {{Citation|Rarement le cinéma français est tombé si bas dans l'ignorance}}<ref>''Le Monde'', L.M., {{Date-|30|octobre|1970}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=228}}</ref>. Le {{Date-|9 avril 1970|télévision}}, elle participe à l'émission de [[Jean-Pierre Elkabbach]] ''[[Actuel 2]]'', où pendant une heure, en direct, elle est confrontée à quatre journalistes.

Elle tourne ''[[Boulevard du rhum]]'' sous la direction de [[Robert Enrico]], où elle incarne une star du cinéma des [[années 1920]], Linda Larue, idole et amour inaccessible du marin Cornélieus, qu'interprète [[Lino Ventura]]. Elle y chante ''[[Plaisir d'amour]]'' en duo avec [[Guy Marchand]] et donne sa dernière grande comédie après ''L'Ours et la Poupée''.

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Dans ''Une encyclopédie du nu au cinéma'', le cinéaste [[Alain Fleischer]] note que la carrière cinématographique de Brigitte Bardot, à l'inverse de celle de [[Marilyn Monroe]], {{Citation|peut être envisagée comme un strip-tease à épisodes, au demeurant très complet, qui s'étend sur trois décennies<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jean-Luc Hennig]]|titre=Brève histoire des fesses|éditeur=Zulma|date=2009|passage=68}}.</ref>}}, et est liée notamment à la [[Nouvelle Vague]] qui porte un nouveau regard sur le corps de la femme<ref>{{ouvrage|auteur=[[Alain Corbin]], Jean-Jacques Courtine, [[Georges Vigarello]] (dir.)|titre=Histoire du corps|éditeur=Seuil|date=2005|passage=384}}.</ref>.

DesSes partiesfesses dénudéesen de Brigitte Bardotcontre-jour apparaissent dans le film ''[[La Lumière d'en face]]'' sorti en [[1956 au cinéma|1956]] où elle se déshabille devant sa fenêtre. Couchée sur le ventre et tout à fait nue, elle bronze au jardin derrière un drap qui sèche sur un fil dans ''[[Et Dieu… créa la femme]]'' sorti la même année,. dansDans ''[[En cas de malheur (film)|En cas de malheur]]'', dans ''([[Le1958 Reposau ducinéma|1958]]), guerrierelle (film)|Letrousse Repossa durobe guerrier]]''et enexpose 1962,son danssexe ''[[Lesà Femmesson (film)|Les Femmes]]''avocat. Devenue une star, le Vatican tient, à l'[[Exposition universelle de 1958|Exposition universelle de Bruxelles de 1958]], un salon en proposant aux visiteurs un pavillon composé de deux salles : la première est réservée aux miracles du Bien et la seconde, dédiée aux méfaits du Mal, comporte une photo de Brigitte Bardot dansant le [[mambo]] dans ''Et Dieu… créa la femme''<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=78}}</ref>{{,}}<ref>https://www.numero.com/fr/cinema/le-mepris-jean-luc-godard-netflix-brigitte-bardot-michel-piccoli-tournage-malaparte-capri-nouvelle-vague-truffaut-demy-paparazzi-dolce-vita / consulté le 11 avril 2022.</ref>{{,}}<ref>https://www.france24.com/fr/20200518-cin%C3%A9ma-huit-sc%C3%A8nes-cultes-de-michel-piccoli-mort-%C3%A0-l-%C3%A2ge-de-94-ans / consulté le 11 avril 2022.</ref>{{,}}<ref name=culte/>.

Sa position allongée, nue sur le ventre, dans ''Et Dieu… créa la femme'', est reprise par Vadim dans ''[[Le Repos du guerrier (film)|Le Repos du guerrier]]'' en 1962, [[Jean Aurel]] dans ''[[Les Femmes (film)|Les Femmes]]'' et Godard dans ''[[Le Mépris (film)|Le Mépris]]'' qui a rajouté de piquants dialogues entre elle et [[Michel Piccoli]] dans une scène devenue culte<ref>https://www.numero.com/fr/cinema/le-mepris-jean-luc-godard-netflix-brigitte-bardot-michel-piccoli-tournage-malaparte-capri-nouvelle-vague-truffaut-demy-paparazzi-dolce-vita / consulté le 11 avril 2022.</ref>{{,}}<ref>https://www.france24.com/fr/20200518-cin%C3%A9ma-huit-sc%C3%A8nes-cultes-de-michel-piccoli-mort-%C3%A0-l-%C3%A2ge-de-94-ans / consulté le 11 avril 2022.</ref>{{,}}<ref name=culte/>.

En 1973, Vadim souhaite renouer avec le succès de ''Et Dieu… créa la femme'' avec le film ''[[Don Juan 73]]'', dans lequel Brigitte Bardot tourne une scène d'amour avec [[Jane Birkin]]<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (6/6)|2021|p=|id=blumenfeld6 }}. citation : « [...] ''Don Juan 73''de Roger Vadim, où elle apparaît en séductrice invétérée, le plus souvent dénudée, croisant Jane Birkin dans un lit... »</ref>.

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Le couple divorce le {{date-|30 janvier 1963}}{{note|groupe=alpha|texte=Jacques Charrier obtient la garde de l'enfant. Vivant en Norvège, leur fils, Nicolas-Jacques Charrier, est devenu père de deux filles nées en 1989 et 1992, Anna-Camilla et Théa-Joséphine, dont l'une est devenue mère{{référence souhaitée}}.}}, Brigitte Bardot entretenant une relation avec [[Sami Frey]] depuis le tournage de ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]'' (1960). Elle affirme : {{Citation|Sami, un être rare, sensible, angoissé et érudit qui resta longtemps l'homme de ma vie}}. Frey ayant mis un terme à leur histoire à l'été 1963, Brigitte Bardot a une aventure avec le musicien brésilien Bob Zagury<ref>[https://www.francedimanche.fr/actualites/brigitte-bardot-elle-regle-ses-comptes « Brigitte Bardot : Elle règle ses comptes »], ''[[France Dimanche]]'', {{date-|2 avril 2018}} (consulté le {{date-|26 janvier 2019}}).</ref>.

[[Fichier:Brigitte Bardot and Sacha Distel in Italy 1958.jpg|gauche|vignette|Brigitte Bardot avec [[Sacha Distel]] à [[Venise]], en Italie, en 1958.]]

En {{date-|mai 1966}}, elle rencontre [[Gunter Sachs]], qu’elle épouse le {{date-|14 juillet}} à [[Las Vegas]]<ref name="vaf">https://www.vanityfair.fr/culture/people/story/brigitte-bardot-gunter-sachs-les-dessous-de-lhistoire-damour-tumultueuse/12139 / consulté le 26 mars 2022.</ref>. Rentrée en France après un voyage de noces à [[Tahiti]], l'actrice refuse de vivre dans l'appartement de son époux<ref name="vaf" />. Bardot tourne ''[[À cœur joie (film)|À cœur joie]]'', Gunter veut produire un film et le présenter au [[Festival de Cannes]] ; les organisateurs acceptent à la condition que l'actrice soit présente, ce qu'elle refuse dans un premier temps. Afin d'éviter un divorce, elle consent à participer à l'évènement, où elle remet une récompense à [[Michel Simon]]. C'estLa sastar dernièrene apparitionreviendra jamais à Cannes<ref name="vaf" />. L'entente du couple ne cesse alors de se détériorer. En parallèle, elle interprète la chanson ''Harley-Davidson'' (1967), composée par [[Serge Gainsbourg]], dont elle devient la muse et avec qui elle entame une relation extra-conjugale qu’elle qualifie d’{{Citation|immense passion}}<ref>https://www.objeko.com/brigitte-bardot-sa-liaison-serge-gainsbourg-pourtant-mariee-la-situation-etait-intenable-infernale-124135/ consulté le 7 janvier 2022.</ref>. Mais pour essayer de sauver son mariage avec Gunter Sachs, elle demande à Gainsbourg de ne pas sortir ''[[Je t'aime… moi non plus]]'' et chante pour lui ''[[Bonnie and Clyde (album)|Bonnie and Clyde]]'' ou encore ''Comic Strip''. Brigitte Bardot tourne en Espagne, Gunter l'accompagne. Leur réconciliation ne dure qu'un temps et l'un et l'autre enchaînent les aventures extra-conjugales. Ils divorcent trois ans après leur mariage, le {{date-|1 octobre 1969}}<ref name="vaf" />{{,}}{{note|groupe=alpha|texte=''[[Paris Match]]'' et ''[[Jours de France]]'' leur consacrent un numéro spécial et ne cessent de parler d'eux pendant un mois, tout comme les quotidiens internationaux ''[[Time (magazine)|Time]]'', ''[[Life]]'', ''[[Newsweek]]'', ''[[La Stampa]]'' ou encore ''[[Der Spiegel]]'' ; certains attendent même avec impatience 1973, ayant remarqué qu'elle se marie tous les sept ans<ref group="BB" name=Bardot393>{{harvsp|Bardot|1996|p=393}}</ref>.}}.

Par la suite, elle noue une relation avec Patrick Gilles, puis avec Christian Kalt, Laurent Vergez, Mirko Brozek et [[Allain Bougrain-Dubourg]]<ref>{{lien web |auteur1=Elodie Leman |titre=La rencontre avec Bernard d'Ormale |url=https://www.linternaute.com/cinema/star-cinema/1379858-brigitte-bardot-de-sex-symbol-a-militante-front-national/1380039-la-rencontre-avec-bernard-d-ormale |site=linternaute.com |date=02-05-2017 |consulté le=06-09-2020}}.</ref>. En 1992, lors d'un dîner organisé par son avocat, Jean-Louis Bouguereau, à [[Saint-Tropez]], elle fait la connaissance de Bernard d'Ormale, industriel et conseiller de l’homme politique [[Jean-Marie Le Pen]]<ref>[http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/brigitte-bardot-une-longue-proximite-avec-le-front-national-25-09-2014-4163277.php « Brigitte Bardot: une longue proximité avec le Front national »], ''Le Parisien'', {{date-|25 septembre 2014}} (consulté le {{date-|26 janvier 2019}}).</ref>{{,}}<ref>[https://www.terrafemina.com/societe/buzz/articles/48960-brigitte-bardot-son-mari-bernard-dormale-et-le-fn.html « Brigitte Bardot, son mari Bernard d'Ormale et le FN »], [[Terrafemina]], {{date-|23 septembre 2014}} (consulté le {{date-|26 janvier 2019}}).</ref>, « un coup de foudre mutuel » écrit-elle plus tard<ref>https://www.linternaute.com/cinema/star-cinema/1379858-brigitte-bardot-de-sex-symbol-a-militante-front-national/1380039-la-rencontre-avec-bernard-d-ormale / consulté le 26 mars 2022.</ref> ; ils se marient le {{date-|16 août 1992}}<ref name="imdb"/>.

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=== Engagement dans la défense animale ===

C’est en 1962 que Brigitte Bardot engage son premier combat pour la [[bien-être animal|cause animale]], en militant pour le pistolet d'abattage indolore dans les [[abattoir]]s. En effet, après avoir vu des photos montrant les conditions dans lesquelles les animaux étaient abattus, elle décide de devenir [[Pesco-végétarisme|pescétarienne]]<ref group="BB">{{harvsp|Bardot|1996|p=317}}</ref>{{,}}{{source insuffisante}}. À sa demande, [[Pierre Desgraupes]] accepte de lui accorder — malgré ses réserves, trouvant que le statut de sex-symbol de la star correspond mal à un sujet aussi dur et si peu médiatique — un entretien dans son émission ''[[Cinq colonnes à la une]]'', où elle inaugure la rubrique ''Avocat d'un soir''. L’actrice apparaît en direct dans cette émission et affiche une réelle maitrise du sujet le {{Date-|9|janvier|1962}}<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=131}}</ref>. Conséquence du « plaidoyer » de l'actrice, [[Roger Frey]], alors [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l’Intérieur]], lui accorde une entrevue, où elle se rend avec trois exemplaires de pistolets d'abattage destinés à assommer le gros bétail, afin que la mort lente et consciente par saignement soit abolie dans la plupart des cas, grâce à la projection d'une flèche dans le cerveau qui paralyserait les centres nerveux, qu'elle abandonne sur le bureau du ministre avant de se retirer. La presse donne une large couverture à ce qu'elle nomme alors le « pistolet de Brigitte Bardot », présenté comme procurant à l'animal une mort instantanée et sans qu'il ait le temps de ressentir de la douleur<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brigitte Bardot, la meilleure amie des animaux |url=https://www.parismatch.com/People/Brigitte-Bardot-la-meilleure-amie-des-animaux-598014 |site=parismatch.com |date=2019-09-28 |consulté le=2019-09-02}}</ref>. Le pistolet d'abattage estsera généralisé dans tous les abattoirs conventionnés de France en 1972<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (6/6)|2021|p=|id=blumenfeld6 }}. citation : « Pour les animaux, le saut de l'amour à la défense de la cause remonte à 1962. Le 9 janvier, l'émission ''Cinq colonnes à la une'', [...], invite l'actrice pour inaugurer la séquence ''Avocat d'u soir''. Le sujet : le sort des bêtes dans les abattoirs, les conditions déplorables dans lesquelles elles sont abattues. Le sujet n'est pas en vogue. Il faut être la femme la plus connue au monde pour l'imposer et se faire inviter. Pierre Desgraupes, le présentateur de l'émission, accepte à contrecœur, estimant qu'un symbole sexuel cadre mal avec ce sujet. L'actrice apparaît grave, [...], elle manifeste une solide connaissance du dossier. Elle réclame la généralisation de l'usage du pistolet d'abattage indolore avant la saignée. Bardot définit, ce jour-là, le programme de sa seconde vie. Elle se rend dans la foulée place Beauvau, rencontré le ministre de l'intérieur, Roger Frey, avec trois pistolets d'abattage dans son sac Vuitton. Elle lui réclame un décret officiel afin d'empêcher la souffrance animale. Avant de partir, elle laisse sur son bureau les pistolets qui seront mis en service, dix ans plus tard, dans tous les abattoirs conventionnés de France. »</ref>.

==== Chasse aux phoques (1973-1978) ====

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Brigitte Bardot apprend en 1984 qu'elle est atteinte d'un [[cancer du sein]]<ref name="Libre cancer">{{Article |auteur1= |titre="No Bra Day": ces 8 stars qui ont vaincu le cancer du sein |périodique=[[La Libre Belgique]] |date=13-10-2016 |lire en ligne=http://www.lalibre.be/lifestyle/people/no-bra-day-ces-8-stars-qui-ont-vaincu-le-cancer-du-sein-57ff584acd70cd5761c9c0b1 |consulté le=29-06-2020}}.</ref>. Elle refuse dans un premier temps de se faire soigner<ref name="Libre cancer" />, pensant qu'il s'agit de son destin et affirmant « traiter le cancer avec mépris, lui accordant peu d'importance »<ref name="Libre cancer" />{{,}}<ref name="imdb">{{en}} [https://www.imdb.com/name/nm0000003/bio Biographie] sur [[Internet Movie Database|IMDb]]</ref>. Son amie [[Marina Vlady]] réussit à la convaincre de commencer un traitement, qui se termine par sa guérison<ref name="imdb"/>.

En 1986, dix-neuf ans après son enregistrement, elle consentpropose queà Serge Gainsbourg rendede publiquesortir leur version restée inédite de ''[[Je t'aime… moi non plus]]''. La chanson, chantée entre-temps par [[Jane Birkin]], connaîtconnaîtra un succès certain.

==== Actions conduites avec la Fondation Brigitte Bardot ====

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Elle est à la fois admirée et critiquée pour ses combats pour la protection des animaux. En 1990, [[Marlene Dietrich]] déclare à ''[[Paris Match]]''<ref>Entretien avec [[Marlene Dietrich]], ''[[Paris Match]]'', {{Date-|11|octobre|1990}}.</ref> : {{Citation|Brigitte Bardot est encore une légende vivante mais elle est devenue tellement bizarre qu'il est impossible de lui garder intacte son aura d'autrefois. L'admiration qu'elle voue aux chiens est effarante, quand on pense à l'horreur dans laquelle se bat le monde, face à la mort, la douleur, la misère et au désespoir des enfants malades et affamés<ref>{{harvsp|Choulant|2009|p=268}}</ref>.}}

En 1993, la [[Humane Society of the United States]] crée à [[Hollywood]] le ''[[Brigitte Bardot International Awards|Brigitte Bardot International Award]]'', récompensant chaque année, durant sa cérémonie des ''{{lien|lang=en|Genesis Awards}}'', le meilleur reportage animalier non américain. Très touchée du geste de ces militants [[États-Unis|américains]], elle n'assiste assistera toutefois jamais à la cérémonie.

À Saint-Tropez, en 1994, elle organise une manifestation sur la place des Lices à laquelle se joignent {{nombre|300|personnes}} pour protester contre le comité de la mairie où se trouvent des chasseurs du [[Var (département)|Var]]. Elle menace également de partir de [[La Madrague (Saint-Tropez)|La Madrague]] pour s'installer à [[Paris]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=BARDOT-CHASSEURS |url=http://www.ina.fr/video/CAB94057438 |site=ina.fr |date=1994-06-04 |consulté le=2021-08-30}}</ref>.

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[[Fichier:Christophe Marie et Brigitte Bardot Bruxelles manif transport Février 1995.jpg|vignette|Brigitte Bardot et Christophe Marie (porte-parole de la Fondation Brigitte-Bardot) lors d'une manifestation à [[Bruxelles]], en 1995.]]

Elle revient sur cet épisode dans le documentaire ''Et Brigitte créa Bardot'', disant à propos de son fils :

{{Citation bloc|C'est très triste, parce que je n'en ai qu'un. Adulte, nous nous sommes bien retrouvés. Mais c'est à la sortie de mes mémoires, alors que je lui avais fait lire le manuscrit avant… Son père a fait un scandale et a entraîné Nicolas. Et depuis, je n'ai plus aucune nouvelle{{note|groupe=alpha|texte=Elle ne voit pratiquement plus ce fils, qui a épousé une fille de diplomate et vit en Norvège, si bien qu'elle ne connaît pratiquement pas ses deux petites-filles et arrière-petits-enfants<ref>https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/brigitte-bardot-ses-rares-confidences-sur-ses-petits-enfants_449865 / consulté le 7 avril 2022.</ref>}}. Et je ne veux pas en parler<ref name=Empreintes/>.}}

Brigitte[[Madonna]] Bardotlui refusepropose unetrois millions de francs pour adaptationadapter d'''Initiales B.B.'' au cinéma paret [[Madonna]]l'interpréter poursur troisgrand millions de francs car la chanteuse porte de la fourrureécran<ref name="Choulant275">{{harvsp|Choulant|2009|p=275}}</ref>. Brigitte Bardot refuse, la chanteuse portant de la fourrure<ref name=Choulant275/>.

''Le Carré de Pluton'', le second volume de ses mémoires, paraît en 1999. Il débute en 1973, date de sa décision d’arrêter sa carrière cinématographique, et se termine en 1996. Dans ce livre, qu’elle présente comme étant son testament, sont recensées toutes ses luttes en faveur de la cause animale<ref>{{harvsp|Bonini|2009|p=193}}</ref>.

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{{Ref nec|La même année, Brigitte Bardot écrit à l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] une lettre en faveur du végétarisme pour lutter contre la [[famine]] précisant qu'{{Citation|une collectivité mondiale responsable ne peut plus se permettre de consacrer de 7 à {{unité|16|kilogrammes}} de grains ou de fèves de [[soja]], jusqu’à {{unité|15500|litres}} d’eau et {{unité|323|m|2}} de pâturages à la production d'un seul kilogramme de bœuf pour ceux qui ont les moyens d’en acheter. Nous avons désespérément besoin de méthodes plus accessibles et plus durables afin de produire des aliments pour tous.}}|date=31 août 2021}}

En 2010, [[Alain Delon]] lui apporte son soutien en écrivant une lettre à [[Stephen Harper]] en lui demandant de {{Citation|sortir de la barbarie. […] Face au massacre qui s'opère à nouveau dans votre pays, je tiens à m'associer à mon amie Brigitte Bardot et à dénoncer, avec sa fondation, l'abattage d'environ {{formatnum:400000}} phoques dans des conditions ignobles<ref>[http://www.fondationbrigittebardot.fr/site/tele/rep1/2010/lettre-delon-chasse-phoques-harper.pdf Lettre de Alain Delon à Stephen Harper] - fondationbrigittebardot.fr {{pdf}}</ref>.}} BrigitteTrès Bardottouchée, elle déclare à l'[[Agence France-Presse|AFP]] : {{Citation|Ce qui se passe actuellement au Canada est touchéetellement pardégueulasse que le soutien d'Alain Delon me va droit au cœur<ref>[http://www.purepeople.com/article/alain-delon-et-brigitte-bardot-des-retrouvailles-sous-le-signe-de-la-colere_a54056/1 Alain Delon et Brigitte Bardot : Des retrouvailles sous le signe de la colère !] - purepeople.com</ref>.}}

Elle écrit de nouveau à [[Nicolas Sarkozy]] pour lui demander de tenir sonles engagementengagements auqu'il avait pris avec elle à sujetpropos de l'étourdissement préalable à l'abattage rituel lors de l'[[Aïd al-Adha]]. {{Citation|Arrêtons de nous voiler la face : les bêtes crèvent dans une douloureuse agonie<ref>[http://www.fondationbrigittebardot.fr/site/tele/rep1/2010/abattage-rituel-bardot-a-sarkozy-2010.PDF Lettre de Brigitte Bardot à Nicolas Sarkozy] - fondationbrigittebardot.fr {{pdf}}</ref>.}}

Un autre de ses engagements est en faveur de la grâce à accorder aux deux [[éléphant]]es tuberculeuses du [[parc de la Tête d'or]] à [[Lyon]]. Dans une [[Lettre ouverte (texte)|lettre ouverte]] à [[François Hollande]], elle menace de demander la nationalité russe si cette grâce n'est pas accordée, peu après que l'acteur [[Gérard Depardieu]] a défrayé la chronique en acquérant la nationalité russe pour [[Expatriation fiscale|exil fiscal]]<ref>{{Article |langue= fr|auteur1= |titre= Après Depardieu, Brigitte Bardot menace de demander la nationalité russe|périodique=Le Monde |date= 4 janvier 2013|pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/politique/article/2013/01/04/brigitte-bardot-va-a-son-tour-demander-la-nationalite-russe_1812981_823448.html }}. </ref>. Les éléphantes sont finalement sauvées et recueillies dans l'une des propriétés de la [[famille Grimaldi]], dans les Alpes-Maritimes<ref>{{Lien web |titre=Brigitte Bardot admire Vladimir Poutine |url=https://www.20minutes.fr/people/1073821-20130104-brigitte-bardot-admire-vladimir-poutine |site=20minutes.fr |date=2013-01-04 |consulté le=2015-05-25}}</ref>.

En janvier 2018, elle publie l'ouvrage ''Larmes de combat'', coécritréalisé avec et sur la proposition d'Anne-Cécile Huprelle, qui en est aussi l'instigatrice. LeCet livreouvrage est présenté par Brigitte Bardot comme un « bilan de son existence », un ouvrage « testamentaire » devant être le dernier de sa vie<ref>{{lien web |auteur1=Le Point.fr |titre=Brigitte Bardot se dévoile dans un livre-testament, « Larmes de combat » |url=http://www.lepoint.fr/livres/brigitte-bardot-se-devoile-dans-un-livre-testament-larmes-de-combat-26-12-2017-2182571_37.php |site=lepoint.fr |date=26-12-2017 |consulté le=13-04-2023}}.</ref>.

== Prises de position ==

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Elle déclare dans ''[[Le Parisien]]'' : {{Citation|Mon meilleur moment politique, ce fut lorsqu’à {{nombre|24|ans}}, en 1958 : j’ai voté pour la première fois de ma vie, pour le général de Gaulle}}, faisant sans doute référence au [[référendum constitutionnel français de 1958|référendum]] établissant la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]]<ref>{{Lien web |auteur=Marc de Boni |titre=Brigitte Bardot déclare sa flamme à Marine le Pen, « la Jeanne d'Arc du {{s-|XXI}} » |url=https://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2014/08/21/25002-20140821ARTFIG00085-brigitte-bardot-declare-sa-flamme-a-marine-le-pen-la-jeanne-d-arc-du-xxie-siecle.php |site=[[Le Figaro|Le Figaro.fr]] |jour=21 |mois=8 |année=2014 |consulté le=22 août 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Christian Brincourt |titre=À la veille de ses 80 ans, Brigitte Bardot se confie à Match |périodique=[[Paris Match]] |numéro=3405 |jour=19 |mois=8 |année=2014 |date=2014-08-19 |lire en ligne=https://www.parismatch.com/People/Brigitte-Bardot-se-confie-a-Match-582022 |consulté le=22 août 2014 }}.</ref>.

À l'occasion de la soirée des Arts et lettres, Brigitte Bardot est reçue pour la première fois au [[palais de l'Élysée]] le {{date-|7 décembre 1967}}. Vêtue d'une veste noire avec galons et dorures et d'un pantalon noir, elle est ainsi la première femme à entrer à l'Élysée, lors d'une cérémonie officielle, en pantalon, dans un costume créé par [[Jean Bouquin]], oscillant entre la tenue d'un dompteur et l'uniforme militaire, inspiré par la pochette du disque des [[Beatles]] ''[[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (album)|Sergeant Pepper's]]''<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (6/6)|2021|p=|id=blumenfeld6 }}. {{Citation |Ce 7 décembre 1967, [...], au cours de la soirée des Arts et lettres, [...], l'actrice porte un pantalon noir et une veste noire avec dorures et galons - un costume à mi-chemin entre l'habit du dompteur et l'uniforme militaire. Le couturier et ami de Bardot, Jean Bouquin, a puisé son inspiration dans la pochette du fameux album des Beatles, ''Sergeant Pepper's'', sortie quelques mois auparavant. [...] Aucune femme n'a encore osé entrer à l'Élysée en pantalon. Pour une réception officielle, c'est impensable. }}</ref>. Selon des sources secondaires muettes sur leur propre source, en découvrant les [[Brandebourg (couture)|brandebourgs]] qui ornent sa veste, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] aurait lancé cette formule : {{Citation|Chic ! Un militaire}}<ref>{{Article |auteur1=Christian Makarian |titre=Du Général au particulier |périodique=[[L'Express]] |date=09-11-2006 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualite/politique/du-g-eacute-n-eacute-ral-au-particulier_479516.html |consulté le=29-06-2020 }}.</ref>, ou {{Citation|Quelle chance, Madame ! Je suis en civil, et vous êtes en uniforme !}}<ref>{{Article |titre=Charles de Gaulle : le commandeur et la carmélite |périodique=[[Le Parisien]] |date=29-06-2020 |lire en ligne=https://www.leparisien.fr/week-end/charles-de-gaulle-le-commandeur-et-la-carmelite-09-07-2014-3988801.php |consulté le=29-06-2020 }}.</ref> ou aurait seulement répondu à son {{Citation|Bonjour Général}}, à la vue des brandebourgs : {{Citation|C’est le cas de le dire, madame.}} Après la cérémonie, sur les marches de l'Élysée, interrogée sur l'impression que lui a fait le général De Gaulle, elle répond : {{Citation|Il est beaucoup plus grand que moi.}}, d'elle le fondateur de la {{Ve|République}} déclare : {{Citation|Cette jeune personne est dotée d'une simplicité du meilleur aloi.}}. En 1969, il souhaite souhaitera qu'elle soit le modèle pour une sculpture de [[Marianne]]<ref>{{Harvsp|Blumenfeld (6/6)|2021|p=|id=blumenfeld6 }}. {{Citation|[...] De Gaulle confiera par la suite : "Cette jeune personne est dotée d'une simplicité du meilleur aloi.'' Il demandera qu'elle serve de modèle, en 1969, pour une sculpture de Mariane, exposée dans toutes les mairies de France. À la sortie de l'Élysée, les journalistes se précipitent vers l'actrice afin de recueillir ses impressions : "Il est beaucoup plus grand que moi.'' Ils n'en sauront pas plus. Comme souvent chez Bardot, la banalité de la réponse est feinte. }}</ref>.

En 1973, lorsqu’elle se met en retrait du cinéma, qui a fait d'elle une icône de la femme, Brigitte Bardot déclare au sujet du [[Mouvement de libération des femmes]] (MLF), organisation féministe [[Non-mixité|non-mixte]] alors en plein essor : {{Citation|Dieu sait pourtant que je suis une femme qu'on peut appeler libre. Mais je suis d'abord une femme. Et jamais les femmes ne seront comme des hommes. Si elles sont si malheureuses, c'est qu'elles ne veulent plus être ce qu'elles sont. Ne plus être l'{{Citation|objet}}. Mais revendiquer les droits propres aux femmes. Je trouve que le MLF, c'est parfaitement comique et idiot. Bien sûr, il faut trouver un juste milieu. Mais pour se réaliser pleinement, les femmes doivent rester des femmes. Et les vraies femmes, il n'y en a plus. Les vrais hommes non plus. On constate en ce moment une mutation d'un sexe à l'autre. […] Les hommes sont des minets et les femmes essaient d'être des hommes}}<ref>[https://scriptorium.bcu-lausanne.ch/zoom/194366/view?page=41&p=separate&search=brigitte%20bardot&tool=search&view=323,2447,2777,1283 « Brigitte Bardot, la misanthrope »], ''[[L'Illustré]]'', 29 mars 1973 (archives [[Bibliothèque cantonale et universitaire - Lausanne]]).</ref>.

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Mariée en 1992 avec Bernard d'Ormale, un ami de l'épouse de [[Jean-Marie Le Pen]], elle apporte son soutien à [[Catherine Mégret]], candidate [[Rassemblement national|FN]] à l'élection municipale partielle de 1997 à [[Vitrolles (Bouches-du-Rhône)|Vitrolles]]<ref name="La Croix 2014">{{Lien web |titre=Brigitte Bardot: une longue proximité avec le Front national |url=https://www.la-croix.com/Actualite/France/Brigitte-Bardot-une-longue-proximite-avec-le-Front-national-2014-09-25-1211581 |site=la-croix.com |date=2014-09-25 |consulté le=2015-05-25}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |format=vidéo |titre=Portrait couple Mégret |url=https://www.ina.fr/video/CAB97012220/portrait-couple-megret-video.html |site=Ina.fr |date=1997-02-10 |consulté le=29-06-2020}}.</ref>. En 1999, Brigitte Bardot affirme partager « certaines idées du FN, notamment contre la forte [[immigration en France]] », tout en déclarant réfuter « d'autres choses […], comme l'[[avortement]] », pour lequel le Front national veut restreindre l'accès<ref>{{Lien web|titre = Brigitte Bardot: Une longue proximité avec le Front national|url = https://www.20minutes.fr/people/1449511-20140925-brigitte-bardot-longue-proximite-front-national|site = 20minutes.fr|consulté le = 2015-05-25}}</ref>. Elle déclare être « de droite », mais « pas Front national »<ref name=droitsavoir/>.

Lors de la [[Élection présidentielle française de 2012|campagne présidentielle de 2012]], elle prend position en faveur de la candidate du Front national, [[Marine Le Pen]], qu'elle juge {{citation|la seule à dénoncer avec force et courage la situation}}<ref>[http://www.varmatin.com/article/home-page/marine-le-pen-est-lunique-recours-pour-brigitte-bardot.839147.html « Marine Le Pen est "l'unique recours" pour Brigitte Bardot »], ''[[Var-Matin]]'', 18 avril 2012</ref>. Elle renouvelle son soutien à Marine Le Pen en 2014, déclarant à son propos : {{Citation|Je souhaite qu'elle sauve la France, elle est la [[Jeanne d'Arc]] du {{s-|XXI}}}}. En vue de l'[[Élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle de 2017]], elle appelle à voter contre [[Emmanuel Macron]], à qui elle reproche son parti pris en faveur des chasseurs et des éleveurs<ref>{{lien web |titre=Brigitte Bardot appelle "ceux qui aiment les animaux" à ne pas voter Macron |url=https://www.europe1.fr/politique/brigitte-bardot-appelle-ceux-qui-aiment-les-animaux-a-ne-pas-voter-macron-3317981 |site=europe1.fr |date=2017-03-02 |consulté le=29-06-2020}}.</ref>. Interrogée en {{date-|janvier 2018}} par ''[[Le Monde]]'' au sujet de cette « étiquette de frontiste qui a entaché [son] image », elle répond : {{Citation|Je juge les politiques à l'aune de ce qu'ils proposent pour la cause animale. […] J'ai eu un espoir insensé quand le Front national a fait des propositions concrètes pour réduire la souffrance animale. […] Si demain un communiste reprend les propositions de ma fondation, j'applaudis et je vote. Mais je n'accorderai plus mon soutien à personne ! }}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Brigitte Bardot : « Sans les animaux, je me serais suicidée » |périodique=Le Monde |date=19 janvier 2018 |pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2018/01/20/brigitte-bardot-sans-les-animaux-je-me-serais-suicidee_5244419_3246.html }}. </ref>.

[[Vladimir Poutine]], président de la [[Russie|fédération de Russie]], suscite son admiration pour avoir {{Citation|fait plus pour la cause animale que nos présidents successifs}}<ref>{{Article|titre=Brigitte Bardot admire Vladimir Poutine |périodique=[[20 Minutes (France)|20 minutes]] |date=04-01-2013 |lire en ligne=https://www.20minutes.fr/people/1073821-20130104-brigitte-bardot-admire-vladimir-poutine |consulté le=06-09-2020}}.</ref>.

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==== Sur la montée de l'islam en France ====

Dans ''[[Le Figaro]]'' du 26 avril 1996, à l'occasion de la célébration de la fête de l'[[Aïd al-Adha]], elle rappelle qu'elle dénonce depuis seize ans les conditions d'abattage des moutons par les musulmans lors de cette fête, et fait part de sa crainte de la montée de l'islam en France de la façon suivante<ref name="Libé condamnation 1997">{{Article |auteur1=Sylvie Nouaille |titre=En procés pour provocation à l'égard des Musulmans. Bardot : « Je ne savais pas que c'était interdit » |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=20-12-1996 |lire en ligne=https://www.liberation.fr/france-archive/1996/12/20/en-proces-pour-provocation-a-l-egard-des-musulmans-bardot-je-ne-savais-pas-que-c-etait-interdit_190500/ |consulté le=29-06-2020 }}.</ref> : {{Citation|Voilà que mon pays, la France, ma patrie, ma terre, est de nouveau envahie, avec la bénédiction de nos gouvernements successifs, par une surpopulation étrangère, notamment musulmane, à laquelle nous faisons allégeance. ElleDe réitèrece ''(voirdébordement infra)'islamique, nous devons subir à nos corps défendant, toutes les traditions. D'année saen année, nous voyons fleurir les mosquées un peu craintepartout en 1997France etalors dansque sonnos ouvrageclochers d'églises se taisent faute de 2004<refcurés. group="BB"[…] name="ref_auto_1">{{harvsp|Bardot|2003|p=133Serai-je obligée de fuir mon pays devenu terre sanglante pour m'expatrier ?}}</ref>.

Poursuivie pour [[incitation à la haine raciale]] par des associations antiracistes ([[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]], [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]], [[Ligue des droits de l'homme (France)|LDH]]), elle est condamnée en 1997 à payer une amende. Interrogée lors de son procès, Brigitte Bardot réaffirmeréitère son opposition aux pratiques utilisées lors de l'Aïd al-Adha, rappelant qu'{{Citation|il existe une loi en France imposant l'étourdissement des animaux avant leur mise à mort}}<ref name="Libé condamnation 1997" />.

Lors de l'[[Aïd al-Adha]] de 1997, elle fait un parallèle entre l'égorgement rituel des moutons et les égorgements d'humains perpétrés en Algérie, ce qui lui vaut d'être condamnée à une amende de {{unité|20000|francs}}<ref>{{Article |auteur1= |titre=Brigitte Bardot encore condamnée. |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=21-01-1998 |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20170903074338/http://www.liberation.fr/societe/1998/01/21/brigitte-bardot-encore-condamnee_225610 |consulté le=29-06-2020}}.</ref>. En 2000, elle est condamnée à {{unité|30000|francs}} d'amende pour avoir écrit, dans le deuxième tome de ses Mémoires, ''Le Carré de Pluton'' (1999), une {{Citation|Lettre ouverte à ma France perdue}}, dans laquelle elle critique le nombre d'immigrés musulmans en France, leurs pratiques d'égorgement des moutons et le nombre croissant de mosquées, alors que dans le même temps {{Citation|les clochers d'églises se taisent, faute de curés}}<ref>{{Article |auteur1= |titre=Brigitte Bardot condamnée pour provocation à la haine raciale. |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=16-06-2000 |pages= |lire en ligne=https://www.liberation.fr/societe/2000/06/16/brigitte-bardot-condamnee-pour-provocation-a-la-haine-raciale_327484}}.</ref>.

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En 2003, dans son livre ''Un cri dans le silence'', elle exprime son point de vue sur les [[musulman]]s, les femmes, les personnes [[Transidentité|transgenres]], les [[Homosexualité|homosexuels]], en prenant à partie la [[téléréalité|télé-réalité]], la [[restauration rapide]], les [[Personnalité politique|personnalités politiques]], sans omettre de revenir sur son passé d'actrice, glorifiant son époque et fustigeant sévèrement les productions modernes<ref group="BB">{{harvsp|Bardot|2003|p=45, 71, 13, 111}}</ref>. Le président du [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]], [[Mouloud Aounit]], considère que cet ouvrage {{Citation|est un véritable appel au racisme, à la discrimination et à la violence}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brigitte Bardot poursuivie en justice |url=https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18354372.html |site=AlloCiné |date=2003-05-13 |consulté le=2021-09-11}}</ref>.

ElleDans estson contrariéeouvrage, deelle se montre très critique envers l'émergence de l'[[islam en France]]. Elle: considère{{Citation|Je lesuis phénomènecontre commel'[[islamisation]] de la France. Cette allégeance obligatoire et cette soumission forcée me dégoûtent. Me voici peut-être, encore, fragilisée par l'ombre d'un procès, mais il lan'est dégoûtepas né celui qui m'empêchera de m'exprimer. Nos aïeux, elleles anciens, nos grands-pères, nos pères ont donné leurs vies depuis des siècles pour chasser de France tous les envahisseurs successifs. Pour faire de notre pays une patrie libre qui n'ait pas à subir le trouvejoug dangereuxd'aucun étranger. Or, depuis une vingtaine d'années, nous nous soumettons à une infiltration souterraine et dangereuse, non contrôlée, qui, non seulement ne se plie pas à nos lois et coutumes, mais encore, au fil des ans, tente de nous imposer les siennes}}<ref group="BB" name>{{harvsp|Bardot|2003|p="ref_auto_1" 133}}</ref>. En 2004, pour cesses affirmationspropos sur l'islam, elle est condamnée à {{unité|5000|euros}} d'amende<ref name="Dépêche 2004">{{Article|titre=Brigitte Bardot condamnée pour ses écrits racistes |périodique=[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]] |date=10-06-2004 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2004/06/11/166514-brigitte-bardot-condamnee-pour-ses-ecrits-racistes.html |consulté le=29-06-2020}}.</ref>. Elle dénonce alors « une victoire des musulmans »<ref name="Dépêche 2004" />.

À propos du [[métis]]sage, elle fait un parallèle avec le monde animal. Elle considère que les mélanges des gènes avec des personnes d'une autre religion sont comparables aux mélanges des animaux de différentes races dont les descendants sont {{Citation|bons à laisser pourrir dans les fourrières, ou à crever sans compassion d'aucune sorte.}}<ref group="BB">{{harvsp|Bardot|2003|p=103}}.</ref>.

À propos du [[métis]]sage, elle fait un parallèle avec le monde animal : {{Citation|Alors que chez les animaux, la race atteint des sommets de vigilance extrême, les bâtards étant considérés comme des résidus, bons à laisser pourrir dans les fourrières, ou à crever sans compassion d'aucune sorte, nous voilà réduits à tirer une fierté politiquement correcte à nous mélanger, à brasser nos gènes, à faire allégeance de nos souches afin de laisser croiser à jamais nos descendances par des prédominances laïques ou religieuses fanatiquement issues de nos antagonismes les plus viscéraux. C'est extrêmement dommage}}<ref group="BB">{{harvsp|Bardot|2003|p=103}}.</ref>.

Elle accuse les personnes en situation irrégulière de profaner les églises, ainsi que les gouvernements de favoriser celles-ci, au détriment des Français<ref group="BB" name="cri p102">{{harvsp|Bardot|2003|p=85, 102}}.</ref>.

Sur les clandestins, elle écrit : {{Citation|On n'a plus le droit d'être scandalisés quand des clandestins, ou des gueux, profanent et prennent d'assaut nos églises pour les transformer en porcheries humaines, chiant derrière l'autel, pissant contre les colonnes, étalant leur odeur nauséabonde sous les voûtes sacrées du chœur, […]. Les priorités sont accordées aux immigrés, pour lesquels les gouvernements débloquent des sommes considérables ; les Français, qui sont en grande détresse, ne perçoivent plus que les reliefs, que les restes}}<ref group="BB" name="cri p102">{{harvsp|Bardot|2003|p=85, 102}}.</ref>.

En ce qui concerne l'[[homosexualité]], elle estime que les homosexuels possédaient un goût et une intelligence qui les distinguaient {{Citation|du commun des mortels}} mais qu'il y a eu des dégénérescences et des marginalisations<ref group="BB">{{harvsp|Bardot|2003|p=20}}</ref>{{,}}<ref>[http://fr.canoe.ca/divertissement/celebrites/nouvelles/2003/07/17/1741101-ca.html Article : Brigitte Bardot n'est pas homophobe !] - fr.canoe.ca</ref>.

En ce qui concerne l'[[homosexualité]], elle déclare : {{Citation|Certains homosexuels ont toujours eu un goût et un talent plus subtil, une classe, une envergure, une intelligence, un esprit, un esthétisme qui les différenciaient du commun des mortels jusqu’à ce que tout ça dégénère en lopettes de bas étage, travelos de tous poils, phénomènes de foire, tristement stimulés dans cette décadence par la levée d'interdits qui endiguaient les débordements extrêmes}}<ref group="BB">{{harvsp|Bardot|2003|p=20}}</ref>. Elle se défend d'être [[Homophobie|homophobe]] et, elle fait parvenir une lettre au magazine gay ''Tribu Move'', où elle explique : {{Citation|Les homosexuels sont des gens comme les autres avec leurs qualités et leurs défauts et parmi lesquels je trouve mes meilleurs amis. Je trouve dommage pour tous les homos que certains d'entre eux se marginalisent, revendiquant des droits, en ridiculisant et en parodiant lors des [[Marche des fiertés|Gay pride]] une préférence sexuelle que personne ne conteste. Personnellement, je trouve le [[Pacte civil de solidarité|pacs]] inutile, mais encore une fois je m'en tamponne. Enfin, je n'ai jamais fait l'amalgame avec la pédophilie, que je condamne sévèrement. Homosexuels, mes amis de toujours, restez tels que vous êtes et continuez de m'accepter telle que je suis, avec mon pire et avec mon meilleur}}<ref>[http://fr.canoe.ca/divertissement/celebrites/nouvelles/2003/07/17/1741101-ca.html Article : Brigitte Bardot n'est pas homophobe !] - fr.canoe.ca</ref>.

Elle juge que les femmes ministres ne sont pas à leur place, elle leur attribue une volonté {{Citation|de faire plier les hommes à leurs moindres désirs}} et précise que celles-ci {{Citation| savent se servir de leurs atouts}}.

Elle écrit à propos des femmes : {{Citation|Et toutes ces femmes ministres du gouvernement, est-ce vraiment leur place ? […] Les femmes, si elles savent se servir de leurs atouts, auront toujours le pouvoir de faire plier les hommes à leurs moindres désirs. Point besoin de prendre les places qui ne sont pas les leurs pour arriver à leurs fins}}. À propos de la prostitution, elle affirme : {{Citation|Qu'attend-on pour rouvrir les maisons, closes par cette imbécile hypocrite de [[Marthe Richard]] ? Toutes les muqueuses offertes bénéficieraient d'une surveillance médicale et sanitaire indispensable à notre époque où toutes les maladies vénériennes nous arrivent portées par ceux et celles qui font commerce de leurs différents trous en contaminant ceux qui les bouchent}}<ref name="cri p159" group="BB">{{harvsp|Bardot|2003|p=28, 159}}.</ref>.

Elle pense que les femmes prostituées seraient plus en sécurité sanitaire si les maisons closes étaient réouvertes<ref name="cri p159" group="BB">{{harvsp|Bardot|2003|p=28, 159}}.</ref>.

==== Propos sur les Réunionnais ====

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=== Dans la mode ===

Elle a également été une icône de la mode avant la lettre. Tout ce qu'elle faisait ou portait était immédiatement imité par des dizaines de millions de femmes. C'est avec [[Arlette Nastat]], la créatrice de [[Arlette Nastat|Real]] rencontrée dès 1956, qu'elle trouve trouvera pleinement son style vestimentaire (robe vichy, pantalon corsaire…). Le voyage à New York montre pleinement la richesse de cette collaboration<ref>{{Article|langue=en|auteur=Mirgarel|titre=Among haute couture, the first signs of pring|périodique=Daily Messenger|date=29 novembre 1976|pages=9}}.</ref>. Ensemble, elles créeront la ligne de vêtements « La Madrague », dans les années 1970, signant ainsi plus de {{nombre|20|ans}} de complicité. À partir de 1964, et pour sept ans, elle adopte la mode [[hippie]] du créateur [[Jean Bouquin]], installé à Saint-Tropez<ref>[https://www.bullesdemode.com/exclusif-rencontre-avec-jean-bouquin-le-createur-des-stars-des-60s « Exclusif : Rencontre avec Jean Bouquin, le créateur des stars des 60s »], ''Bulles de mode''.</ref>. Elle contribue à lancer Bouquin auprès du Tout-Paris et porte ses vêtements dans ses films de l'époque.

Brigitte Bardot fait également connaître au grand public [[Saint-Tropez]], sur la [[Côte d'Azur]], et [[Armação dos Búzios|Buzios]], au [[Brésil]]. Une statue lui a même été érigée dans cette commune<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Une statue nue de Brigitte Bardot installée à Saint-Tropez |url=https://www.rtl.fr/culture/medias-people/brigitte-bardot-une-statue-nue-de-l-actrice-installee-a-saint-tropez-7788578756 |site=rtl.fr |date=2017-05-17 |consulté le=2021-08-30}}</ref>.

La star est une référence pour les [[Anglo-Saxons]]. L'actrice britannique [[Joan Collins]], qui tournait alors ''[[La Terre des pharaons]]'' à [[Rome]] (sorti en [[1955 au cinéma|1955]]), a raconté comment toutes les femmes — y compris elle-même — copiaient son style vichy avant même ''[[Et Dieu… créa la femme]]''<ref>''Passé imparfait'', Michel Lafon, 1989</ref>, et le scénariste [[Noël Howard]] (sur le même tournage) mont montra à [[Howard Hawks]], qui cherchait des actrices à prendre sous contrat, des essais de la jeune femme ainsi que de sa copine [[Ursula Andress]], mais aucune des deux n'appartenait au type du réalisateur (découvreur de [[Lauren Bacall]]…)<ref>''Hollywood sur Nil'', Ramsay Poche Cinéma, 1990</ref>. À la même époque, [[Kirk Douglas]] est ébloui par la starlette en bikini et envisage de l'emmener à [[Hollywood]], mais sa femme s'y oppose<ref>''Le Fils du chiffonnier'', Livre de Poche, 1990</ref>. Adolescent, [[Bob Dylan]] dédie à Bardot la première chanson qu'il crée. Plus tard, il mentionne Brigitte Bardot dans les paroles de ''I Shall Be Free'', un titre de l'[[Album (musique)|album]] ''[[The Freewheelin' Bob Dylan]]'', sorti en [[1963 en musique|1963]] : {{Citation étrangère|langue=en|[…] It's [[John Fitzgerald Kennedy|President Kennedy]] callin' me up / He said, "My friend, Bob, what do we need to make the country grow" ? / I said, "My friend, John, "Brigitte Bardot, / [[Anita Ekberg]] / Sophia Loren" / Country'll grow. […]}}. Bardot a été idolâtrée par [[John Lennon]] et [[Paul McCartney]]<ref>{{en}} Barry Miles, ''Many Years From Now'', Vintage-Random House, 1998, {{ISBN|0-7493-8658-4}}, {{p.|69}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Bob Spitz, ''The Beatles: The Biography'', Litt, e Brown and Company (New York), 2005, {{ISBN|1-84513-160-6}}, {{p.|171}}</ref>. Les [[The Beatles|Beatles]] avaient prévu de faire un film avec elle, mais l'idée a cependant été abandonnée<ref>{{en}} Jeffrey Robinson, ''Bardot — Two Lives'', Simon & Schuster (Londres), First British Edition, 1994 {{ASIN|B000KK1LBM}}</ref>.

Après le passage de la tornade de ''Et Dieu… créa la femme'', Bardot devient la star la plus copiée au monde. Par exemple, [[Faye Dunaway]] reconnaît que les producteurs l'ont teinte à ses débuts en « blonde incendiaire façon Bardot »<ref>''A la recherche de Gatsby'', Michel Lafon, 1996</ref>. Plus étonnant : [[Robert Evans (producteur)|Robert Evans]], grand ami d'[[Alain Delon]], avec la complicité de ce dernier et à l'insu de Bardot, doit le début en fanfare de sa carrière de producteur (''[[Love Story (film, 1970)|Love Story]]'', ''[[Rosemary's Baby (film)|Rosemary's Baby]]'', ''[[Chinatown (film)|Chinatown]]'') à l'annonce du projet bidon d'une biographie de [[Maurice Chevalier]] avec Bardot en [[Mistinguett]] lors d'une conférence de presse qui fait sensation<ref>''L'Enfant gâté d'Hollywood'', A Contrario, 1995</ref>.

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=== Ses combats d'avant-garde ===

Son combat pour la protection animale est également très apprécié<ref name="Dép Ifop" />. [[Michel Serrault]] déclare à son propos : {{Citation|Aujourd’hui, Brigitte Bardot consacre sa vie aux animaux. Elle est excessive ? Certainement. Son combat est sincère, passionné, un peu outrancier parfois, mais elle doit faire face à toutes sortes de gens (viandards, transporteurs d’animaux véreux, vivisecteurs), qui ne sont pas l’expression la plus raffinée du genre humain. Pour sa carrière et pour sa croisade animalière, elle mérite le respect}}. [[Paul Bocuse]] se dit {{Citation|très sensible à la cause que cette star internationale continue de défendre}} et [[Isabelle Adjani]] décrit les images d'elle sur la banquise comme {{Citation|des instants d'éternité}}.

=== Toujours une icône artistique ===

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== Dans la fiction ==

Dans le long-métrage d'animation ''[[Les Douze Travaux d'Astérix]]'' (1976), la déesse romaine [[Vénus (mythologie)|Vénus]], qui apparaît lors d'une discussion entre les dieux dans l'[[Mont Olympe|Olympe]], est représentée sous les traits de Brigitte Bardot — caricaturée dans sa fameuse position allongée, nue sur le ventre dansde ''[[Et Dieu… créa la femme]]''.

Dans le film biographique ''[[Gainsbourg (vie héroïque)]]'' (2010) de [[Joann Sfar]], son rôle est interprété par [[Laetitia Casta]].