« Complexe militaro-industriel allemand » : différence entre les versions — Wikipédia


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Le '''[[complexe militaro-industriel]] [[Allemagne|allemand]]''' fonctionna à plein régime pendant les deux [[guerres mondiales]]. De forme évolutive, il passe des [[Konzern]] associés aux marchands de canons et d'obus de la Ruhr en 1914, forme prise par le capitalisme bourgeois lié à de riches familles associées à l'aristocratie prussienne et militaire, à un secteur de l'armement intégré par les nazis comprenant des concepteurs de techniques de pointe qui, en 1945, intéresseront les vainqueurs du deuxième conflit mondial.

Observant la forme prise par l'industrie de guerre dans les [[régimes fascistes]], le livre de [[Daniel Guérin]] sorti en 1936, ''Fascisme et grand capital. Italie-Allemagne'', examine l'[[interventionnisme]] du gouvernement dans l'[[industrie lourde]]. Cette implication peut être caractérisée comme {{citation|une coalition informelle et mouvante de groupes qui investissent des intérêts matériels, moraux et psychologiques pour assurer le développement permanent et le maintien de hautshaut niveauxniveau d'armement, la préservation des marchés coloniaux et assumer des conceptions stratégiques de type militaire pour les affaires intérieures<ref name=Pursell>{{Ouvrage|langue=Englishen|auteur1=Carroll W. Pursell, Jr.|responsabilité1=compiled by|titre=The military-industrial complex|passage=|lieu=|éditeur=Harper & Row|dateannée=1972|pages totales=342|isbn=|oclc=976966021|consulté le=2018-02-05}}.</ref>.}} <!-- INTERWIKI WP:EN : A similar thesis was originally expressed by [[Daniel Guérin]], in his 1936 book ''[[Fascism and Big Business]]'', about the [[Fascism|fascist]] government support to heavy industry. It can be defined as, "an informal and changing coalition of groups with vested psychological, moral, and material interests in the continuous development and maintenance of high levels of weaponry, in preservation of colonial markets and in military-strategic conceptions of internal affairs."<ref name=Pursell/>

--> Le complexe militaro-industriel mis en place par les nazis se conformera à cette définition.

[[Image:Zollverein Schacht 12.jpg|vignette|upright=1.4|Équipement de levage[[Chevalement]] et enseigne de l'entreprise métallurgique ''[[Zeche Zollverein]]'' à [[Essen]], située au cœur du [[Ruhr (région)|complexe minier de la Ruhr]]. Ces lieux font partie du [[patrimoine mondial]] de l'[[Unesco|UNESCO]].]]

== Première Guerre mondiale ==

{{article détaillé|Allemagne wilhelmienne|Économie de l'Empire allemand}}

[[Image:Krupp Factory WWI.jpg|vignette|Usine Krupp fabricantfabriquant des pièces d'[[artillerie]] durant la [[Première Guerre mondiale]].]]

Le complexe est situé géographiquement dans les houillères de la [[Ruhr (région)|Ruhr]] pour l'essentiel ; il est associé à la production métallurgique de masse assurée par le financement de grandes familles capitalistes au sortir de la concentration monopolistique obtenue par la [[révolution industrielle ]]: ce [[capitalisme rhénan]] structure les [[Konzern]], intégrations verticales et horizontales liées à tout le secteur du charbon et de l'acier donnant un avantage en termes de puissance de feu à la [[Deutsches Heer]].

La production d'armements s'effectuait entre autres dans les [[arsenaux impériaux allemands]] comme l’[[Arsenal Germania]] de Kiel (exemple d'armement : [[Maschinengewehr 08]]). La production de canons était principalement réalisée par [[Krupp (entreprise)|Krupp Ag]], [[ThyssenFamille (entreprise)Thyssen|Thyssen]] et [[Preussag]], lesquelles étaient liées à la [[métallurgie]] dans le bassin de la [[Ruhr (région)|Ruhr]] (exemple de canon : [[Grosse Bertha]]).

== Seconde Guerre mondiale ==

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Alors que le [[Traité de Versailles]] avait interdit à l'Allemagne d'avoir des armements modernes, la [[République de Weimar]] parvint peu à peu à contourner celui-ci et permit à ses industries de maintenir une capacité de [[recherche et développement]].

Accédant au pouvoir en Allemagne en [[1933]], en plein contexte de [[Crise de 1929|crise mondiale]] lié aux conséquences du « [[Krach de 1929|jeudi noir]] », [[Adolf Hitler|Hitler]] décide d'en finir avec la ''[[Reichswehr]]'', qualifiée de « honteuse armée de Versailles », et des gausseries sur les ''Tankattrappen'' ([[Char d'assaut|chars d'assaut]] simulés par des [[Reichswehr#Une armée expérimentale|voitures bâchées]]) des mises en pratique de [[Guderian]]. Remilitarisée par l'industrie, l'armée allemande serait crainte à nouveau par ses voisins, restaurant le mythe de son invincibilité qui avait été retournée dans l'opinion par le « [[Dolchstoßlegende|coup de poignard dans le dos]] » au sortir de la [[Première Guerre mondiale]].

Les entreprises doivent légalement se constituer en [[cartel (économie)|cartels]] dès le 15 juillet 1933.

Le ''Führer'' lance le pays dans une politique de grands travaux pour le moderniser. Ce seront bientôt les ''[[panzerPanzer]]'' qui circuleront de part et d'autre des frontières sur les nouvelles autoroutes (voir [[Autoroute#Allemagne|Autobahnen]]) ; parmi ces grands travaux se trouve une militarisation menée tambour battant qui mobilise l'[[acier]] obtenu des [[Fer suédois durant la Seconde Guerre mondiale|mines de fer de Suède et de Norvège]] avant la guerre.

Le nouveau régime s'appuie dans sa politique de réarmement sur la puissance de l'industrie [[mécanographique]] fournie par la ''[[Dehomag]]'', dont une nouvelle usine s'ouvre en 1934. Cette technique de traitement de l'information, antérieure aux ordinateurs, contribua à organiser et optimiser les lignes de production.

La structure ''féodale'' du régime nazi multiplie les programmes empêchant une concentration des ressources et les interventions directes des divers responsables souvent aà contresens ont largement gêné la production militaire.

[[Image:Bundesarchiv Bild 101I-635-3965-21, Panzerfabrik in Deutschland.jpg|vignette|Fabrique de [[Panzerkampfwagen VI Tiger|Panzer VI Tigre]], en 1943.]]

L'intégration du complexe industriel bâti par les [[nazi]]s passe par le traitement des grandes familles industrielles chrétiennes qui réalisèrent la première industrialisation dans la [[Ruhr (région)|Ruhr]] : certains capitaines d'industrie seront naturellement favorables ([[Alfried Krupp von Bohlen und Halbach|héritier Krupp]], ''{{Lien|fr=[[Emil Kirdorf|lang=en|trad=Emil Kirdorf|texte=Emil Kirdorf}}]]''), d'autres seront manipulés<ref>Le film ''[[Les Damnés (film, 1969)|Les Damnés]]'' de [[Luchino Visconti]], sorti en [[1969]], montre la manière dont les nazis [[Réarmement du Troisième Reich#Mise en place de la politique de réarmement|obtiennent la mainmise]] sur une puissante famille bourgeoise, dont le patriarche farouchement anti-naziantinazi laisse la place à un héritier ambigu qui se laisse séduire par la propagande du régime ; ce que révèle la dernière image de l'héritier faisant le salut de la main.</ref>. La refondation de l'industrie de l'armement donna un potentiel guerrier extrêmement dangereux pour l'[[Europe]] à la veille du conflit<ref>Jusqu'à la [[drôle de guerre]] où le ministre de la Défense français lut avec incrédulité un rapport présentant la disparité drastique des unités d'aviation comparées à la [[Luftwaffe]] ([[L'Étrange Défaite|Source]])</ref> dont les matières premières parviennent jusqu'en juin 1941 en très grande partie des [[relations économiques entre l'Union soviétique et l'Allemagne nazie]].

Le 17 mars 1940, [[Fritz Todt]] est nommé ministre de l'Armement du Reich et organise la rationalisation du secteur en temps de guerre dans une perspective d'intégration des industries des pays occupés, mais l'inefficacité et les conflits d'intérêts persistèrent. Celle-ci tournera à plein régime à partir de 1942, mais la capacité de production de ses adversaires s'est montrée largement supérieure.

Le [[complexe militaro-industriel soviétique]] combiné à [[complexe militaro-industriel des États-Unis|celui des États-Unis]] et du [[Commonwealth]] ont contribué à écraser l'Allemagne et ses alliés par une production industrielle conjointe de matériel logistique et de guerre supérieure en quantité : c'est ce que Roosevelt a désigné sous le terme d'« arsenal des démocraties ».

{| class="wikitable"

Voici un comparatif|+Comparatif de la production Allemagne nazie/[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] sur la période 1941-1945 en milliers d'unités<ref>''Seconde Guerre mondiale magazine'' {{refins}}.</ref>{{Source :insuffisante|date={{CURRENTDAY}} {{CURRENTMONTHNAME}} {{CURRENTYEAR}}}}

|

* Fusils : {{formatnum:8525}} / {{formatnum:12139}}

!Allemagne nazie

* pistolets-mitrailleurs : {{formatnum:1098}} / {{formatnum:6174}}

!Union soviétique

* Mitrailleuses : {{formatnum:1097}} / {{formatnum:1516}}

|-

* Mortiers : 73 / 351,8

!Fusils

* Blindés : 43,4 / 102,8

|{{formatnum:8525}}

* Avions : 80,6 / 112,1

|{{formatnum:12139}}

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![[Pistolet-mitrailleur|Pistolets-mitrailleurs]]

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!Mitrailleuses

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!Mortiers

|73

|351,8

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!Blindés

|43,4

|102,8

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!Avions

|80,6

|112,1

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Ce tableau en image donne un comparatif Allemagne nazie/États-Unis/Union soviétique sur quatre « années pleines » de guerre :

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=== Acteurs ===

[[Image:Haeftlingsbaracke.jpg|vignette|Baraquements des prisonniers travaillant dans l'[[Arbeitslager]] de [[Dora-Mittelbau]], en [[Thuringe]]. À la fin du conflit, ils assemblaient des [[V2 (missile)|missiles V2]] dans les anciennes mines de gypse souterraines, au prix de pertes humaines effroyables. Les prisonniers de guerre étaient eux confinés dans des [[Stalag]]s. La lecture du roman de Cavanna, ''[[Les Russkoffs]]'', plonge le lecteur dans les conditions de vie de tels camps dans la région de Berlin jusque l'effondrement du monstrerégime nazi.]]

[[Image:I.G. Farben Complex - Monowice, Poland - NARA - 305911.jpg|upright=1.4|vignette|Photo aérienne du [[Monowitz-Buna|complexe industriel I.G. Farben de Monowice]], en Pologne, prise le 14 janvier 1945 par l'[[US Air Force ]]; vraisemblablement pour identifier les dommages causés par les bombardements tapis effectués l'année précédente.]]

==== Au sein de l'appareil nazi ====

Trois responsables nazis se détachent dans ce domaine durant le conflit : le [[Gauleiter]] de [[Thuringe]], [[Fritz Sauckel]], proche de [[Martin Bormann|Bormann]], et l'architecte [[Albert Speer (père)|Albert Speer]]<ref>R.J. Evans, ''Le Troisième Reich : 1939-1945'', {{p.|414}}.</ref>, chargé de trouver la main -d'œuvre en [[Europe sous domination nazie]] et d'en dynamiser les contributions. À compter de 1938, [[Fritz Todt]] fonde l'[[organisation Todt]] qui systématisa le recours au [[Travail forcé sous domination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale|travail forcé]] une fois le conflit déclaré.

==== Ouvriers et déportés ====

À partir de l'automne 1941, lorsqu'il semble clair à l'état-major allemand que la guerre est appelée à durer, le nombre de travailleurs étrangers augmente sensiblement. Les pertes entraînent la mobilisation d'un nombre sans cesse croissant d'ouvriers allemands, dans tous les secteurs d'activité, y compris les industries de guerre, en principe protégésprotégées<ref>R.J. Evans, ''Le Troisième Reich : 1939-1945'', {{p.|418}}.</ref>. À partir de ce moment, l'emploi de travailleurs originaires des territoires occupés devient une nécessité économique. Selon leur origine, le traitement des ouvriers par les autorités allemandes diffèrentdiffère : à l'Est, la réquisition pure et simple de main-d’œuvre semble la règle ; dans les pays occupés de l'Ouest, dans un premier temps du moins, des mesures incitatives sont mises en place pour attirer cette main-d’œuvre dans les usines allemandes. Soumis à un afflux massif de travailleurs étrangers, les autorités allemandes encouragent la construction de logements, camps et hôtels, dans tout le Reich<ref>R.J. Evans, ''Le Troisième Reich : 1939-1945'', {{p.|420}}.</ref>.

Le régime de [[collaboration]] adopté par l'[[Régime de Vichy|État français]] instaure en [[mai 1942]] une forme rencontrée nulle part ailleurs dans les pays occupés : le [[Service du travail obligatoire (France)|Service du travail obligatoire]], présenté à la population comme sauf-conduit pour le retour des infortunés [[prisonniers de guerre]] de l'Armée française, détenus dans le Reich depuis la [[Bataille de France#Fall Rot .28.C2.AB.C2.A0Cas(« plan rouge.C2.A0.C2.BB.29 ») : l.27invasion'invasion de la France|campagne de 1940]].

En effet, Lesles travailleurs de l'Est sont réquisitionnés de manière brutale par les SS dans les villages et les villes, parfois au hasard dans les rues. Ces transferts massifs de population vers le Reich ont pour conséquence de permettre à l'industrie de guerre allemande de disposer d'environ {{formatnum:nombre|2800000|travailleurs}} travailleurs de l'Est à l'automne 1944<ref>R.J. Evans, ''Le Troisième Reich : 1939-1945'', {{p.|419}}.</ref>. De plus en octobre 1941, Hitler ordonne la réquisition des prisonniers de guerre soviétiques et leur utilisation comme [[Travail forcé sous domination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale|travailleurs forcés dans le Reich]] : on estime à {{formatnum:170000}} le nombre de prisonniers soviétiques travaillant en Allemagne en mars 1942, et {{formatnum:600000}} en 1944<ref>R.J. Evans, ''Le Troisième Reich : 1939-1945'', {{p.|417}} et 419.</ref>. Cette réquisition entraîne la présence massive de cette main -d’œuvre originaire de Pologne et d'Union Soviétiquesoviétique dans les usines et dans les villes, que la législation tente au maximum d'isoler des citoyens du Reich<ref>R.J. Evans, ''Le Troisième Reich : 1939-1945'', {{pp.|421-423}}.</ref>. Guère {{citation|mieux lotis que des porcs}}, ces travailleurs sont très mal nourris, et donc victimes de nombreuses maladies ; à partir de 1942, Rosenberg, allié ainsi aux industriels fait pression sur Hitler pour améliorer le sort de cette population et leur efficacité au travail<ref>R.J. Evans, ''Le Troisième Reich : 1939-1945'', {{p.|424}}.</ref>.

En 1944, l'Allemagne employait dans l'agriculture et l'industrie 5,3 millions de civils étrangers et 1,8 million de prisonniers de guerre soit 24 % de l'ensemble de la population active. Au total, entre 1939 et 1945, {{nombre|12 |millions}} de personnes seront utilisésutilisées comme main-d'œuvre forcée<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Chris|nom1=McNab|titre=La stratégie nazie : |sous-titre=les plans de Hitler|titre original=Hitler's masterplan|prénom1éditeur=Chris|nom1=McNabAcropole|lieu=Paris|éditeur=Acropole|année=2015|pages totales=224|passage=195|isbn=978-2-7357357-703880388-3|oclc=908443882|passage=195}}.</ref>

À partir de l'été 1944, l'ensemble des travailleurs étrangers présents dans le Reich voient leur sort se détériorer : dans ce contexte, la fuite ou le passage à la clandestinité demeurent les deux principaux choix de ces travailleurs, ; d'autres tirent au flanc<ref>R.J. Evans, ''Le Troisième Reich : 1939-1945'', {{p.|816}} et 818</ref>. Ainsi, les déplacements des travailleurs étrangers sont toujours plus contrôlés par la police. De plus, rapidement des hiérarchies se mettent rapidement en place, basées sur la nourriture (colis), et un marché noir de grande ampleur s'organise, essentiellement au profit des travailleurs occidentaux, à destination des travailleurs de l'Est et des italiensItaliens ; en 1944, un certain nombre de travailleurs de l'Est s'organisent en bandes : ces bandes sont composées non seulement de travailleurs de l'Est, mais de déserteurs et d'évadés de prison et de camps de concentration, qui n'hésitent pas à attaquer des postes de police ; dans un contexte marqué par le chaos grandissant en Allemagne à la fin de 1944, la Gestapo arrête et exécute des centaines de travailleurs étrangers : ces exécutions se poursuivent jusque dans les derniers jours du conflit, comme à Dortmund en mars 1945<ref>R.J. Evans, ''Le Troisième Reich : 1939-1945'', {{pp.|818-820}}.</ref>.

=== Composantes ===

* les sous-marins : [[U-boot#Seconde Guerre mondiale|26 types de d'U-boote]] furent élaborés par l'[[Arsenal Germania]] à destination de la marine allemande pour livrer la guerre sous-marine, menée par [[Karl Dönitz]], lors de la [[Bataille de l'Atlantique (1939-1945)|bataille de l'Atlantique]].

* la [[chimie]] : [[IG Farben]] (production de [[Zyklon-B]], essence ''Leunabenzin'' et [[Buna (caoutchouc)|caoutchouc ''Buna'']]).

* le [[char d'assaut]] : [[Porsche]], [[Hanomag]], [[Rheinmetall]], [[Krupp (entreprise)|Krupp]], [[Henschel]], [[MAN (constructeur)|MAN]] et [[Daimler-Benz AG|Daimler Benz]]…

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==== L'armement des fantassins ====

L'arme standard des fantassins allemands de la Seconde Guerre mondiale fut le [[Karabiner 98k]], dérivé d'une arme conçue en 1898, et ayant déjà servi pendant la [[Première Guerre mondiale|Grande guerreGuerre]]. Néanmoins cette ancienneté ne doit pas tromper ; la plupart des armes individuelles allemandes de la Seconde Guerre mondiale étaient meilleures que leurs équivalents étrangers.

Néanmoins cette ancienneté ne doit pas tromper. La plupart des armes individuelles allemandes de la Seconde Guerre mondiale étaient meilleures que leurs équivalents étrangers.

* Le pistolet -mitrailleur [[Maschinenpistole 40|MP40]] était ainsi une arme révolutionnaire à son entrée en service.

* Les mitrailleuses [[Maschinengewehr 34|MG34]] puis [[Maschinengewehr 42|MG42]] étaient toutes deux également révolutionnaires de par leur mobilité (les mitrailleuses à bandes étaient jusqu'alors très lourdes et indéplaçables au combat).

* Le [[MP44Sturmgewehr 44|StG 44]] Sturmgewehr fut le premier fusil d'assaut de l'histoire, et a inspiré les armes des armées de la fin du {{s-|XX|e}} (dont l'[[AK-47]]) ; la firme [[Sauer & Sohn]] en a produit {{formatnum:44000}} pendant le conflit.

* Le pistolet [[Luger P08|Luger Parabellum (P08)]], très prisé comme trophée par les [[GI (soldat)|GI]] dans le bocage normand, était fabriqué par la [[Deutsche Waffen und Munitionsfabriken]].

* Le [[Panzerfaust]], de conception novatrice, a inspiré les armes [[RPG-7|RPG]] qui sont en service aujourd'hui dans le monde entier.

* Le [[Panzerschreck]] répondait au [[bazooka]] américain.

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<gallery caption="Évolution des armes complexes et chères à produire (MP40, FG42, MG34) aux armes en tôle emboutie, plus rustiques et économiques (MG42, MP44, MP3008)">

Fichier:MP 40 AYF 2.JPG|[[Maschinenpistole 40|MP40]].

image:Karabiner 98k.jpg|Karabiner 98k

Fichier:FG42.jpg|[[Fallschirmgewehr 42|FG42]].

image:MP 40 AYF 2.JPG|MP40

Fichier:Mg 34.jpg|[[Maschinengewehr 34|MG 34]].

image:FG42.jpg|FG42

Fichier:MG42-1.jpg|[[Maschinengewehr 42|MG42]] et [[Sturmgewehr 44|StG 44]].

image:Mg 34.jpg|MG 34

imageFichier:Luger-cajda.JPG|Pistolet [[Luger P08]].

image:MG42-1.jpg|MG 42 et MP 44

imageFichier:1668 - Salzburg - Festung Hohensalzburg - Panzerschreck und Panzerfaust.JPG|[[Panzerschreck]] et [[Panzerfaust]].

image:Luger-cajda.JPG|Pistolet Luger

image:1668 - Salzburg - Festung Hohensalzburg - Panzerschreck und Panzerfaust.JPG|Panzerschreck et Panzerfaust

image:MP 3008 Sub Machine Gun.jpg|MP 3008

</gallery>

==== La filière ''Panzerkampfwagen'' ====

{{Article détaillé|Panzer#Modèles{{!}}Panzer}}

[[image:Bundesarchiv Bild 101I-811-2231-24, Deutschland, fabrikneue Schützenpanzer.jpg|thumb|Outre les panzersPanzers, les inspecteurs de l'armement commandèrent tout un ensemble de blindés de transport permettant d'assurer la mobilité des troupes de la ''[[Heer (arméeBundeswehr)|Heer]]''. Ici, les dépôts de la fabrique de [[SdKfzSd.Kfz. 250|Sonderkraftfahrzeug 250]] et [[SonderkraftfahrzeugSd.Kfz. 251|251]] située à Potsdam (région de Berlin) (photo de 1942).]]

Les ingénieurs allemands se distinguent dans une remontée de [[filière]] afin de développer les armements pour garantir les victoires de la [[Heer (arméeBundeswehr)|Heer]] dans la Wehrmacht. Ils fabriquent des [[avion]]s et font évoluer le principe du [[Char de combatd'assaut|tank]], véhicule à chenilles que les britanniquesBritanniques avaient introduit au front sous le nom de code de ''tank'' (''réservoir'' en [[anglais]]). Les constructeurs allemands se groupent autour de commandes étatiques, telles la création du [[Panzerkampfwagen I|Panzer I]] et son [[industrialisation]], dissimulées au départ sous le nom anodin de ''tracteur agricole''<ref>''Landwirtschaftlicher Schlepper''.</ref>. Ce char léger et opérationnel fut préféré aux chars lourds qui lui étaient contemporains, à plusieurs tourelles et beaucoup moins mobiles (semblables au [[Char B1 (char)|char B-1bis]] [[Armée française en 1940|français]]) car il permettait de concrétiser la [[Blitzkrieg]] mise au point par les stratèges.

Après les [[accords de Munich]], les [[nazi]]s mettent la main sur la [[filière]] tchèque de production de chars, ''{{lien|lang=en|trad=[[Škoda Works|fr=Škoda Works|texte=Škodovy závody}}]]''<ref>Ancêtre des voitures [[Škoda Auto|Skoda actuelles]].</ref>, et l'intègrent à leur complexe de production avec la bénédiction de [[Jozef Tiso]]. Les chars sont indicés ''t'' comme ''tchèques'' [[Panzerkampfwagen 35(t)|35(t)]] et [[Panzerkampfwagen 38(t)|38(t)]] et leurs lignes de production continuent. Ils fourniront un contingent non négligeable lors de la [[Siège de Varsovie (1939)|bataille de Varsovie]], la [[bataille de France]] et jusque l'[[opération Barbarossa]], après quoi ils seront remplacés par des générations plus récentes de [[blindé]]s.

Les PanzerPanzers furent employés par des commandants imaginatifs, palliant par la tactique des situations d'infériorité numérique ; on peut citer l'emploi que fait [[Erwin Rommel|Rommel]] de ses [[canon de 88 mm|canons de {{unité|88|mm}}]] lors des premiers échanges de la [[guerre du désert]] pour utiliser ses chars légers comme rabatteurs afin d'amener les [[Matilda Mark II|tanks moyens Matilda]] de la [[8e armée (Royaume-Uni)|{{VIIIe}} armée]], si problématiques avec leurs panneaux de blindage latéral<ref>Rommel avait déjà pu observer en France la déconfiture des Matilda et des chars lourds B1 français lorsque traités par ce [[canon antiaérien]].</ref>, à portée des [[Canon antiaérien|canons anti-aériensantiaériens]] employés en tir horizontal. Les 88 prisés par le ''renard du désert'' furent plus tard adaptés directement sur les Tigres I et II une fois que la taille du châssis l'autorisa.

Cette [[filière]] va montrer sa supériorité technique jusque l'apparition du [[T-34|char T-34]], très mauvaise surprise sur le [[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|front de l'Est]] puisqu'il surclassait les PanzerPanzers IV qui formaient le fer de lance des [[panzerdivision]]en au moment de son apparition. Les généraux qui furent confrontés à ce tank soviétique demandèrent même à leur hiérarchie la formation d'[[unités militaires]] de tankistes allemands équipés de T-34 ! Ce fut la fin de la [[Blitzkrieg]], les catégories suivantes allaient monter en poids ; les unités de tankistes furent ensuite réorganisées dans les ''[[Division blindée|Mot Pulk]]'' jusqu'à la grande [[bataille de Koursk]].

Les ingénieurs développèrent systématiquement des dérivés à partir des châssis de toutes les générations de Panzerkampfwagen introduites<ref>PzKpfw. [[Panzerkampfwagen I|I]]-[[Panzerkampfwagen II|II]]-[[Panzerkampfwagen III|III]]-[[Panzerkampfwagen IV|IV]], [[Panzerkampfwagen V Panther|V]] avec le ''pantherPanther'' jusque VI avec le ''[[Panzerkampfwagen VI Tiger|tigerTiger I]]'' et le ''[[Panzerkampfwagen VI Königstiger|tigerTiger II]]''.</ref> :

* exemple d'[[automoteur d'artillerie]] : [[Wespe]] ''(guêpe)'', sur châssis de Panzer II ;

* exemples de [[canon d'assaut]] : [[Brummbär]] ''(grizzly)'', sur châssis de Panzer IV - [[Sturmpanzer IV]] ou [[Sturmtiger]] ''(Sturmmörser = mortier d'assaut)'', sur châssis de Panzer VI - ''tigre'' ;

* exemple de [[chasseur de chars]] : [[Jagdpanzer V]], sur châssis de Panzer V ''panthère''.

Vers la fin de la guerre, les entreprises du C.M.I. constitué par les [[nazi]]s étaient passéspassées des cinq tonnes du panzerPanzer I au monstrueux [[Panzerkampfwagen VI Königstiger]] de {{unité|70|tonnes}}. À l'état de prototype fut rencontré le ''[[Panzerkampfwagen VIII Maus|Maus]]'' qui fut détruit par l'[[armée soviétique]], un blindé gigantesque qui avait sacrifié la vélocité au blindage et à la puissance de feu, engloutissant d'énormes quantités d'essence dans ses déplacements. Titan d'un poids de {{unité|188|tonnes}}, il s'agissait de la génération ''Panzerkampfwagen VIII''<ref> Le ''lion'', génération VII entrant dans la catégorie chars de poids lourd, ne fut jamais construit et en resta à l'état de plans.</ref>, qui acheva la filière ; la technique avait dépassé le réalisme du terrain, l'[[Allemagne nazie]] se trouvant [[Bombardements stratégiques alliés contre les ressources pétrolières de l'Axe|depuis deux ans privée d'accès aux champs pétroliers]] (les chars roulaient à l'[[essence synthétique]]) qui lui aurait permis un emploi efficace de tels armements.

{{article connexe|Géopolitique du pétrole#Deux guerres mondiales}}

La filière des tanks était complétée par une série de véhicules blindés permettant le transport des troupes et la mobilité des divisions : ainsi l'entreprise [[Opel]] fabricafabriqua les [[Panzerwerfer]]. Les [[Sd.Kfz. 7|SdKfz 7]] furent eux largement employés pour tracter les [[Canon de 88 mm|canons anti-aériensantiaériens de {{unité|88|mm}}]], l'arme absolue du « [[Erwin Rommel|Renard du désert]] » contre les tanks adverses dans les combats de l'[[AfrikaDeutsches KorpsAfrikakorps|Afrikakorps]].

* Remarquons l'évolution contradictoire de la production de blindés : d'un côté, les chars de bataille Panzer I à Panzer VIII accusent une augmentation continue de poids<ref> catégorisationCatégorisation : [[char léger]] jusque le panzer II, [[char moyen|moyen]] jusque le Panther, [[char lourd|lourd]] à partir du Tigre.</ref>, complexité, et coût. D'un autre côté l'industrie allemande fournit de plus en plus de blindés légers, et économiques pouvant être produits rapidement et en grande série.

<gallery caption="Du panzerPanzer I au panzerPanzer VIII">

Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1976-071-36, Polen, an der Brahe, deutsche Panzer.jpg|[[Panzerkampfwagen I|Panzer I]] Ausf B, 675 produits à compter d'août [[1935]] ; ils participent à la [[Campagne de Pologne (1939)|campagne de Pologne]].

Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-783-0110-12, Nordafrika, Panzer II, Kraftfahrzeuge.jpg|[[Panzerkampfwagen II|Panzer II]] Ausf A, B et C : {{formatnum:1113}} construits, [[juin 1938]].

Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-748-0089-10, Russland, Soldat auf Panzer III J.jpg|[[Panzerkampfwagen III|Panzer III]] Ausf G : 800 produits, janvier 1939 ; le fer de lance du [[Plan Jaune|Fall Gelb]].

Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-695-0406-03, Russland, Panzer IV am Waldrand.jpg|[[Panzerkampfwagen IV|Panzer IV]] Ausf H : produit en {{formatnum:nombre|3774|exemplaires}} exemplaires de [[Seconde Guerremars mondiale1943 :(guerre mars 1943mondiale)|mars 1943]] à [[avril 1944]].

Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-476-2051-30A, Italien, Panzer V (Panther).jpg|[[Panzerkampfwagen V Panther|Panzer V]] "« Panther" »<ref>la La réponse au [[T-34]] soviétique, mauvaise surprise de l'[[opération Barbarossa]].</ref>, Ausf D ; construit en 850 exemplaires à partir de [[SecondeJanvier Guerre1943 (guerre mondiale : janvier 1943)|janvier 1943]].

imageFichier:Bundesarchiv Bild 101I-554-0872-35, Tunesien, Panzer VI (Tiger I).jpg|[[Panzerkampfwagen VI Tiger|Panzer VI]] Ausf E "« Tiger" », équipé du [[canon de 88 mm]] ; {{formatnum:1350}} produits à partir d'avril 1942.

Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-680-8282A-06, Budapest, Panzer VI (Tiger II, Königstiger).jpg|[[Panzerkampfwagen VI Königstiger|Panzer VI ausf B Königstiger]] ou « Tiger II », 489 produits à partir de [[Secondejanvier Guerre1944 (guerre mondiale : janvier 1944)|janvier 1944]].

imageFichier:Metro-maus1.jpg|[[Panzerkampfwagen VIII Maus]], deux prototypes construits en 1943 et 1944.

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<gallery caption="Les panzersPanzers « économiques »">

Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1985-100-33, Rüstungsproduktion, Sturmgeschütz III.jpg|Usine de production de [[canon d'assaut|canons d'assaut]] [[Sturmgeschütz III]] sur châssis de panzerPanzer III.

Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-217-0485-28, Russland-Süd, Panzerjäger Marder III.jpg|[[Marder II]], « martre », sur châssis de panzerPanzer II.

Fichier:Jagdpanzer Hetzer JPG2.jpg|[[Hetzer]], « traqueur », sur châssis de char tchèque 38.

Fichier:German Nashorn 1.jpg|[[Nashorn]], « rhinocéros » sur châssis de panzerPanzer IV.

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==== La filière aéronautique ====

[[Image:Bundesarchiv Bild 146-1980-003-31, Junkers-Werke Dessau, Montage JU 90.jpg|vignette|Usine de montage d'avions de transport militaire ''{{Lien|langue=en|trad=[[Junkers 90|fr=Junkers 90|texte=JunkersJu 90}}]]'' (cadre : [[Vierjahresplan|plan de quatre ans]]) (photo prise en 1938).]]

[[Fichier:Bundesarchiv Bild 141-2737, Bei Mödlingen, unterirdische Flugzeugproduktion.jpg|vignette|Atelier d'assemblage souterrain de [[Heinkel He 162]] en [[Secondejanvier Guerre1945 (guerre mondiale : janvier 1945)|janvier 1945]], relocalisé dans les galeries d'une ancienne [[mine de sel]]. Le [[bombardement stratégique]] intensif des Alliés a conduit à la dispersion des usines d'armement.]]

Des ingénieurs aéronautiques de talent dont [[Willy Messerschmitt]] ou [[Kurt Tank]] ont permis à l'Allemagne d'être le pays le plus avancé technologiquement sur le plan aéronautique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dès avant la guerre, l'Allemagne se dote de l'[[Luftwaffe|armée de l'air]] la plus moderne du monde. Ses appareils sont tous récents, et sur le plan tactique, elle est à la pointe des nouveaux concepts telstel le bombardement en piqué ([[Stuka]]). Cet armement fera ses preuves pendant la [[Guerre civile espagnole|guerre d'Espagne]] dès [[1937]] puis lors des campagnes de 1939 et 1940. Trop peu véloce face aux chasseurs monoplaces, notamment lors de la [[bataille d'Angleterre]], le [[Junkers Ju 87]] Stuka disparaît ensuite des théâtres où l'Allemagne ne dispose pas de la supériorité aérienne.

L'Allemagne produira également des chasseurs « classiques » de haute qualité, équivalents à leurs homologues alliés, parfois ponctuellement supérieurs. Les plus fameux sont le [[Messerschmitt Bf 109]] et le [[Focke-Wulf Fw 190]]. Le successeur de ce dernier, le [[Focke-Wulf Ta 152]], entré en service en 1945, est considéré comme le meilleur avion à pistons du conflit.

Mais le principal apport de l'industrie allemande à l'histoire de l'aéronautique sera la production des premiers avions fusée-fusées, tel le [[Messerschmitt Me 163|Me 163]], et surtout des premiers avions à réaction opérationnels. Il s'agit du bombardier [[Arado Ar 234]], et du chasseur et chasseur-bombardier [[Messerschmitt Me 262|Me 262]].

La production aéronautique allemande culmina en 1944 avec près de {{formatnum:unité|36000|appareils}} appareils dont {{formatnum:3800}} pour le seul mois de septembre soit sans doute deux ans trop tard pour influer sur le cours de la guerre : l'essentiel de la chasse était depuis un an et demi absorbé à la [[défense du Reich]], que l'apparition du Mustang P51-D en mars 1944 dans le ciel d'Allemagne avait transformée en saignée continue pour les pilotes et les appareils. Même après un engagement massif des appareils de la Luftwaffe, le Führer, à qui on avait présenté le tableau comparé des pertes avec les bombardiers abattus, décida de réaffecter les appareils comme [[chasseur-bombardier|chasseurs-bombardiers]] en appui des opérations terrestres qu'il projetait sur le front Ouest<ref>[[Défense du Reich#Le « Grand Coup »|Source]]</ref>.

Les combinats industriels avaient, dans une phase plus avancée de la guerre, fini par s'intégrer aux [[Arbeitslager]] qui leur fournissaitfournissaient une main -d'œuvre asservie, employable à merci. C'est le cas des usines de production de [[Mercedes-Benz]], devenu équipementier pour une variété d'appareils de la [[Luftwaffe]] (fabrication des moteurs d'avions).

D'une manière moins significative, [[Blohm & Voss]] développa une filière de constructions d'[[hydravion]]s en poursuivant la fabrique de la [[Hamburger Flugzeugbau]] sur l'Elbe. L'un d'eux fut neutralisé par les Alliés alors que l'appareil [[nazi]] envisageait son emploi pour une fuite dans les derniers mois de la guerre en Europe. Cette guerre sonna le glas de l'emploi de ce type d'avions dans un contexte militaire.

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[[Image:V-2 Rocket On Meillerwagen.jpg|vignette|Missile V2 disposé sur son dispositif de traction ambulant, le ''[[Meillerwagen]]''.]]

Sur le petit centre d'essais secret de [[Peenemünde]] depuis [[1937]] ont été élaborésélaborées les bombes volantes précurseurprécurseures des drones sans intervention humaine avec la fusée à vol horizontal [[V1 (missile)|V1]], produite par la firme [[Fieseler]], qui relancèrent pendant un laps de temps la terreur du [[Blitz]] sur Londres par de nouvelles destructions.

Le [[V2 (missile)|missile V2]] fut le premier [[missile balistique]] de l'histoire. Ses tirs d'essais eurent lieu pendant l'été 1943 sur la [[mer Baltique]]. Les V2 étaient construits dans une usine distincte du centre d'essais, sous le système de production carcéral instauré par les nazis (un camp de prisonniers couplé à une unité de productionsproduction enterrée afin de continuer malgré les bombardements). Cette usine produisait 45 V-2 par mois à la fin de la guerre. Les conditions de vie des prisonniers étant semblables aux survivants dans les complexes d'extermination, ; il a été estimé que la production des V-2 a causé au total plus de victimes que leur emploi lui-même.

Fin 1944, il fut demandé aux scientifiques de la filière missiles balistiques de plancher sur un projet d'IRBM (missile de portée intermédiaire) visant à bombarder les côtes de [[Nouvelle-Angleterre]] depuis des bases de lancement en Europe occidentale. Ces études, codées ''Projekt Amerika'', donnèrent lieu une ébauche d'évolution de la filière des V2 : [[aggregat|A9 et A10]]. {{Lien|langue=en|trad=Ludwig Roth|fr=Ludwig Roth|texte=Ludwig Roth}} et [[Hermann Oberth]] y travaillèrent.

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Uniques machines employées dans une logique de production industrielle d'échelle, les autres engins en restèrent en 1945 à la situation d'épreuve sur la table à dessin ou ne sortirent pas des phases de test, hormis des engins moins connus tel le [[Kramer X4]].

Les travaux de [[Wernher von Braun]] avaient attiré l'attention des services secrets américains ; ce savant symbolise à lui seul la filière scientifique et l'innovation sectorielle placée par les nazis au service d'engins de mort et de destruction, qui fut réutilisée au même escient par les deux camps vainqueurs à l'issue du conflit mondial. Les tentatives de mettre la main sur cette technologie ne se sont pas restreintes aux scientifiques : les britanniquesBritanniques ont mené pour le compte des Alliés l'[[opération Backfire]] dans la région de [[Cuxhaven]] (Basse-Saxe), visant à évacuer par pièces détachées les multiples rampes de lancement qui s'y trouvaient, ce qui souligne la priorité donnée à cet objectif.

Resté sur le plan théorique et expérimental, le projet de ''bombe allemande'' n'eut aucune concrétisation efficace, quoiqu'il ait été bel et bien mené. Fort heureusement pour les forces alliées, pressées tout autant d'en finir. <br /> ''Concernant ce sujet, lire les articles [[course à la bombe (Seconde Guerre mondiale)|Course à la bombe]] et [[Recherches atomiques sous le régime nazi]]''.

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{{loupe|Armes secrètes du Troisième Reich|Propagande nazie}}

[[Image:Comparison of Landkreuzer P 1000 Ratte, Maus and Tiger tanks.png|vignette|droite|Le projet de [[Landkreuzer Projekt#L'artillerie autopropulséeautomotrice allemandeet les croiseurs terrestres pendant la SecondeGrande Guerre Mondiale|char forteresse]], ici représenté à côté de chars conventionnels, fut initié par [[Krupp (entreprise)|Krupp]] en 1942 et finalement abandonné après une visite de [[Heinz Guderian]], alors l'inspecteur de l'armement : aucun revêtement de route n'aurait tenu après le passage d'un tel engin.]]

Afin de suppléer au mythe de l'''invincibilité de la Wehrmacht'' écorné dans la seconde partie de la guerre, les [[propagande|propagandistes]] d'État se servirent de l'existence de l'innovation technologique dans le secteur de l'armement, devenue fierté nationale, pour propager des rumeurs d'armes secrètes qui allaient inverser le cours de la guerre.

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Citons ainsi, parmi les armes étant entrées en service :

* Les chasseurs [[Avion à réaction|à réaction]] [[Messerschmitt Me 262|Me 262]] et [[Heinkel He 162|He 162]], ou encore le bombardier à réaction [[Arado Ar 234|Ar 234]]

* Les avions -fusées [[Messerschmitt Me 163|Me 163]]

* Les missiles [[V1 (missile)|V1]] et [[V2 (missile)|V2]]

* Les [[Missile antinavire|missiles anti-naviresantinavires]] [[Fx 1400 Fritz X|Fritz X]] et [[Henschel Hs 293 A|Henschel Hs 293]]

* Les roquettes air-air [[R4M]]

* Les canons géants [[V3 (canon)|V3]]

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=== Démantèlement ===

[[Image:Dora - production.jpg|vignette|Chaîne de montage de [[V2 (missile)|missile V2]] dans le complexe Mittelwerk de [[DoraCamp (camp)de concentration de Dora|Dora-Nordhausen]] (photo prise par l'armée américaine après la prise du complexe).]]

[[Image:Bundesarchiv Bild 146-1978-Anh.024-03, Peenemünde, Dornberger, Olbricht, Brandt, v. Braun.jpg|vignette|Wernher Von Braun en vêtements civils, entouré d'officiers de l'armée allemande, en 1941 sur le site de [[Peenemünde]]. La compétition technologique n'allant pas de pair avec des questions idéologiques, le scientifique fut récupéré dans le camp américain (source : ''[[Archives fédérales (Allemagne)|Bundesarchiv]]'').]]

L'[[industrie de l'armement]] en temps de guerre, durcie par la tournure prise par la forme de [[guerre totale]] et d'usure des [[Ressource naturelle|ressources]], donna une forme d'encadrement très particulière des ouvriers chargés de la production des armes. Les peuples soumis se retrouvèrent dans des usines d'assemblage dans des conditions proches du servage, les usines étant couplées avec des quartiers d'habitation bâtis comme des [[camp de travail|camps de travail]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[François Cavanna]]|titre=[[Les Russkoffs]]|passage=|éditeur=[[éditions Belfond]]|année=1979|pages totales=373|pages=374|isbn=978-2-7147144-412341234-8|oclc=475479716|urllire en ligne=https://books.google.fr/books?id=d9jl5ALyibEC&printsec=frontcover&dq=Les+Russkoffs&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjVsIbxxezYAhWFxRQKHXveDewQ6AEIKDAA#v=onepage&q&f=false}}. </ref>. Les bombardements d'usine par les forteresses volantes alliées se concentrant, les usines de matériel stratégiques avaient fini par être souterraines : c'est par exemple le cas pour le site de production de [[Dora-Mittelbau]], qui se situe dans un réseau de tunnels sous la montagne de Kohnstein à [[Nordhausen]] et réunit dix mille travailleurs dans des conditions éprouvantes liées à cet environnement ; {{formatnum:2900}} moururent dans ces travaux forcés d'octobre 1943 à mars 1944. Quoique cette usine profondément enfouie sous le massif du [[Harz]], en [[Thuringe]], ne fut jamais bombardée par les Alliés, les bombardements parvinrent tout de même à nuire significativement au potentiel de renouvellement de l'[[arsenal]] du [[Troisième Reich]] à compter de l'année [[1944]].

La machine de guerre allemande doit affronter une chute de la production de matières premières à la fin 1944, compensée en partie par des réserves constituées, la réduction de la consommation civile et la mise en place de produits de substitution. Ainsi, en dépit de la perte de certaines sources d'approvisionnement au cours de l'année 1944 et des bombardements alliés, massifs cette même année, la production reste constante, atteignant même un pic de production en septembre 1944;. Durant l'année 1944, les centres de production se déplacent vers l'Estest, la Silésie, la Bohème, l'Allemagne centrale, ce qui explique le caractère tardif des pénuries de matériel et de carburant, à partir de mars 1945, avec la perte des derniers puits de pétrole et du bassin industriel de Silésie<ref>{{Harvsp|Philippe Masson|1994|texte=|p=427}}.</ref>. , en dépit des efforts de [[Ferdinand Schörner|Schörner]] et de son groupe d'armée jusqu'en mai 1945<ref>{{Harvsp|Philippe Masson|1994|texte=|p=453}}.</ref>.

L'identifiant comme fauteusefautrice de [[crimes de guerre]], les Alliés ont démantelé cette industrie de l'armement et veillé à mettre fin à sa nocivité au cours de la période des zones d'occupation en Allemagne. Certains capitaines d'industriesindustrie passèrent en jugement lors du [[procès de Nuremberg]] <ref> voirVoir notamment les articles [[Procès Krupp]], [[Procès Flick]] et [[Procès IG Farben]]. </ref> . Le consortium de l'industrie chimique, qui avait contribué au ravitaillement en [[essence synthétique]], [[Interessengemeinschaft Farbenindustrie]], fut éclaté en cinq entreprises par métier : [[Agfa-Gevaert|Agfa]], [[BASF]], [[Hoechst]], [[Bayer (entreprise)|Bayer AG]], [[Dynamit Nobel]]. [[Fritz Thyssen]] fut déchu, et le cartel [[Famille Thyssen|Vereinigte Stahlwerke AG]] fut démantelé : lointaine héritière de l'empire Krupp, [[ThyssenKrupp|ThyssenKrupp AG]] estallie aujourd'huià unses anciennes activités sidérurgiques, une division fabricant d'ascenseurs, ainsiune autre pour la fabrication de composants automobiles, une pour la recherche, une autre pour les Solutions industrielles et enfin une pour les systèmes marins. Le groupe finance qu'une fondation investissant dans l'art pictural<ref>Exemple : Collection du [[musée Thyssen-Bornemisza]], [[Madrid]].</ref>. Les ingénieurs en balistique furent transférés par les deux Grands à l'occasion de l'[[opération Paperclip]] (ainsi qu'une démarche équivalente côté soviétique) dans les effectifs qui allaient s'affronter dans la course à l'Espace la décennie suivante : l'URSS comme les États-Unis eurent donc « leurs Allemands » pour s'affronter sur le plan de la concurrence technologique. Si les Américains mettent la main sur le cerveau de la filière, [[Wernher von Braun]], les Soviétiques ne parviennent à attirer que son assistant : [[Helmut Gröttrup]].

* ''Opérations visant la technologie allemande''

Ligne 221 ⟶ 239 :

** [[Opération Lusty]] (visant à mettre la main sur des prototypes et des modèles aéronautiques, tels le ''Me-262'')

** [[Opération Backfire]] (conduite par des agents britanniques)

** {{Lien|langue=en|trad=[[TICOM|fr=TICOM|texte=TICOM}}]] : [[cryptographie]] du Régime nazi

** [[Opération Alsos]] pointée sur les [[recherches atomiques sous le régime nazi]]

** [[Opération Epsilon]] : placement sur écoute permanente de 10 savants atomistes allemands

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== De nos jours ==

[[Fichier:Bundesarchiv B 145 Bild-F073485-0011, Manöver, Kampfpanzer Leopard 2.jpg|vignette|gauche|Formation de [[char Leopard 2|chars Leopard 2]] en 1986. Celui-ci est depuis les années 1980 le char le plus courant en Europe de l'Ouest.]]

Après avoir été en partie réactivée à cause de la [[Guerre froide]] à partir de 1955 et construisant alors des équipements américains sous [[Licence (juridique)|licence]], l’[[industrie de l'armement]] en [[Allemagne de l'Ouest]] fut de nouveau l’une des plus puissantes d’Europe et construit depuis du matériel d’excellente facture couvrant la majorité de la gamme des armements conventionnelconventionnels, telle la série des [[char Leopard 1|chars Leopard I]] et [[char Leopard 2|Leopard 2]] fabriqués par [[Krauss-Maffei]], des corvettes et frégates légères ainsi que des sous-marins d'attaque et dans le domaine aéronautique, en collaboration avec d'autres nations d'[[Europe]], le [[Nord 2501|Noratlas]] (sous licence), le [[C-160 Transall]], le [[Panavia Tornado]] et actuellement l'[[Eurofighter Typhoon]].

L'Allemagne est le premier exportateur occidental de sous-marins.

Dans les années 1980, les commandes à la seule industrie des blindés représentaient, pour le développement et la production, un chiffre d’affaires annuel moyen de près de 2,3 milliards de [[Deutsche Mark]] (environ {{unité|1.15|milliard}} d’[[euro]]s). À partir de 1993, le volume annuel des commandes est passé en dessous de 1 milliard de DM (environ {{unité|500000000|€}}).

Après la [[réunification allemande]] et la fin de la [[Guerre froide]], elle s'est contractée de manière spectaculaire comme ce fut le cas dans les autres pays d’Europe. Près de {{formatnum:nombre|280000|personnes}} personnes étaient employées dans l'ensemble du secteur en 1990 ; en 2007, il n’y en a pas plus de {{formatnum:80000}}<ref>[[Défense et Sécurité internationale]]</ref>.

Depuis 1990, le nombre d’emplois dans la seule industrie d’armement terrestre allemande a baissé de {{formatnum:unité|250000}} |à {{formatnum:=90000}} en 2003, celui de l’industrie des blindés de {{formatnum:unité|44000}} |à {{formatnum:=10000|personnes}} personnes et celui de l’industrie des munitions, de {{formatnum:16000}} à {{formatnum:nombre|6000|personnes}} personnes.

Les chiffres sont à considérer en regard des bataillons mécanisés de la [[Bundeswehr]], qui sont passés sur la même période de 96 à 18.

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Krauss-Maffei, MaK, Wegmann et [[Rheinmetall]] assurent alors le développement et la fabrication des systèmes lourds, alors que les sociétés Thyssen-Henschel et Kuka Wehrtechnik sont les centres de développement et de fabrication de systèmes légers comprenant les véhicules blindés à roues<ref>[http://www.ttu.fr/site/francais/frdocpdf/120pBundeswehr.pdf Allemagne : Industrie et armements terrestres] - Dossier TTU, 2004 {{pdf}} (voir archive)</ref>.

Cette industrie se trouve en 2008 au troisième rang des exportateurs d'armes avec 10 % du marché mondial pour un montant de {{unité|8.7|milliards}} d'euros<ref>{{de}} [https://www.welt.de/politik/deutschland/article2844993/Deutschland-verkauft-13-Prozent-mehr-Waffen.html Deutschland verkauft 13 Prozent mehr Waffen] - ''[[Die Welt]]'', 8 décembre 2008 </ref>. La vente de matériels militaires d'occasion àa rapporté {{unité|1.4|milliard}} d'euros entre 2000 et 2009<ref>[http://lemamouth.blogspot.com/2011/04/arm-nbrs-bn-et-lar-chx-ch-clnt.html arm nbrs., bn ét, lar. chx, ch clnt] - Jean-Marc Tanguy, Blog Le mamouth, 8 avril 2011</ref>.

En 2007, le [[budget de la défense]] de l'Allemagne est de {{unité|36.9|milliards}} d'euros (soit au {{6e|rang}} mondial d'après la [[Institut international de recherche sur la paix de Stockholm|SIPRI]]) et, en [[2006]], cinq entreprises de cette nation se classent dans les cent plus grandes du secteur et vendu un total de {{unité|6.08|milliards}} de [[Dollar américain|dollars américains]] d'armement<ref>Diplomatie hors-série {{numéro|7}}, ''Atlas géostratégique 2009'', décembre 2008-janvier 2009</ref> :

* [[Rheinmetall]] ({{numéro|31}})

* [[ThyssenKrupp|ThyssenKrupp AG]] ({{numéro|34}})

* [[Krauss-Maffei]] ({{numéro|47}})

* [[Diehl BGT Defence]] ({{numéro|58}})

* [[MTU Friedrichshafen]] ({{numéro|70}})

En 2013, sur les {{unité|5.8|milliards}} d’euros de contrats d’armement à l’exportation autorisés par le gouvernement allemand, 62 % ont concerné des pays n’appartenant ni à l’OTAN, ni à l’Union européenne<ref>{{Lien web|langue= |url=http://www.opex360.com/2014/08/20/le-ministre-allemand-de-leconomie-ne-fait-pas-de-lexportation-darmes-priorite/ |titre=Pour le ministre allemand de l’Économie, les exportations d’armes ne sont pas une priorité |site= Zone Militaire |auteur= Laurent Lagneau |année=20 août 2014 |consulté le=}}.</ref>.

=== En Allemagne de l'Est ===

SuiteÀ àla dessuite de dispositions de la [[conférence de Potsdam]] qui déterminent, entre autres, les réparations au titre de dommage de guerre, l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] transfère 600 usines d’armement sur son territoire. Deux cents autres restent en Allemagne de l'Est où elles deviennent des sociétés anonymes soviétiques qui participeront à la reconstruction économique de la [[République démocratique allemande]].

À partir des années 1950, la RDA produit également des armements sous [[complexe militaro-industriel soviétique|licence d'origine soviétique]] pour la [[Nationale Volksarmee]] ainsi que des navires de guerre légers de conception nationale pour la [[Volksmarine]], dans les [[chantier naval|chantiers navals]] de [[Wolgast]].

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== Annexes ==

=== Bibliographie ===

* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Hans|nom1=Gaertringen|titre=L'œil du IIIe Reich : |sous-titre=Walter Frentz, le photographe de Hitler|prénom1éditeur=Hans|nom1=GaertringenPerrin|lieu=Paris|éditeur=Perrin|année=2008|pages totales=256|isbn=978-2-262-02742-1}}

* Richard J. Evans, ''Le Troisième Reich'', Flammarion, Paris, collection Au fil de l'Histoire, 2009

** Volume I : L'avènement {{ISBN|978-2-08-21011-10}}

** Volume II : 1933-1939 {{ISBN|978-2-08-210112-7}}

** Volume III : 1939-1945 {{ISBN|978-2-08-120955-8}}

* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Masson|titre=Histoire de l'Armée allemande, 1939-1945|prénom1=Philippe|nom1=Masson|lieu=Paris|éditeur=Perrin|collection=Pour l'histoire|lieu=Paris|année=1994|pages totales=553|isbn=978-2-262-01355-4|oclc=490950754}}

=== Articles connexes ===

* [[Complexe militaro-industriel]]

* [[Histoire de l'Allemagne]]

* [[Plan Hindenburg]]

* [[Organisation Todt]]

* [[Réarmement de l'Allemagne sous le Troisième Reich|Dépenses militaires de l'Allemagne et l'URSS de 1928 à 1939]].

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{{Palette Complexes militaro-industriels}}

{{Portail|histoire militaire|aéronautique|industrie|Allemagne|Empire allemand|nazisme}}

[[Catégorie:Histoire militaire de l'Allemagne]]

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[[Catégorie:Troisième Reich]]

[[Catégorie:Entre-deux-guerres]]

[[Catégorie:Économie deen l'Allemagne]]