« Iris Murdoch » : différence entre les versions — Wikipédia


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'''Iris Murdoch''', née le ({{date de naissance|15|juillet|1919}}, à [[Dublin]] -et morte le {{date de décès|8|février|1999}}, à [[Oxford]]) est une écrivaine et philosophe [[Royaume-Uni|britannique]]irlandaise.

== Biographie ==

Elle naît en 1919 à Dublin<ref name=dico>{{chapitre | langue=fr | auteur1= Geneviève Chevallier | titre chapitre=Murdoch, Iris [Dublin 1919 - Oxfordshire 1999] | titre ouvrage=[[Dictionnaire universel des créatrices]] | auteurs ouvrage=[[Béatrice Didier]], [[Antoinette Fouque]] et [[Mireille Calle-Gruber]] (dir.) | éditeur=[[Éditions Des femmes]] | année=2013 | passage=3089 }}</ref>, dans le quartier résidentiel de [[Phibsborough]]. Son père, Wills John Hughes Murdoch, est issu d'une famille presbytérienne d'éleveurs de moutons du comté de Down, près de [[Belfast]]. Sa mère, Irene Alice Richardson, chanteuse de formation, appartient à une famille protestante de Dublin<ref name=dico />. Durant sa jeunesse, les parents d'Iris déménagent à [[Londres]] où son père devient fonctionnaire<ref name=dico />. Iris s'inscrit alors au [[Somerville College]] d'[[Université d'Oxford|Oxford]] pour y étudier les classiques, l'histoire ancienne et la philosophie puis à [[Newnham College]], [[Université de Cambridge|Cambridge]], où elle perfectionne sa formation en philosophie avec notamment le professeur [[Ludwig Wittgenstein]]<ref name=Libe1999>{{article | langue=fr | titre= Iris Murdoch, en mémoire | périodique=[[Libération (journal)|Libération]] | auteur1= Claire Devarrieux | jour=10 | mois=février | année=1999 | url texte=https://www.liberation.fr/livres/1999/02/10/iris-murdoch-en-memoire_264560/ }}</ref> . En 1948, elle décroche un poste d'enseignante au [[St Anne's College]] à Oxford. Elle enseigne à Oxford de 1948 à 1963, puis aux Beaux-Arts jusqu'en 1967<ref name=Libe1999 />.

Elle écrivitécrit son premier roman, ''Under The Net'', en 1954, après avoir publié plusieurs essais philosophiques et la première étude, en langue anglaise, consacrée au philosophe existentialiste, [[Jean-Paul Sartre]], publiée en 1953<ref name=dico />{{,}}<ref name=Libe1999 />. En 1956, elle rencontre et épouse, à Oxford, John Bayley, également romancier et professeur de littérature anglaise. ElleSon écriraœuvre encorecomporte vingt-cinq romans ainsi que plusieurs études et pièces de théâtre. jusqu'enEn 1995, elle commenceracommence à ressentir et subir les effets de la [[maladie d’Alzheimer]]. Elle s'éteindrameurt en 1999, âgée de soixante{{unité|79|ans}}<ref name=Libe1999 />{{,}} <ref name=LM1999>{{article | langue=fr | titre=La mort d'Iris Murdoch, écrivain, philosophe et poète | périodique=[[Le Monde]] | auteur1=Raphaëlle Redolle | auteur2=Martine Silber | jour=10 | mois=février | année=1999 | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1999/02/10/la-dixmort-neufd-iris-murdoch-ecrivain-philosophe-et-poete_3536986_1819218.html ans}}</ref>.

Iris Murdoch naquit à Dublin, [[Irlande (pays)|Irlande]], le {{date|15|juillet|1919}}. Son père, Wills John Hughes Murdoch, venait d’une famille presbytérienne d’éleveurs de moutons du comté de Down (près de [[Belfast]]), et sa mère, Irene Alice Richardson, une chanteuse de formation, était issue d’une famille protestante de Dublin. Durant sa jeunesse, les parents d'Iris déménageront à [[Londres]] où son père deviendra fonctionnaire. Iris s'inscrira alors au [[Somerville College]] d'Oxford pour y étudier les classiques, l’histoire ancienne et la philosophie puis à Newnham College, [[Cambridge]], où elle poursuivra en philosophie et aura notamment comme professeur [[Ludwig Wittgenstein]]. Puis, en 1948, elle décrochera finalement un poste d'enseignante au St Anne's College à Oxford.

Elle écrivit son premier roman, ''Under The Net'', en 1954, après avoir publié plusieurs essais philosophiques et la première étude, en langue anglaise, consacrée au philosophe existentialiste, [[Jean-Paul Sartre]]. En 1956, elle rencontre et épouse, à Oxford, John Bayley, également romancier et professeur de littérature anglaise. Elle écrira encore vingt-cinq romans ainsi que plusieurs études et pièces de théâtre jusqu'en 1995 où elle commencera à ressentir et subir les effets de la [[maladie d’Alzheimer]]. Elle s'éteindra en 1999, âgée de soixante-dix-neuf ans.

== Romans ==

Iris Murdoch seraest fortement influencée par [[Raymond Queneau]], [[Platon]], [[Sigmund Freud|Freud]] et [[Jean-Paul Sartre|Sartre]]. Ses romans, intenses /et étranges, serontsont remplis d’humour noir et de retournements imprévisibles au plan de l’intrigue. Ils explorerontsont marqués également par sa formation de philosophe<ref name=dico />{{,}}<ref>{{article|auteur=Fort Camille|titre=Le Dieu caché d'Iris Murdoch|périodique=Études anglaises|année=2007|volume=60|passage=66-79|url=http://cairn.info/revue-etudes-anglaises-2007-1-page-66.htm}}</ref>. Pour autant, ses œuvres de fiction ne se veulent pas didactiques. Dans ses romans, Iris Murdoch, si elle n’oublie pas qu’elle est philosophe, n'oublie pas non plus qu'elle est avant tout une romancière habile à faire naître des personnages, à les faire vivre et à créer des situations qui tiennent le lecteur en haleine<ref name=LM1983>{{article | langue=fr | titre=« La Mer, la mer », Iris Murdoch et ses monstres | périodique=[[Le Monde]] | auteur1=[[Hubert Juin]] | jour=15 | mois=avril | année=1983 | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1983/04/15/iris-murdoch-et-ses-monstres_2848142_1819218.html }}</ref>. Ses romans explorent les dessous apparemment « civilisés » de ses personnages issus, pour la plupart, de la classe sociale supérieure. LesLeurs scénarios de ses romans mettrontmettent en scène divers personnages homosexuels, notamment dans ''The Bell'' (1958) et dans ''A Fairly Honourable Defeat'' (1970), ou carrément machistes et au pouvoir souvent démoniaque lesquels imposerontimposent leur volonté à autrui…autrui, tout à fait à l'image de son amant, [[Elias Canetti]], qu'elle prendraprend, d'ailleurs, pour modèle.

ÉcrivaineÉcrivain originellement réaliste, Iris Murdoch ferafait tout de même montre d'une certaine ambiguïté de ton dans son écriture, recourant souvent aux procédés factices et trompeurs d'un certain symbolisme entremêlé d'éléments imaginaires lors de scènes décrites avec force détails dans plusieurs de ses romans. Dès lors, ''The Unicorn'' (1963) pourrait être perçu en tant que roman « gothique » modèle au langage sophistiqué et pleinsplein de pièges ou, encore, comme une brillante parodie du genre. Ainsi, le Prince noir de ''James Tait's Black Memorial Prize'' (1973) se révèlerarévèle être une étude quelque peu sombre sur les obsessions érotiques du personnage central. Le propos devenant, au fil de l'intrigue, de plus en plus complexe et se prêtant à de multiples interprétations lorsque des personnages secondaires viendrontviennent contredire le narrateur et le mystérieux « éditeur » du livre dans une série de postfaces.

Murdoch sera fortement influencée par [[Raymond Queneau]], [[Platon]], [[Sigmund Freud|Freud]] et [[Jean-Paul Sartre|Sartre]]. Ses romans intenses / étranges, seront remplis d’humour noir et de retournements imprévisibles au plan de l’intrigue. Ils exploreront les dessous apparemment « civilisés » de ses personnages issus, pour la plupart, de la classe sociale supérieure. Les scénarios de ses romans mettront en scène divers personnages homosexuels, notamment dans ''The Bell'' (1958) et dans ''A Fairly Honourable Defeat'' (1970), ou carrément machistes et au pouvoir souvent démoniaque lesquels imposeront leur volonté à autrui… tout à fait à l'image de son amant, [[Elias Canetti]], qu'elle prendra, d'ailleurs, pour modèle.

En 1978, elle remportaremporte le convoité [[Booker Prize]] pour ''The Sea, the Sea''<ref>{{lien web | langue=en | titre=Iris Murdoch. British writer and philosopher | site= [[Encyclopedia Britannica]] | url=https://www.britannica.com/biography/Iris-Murdoch }}</ref>, roman aux accents subtils sur le pouvoir et la perte de l'amour qui mettramet en scène un acteur à la retraite, le narrateur, envahi par la jalousie lorsqu'il revoit l’êtreun être aimé, aprèsson plusieurspremier décenniesamour ded’adolescent, inaccompli<ref name=LM1983 séparation/>.

Écrivaine originellement réaliste, Murdoch fera tout de même montre d'une certaine ambiguïté de ton dans son écriture, recourant souvent aux procédés factices et trompeurs d'un certain symbolisme entremêlé d'éléments imaginaires lors de scènes décrites avec force détails dans plusieurs de ses romans. Dès lors, ''The Unicorn'' (1963) pourrait être perçu en tant que roman « gothique » modèle au langage sophistiqué et pleins de pièges ou, encore, comme une brillante parodie du genre. Ainsi, le Prince noir de ''James Tait's Black Memorial Prize'' (1973) se révèlera être une étude quelque peu sombre sur les obsessions érotiques du personnage central. Le propos devenant, au fil de l'intrigue, de plus en plus complexe et se prêtant à de multiples interprétations lorsque des personnages secondaires viendront contredire le narrateur et le mystérieux « éditeur » du livre dans une série de postfaces.

En 1978, elle remporta le convoité [[Booker Prize]] pour ''The Sea, the Sea'', roman aux accents subtils sur le pouvoir et la perte de l'amour qui mettra en scène un acteur à la retraite envahi par la jalousie lorsqu'il revoit l’être aimé après plusieurs décennies de séparation.

== Livres traduits en français ==

=== Essais philosophiques ===

* ''La Souveraineté du Bien'' (The Sovereignty of Good, 1970), traduit de l'anglais et présenté par Claude Pichevin, Éditions de l'éclat, 1994. - (Coll. Tiré à part) [Philosophie] (de larges extraits consultables [https://books.google.fr/books?id=gwd6vh_vfiIC&printsec=frontcover&dq=la+souverainet%C3%A9+du+bien&lr=&hl=fr#v=onepage&q=la%20souverainet%C3%A9%20du%20bien&f=false ici]) Réédition L'éclat/poche, 2023

* ''Acastos., Deuxdeux dialogues platoniciens'', surtraduit l’artde etl'anglais lapar religionCamille Fort,'' L'Arche éditeur, 2000.

* ''L'attention romanesque : écrits sur la littérature et la philosophie'', avant-propos George Steiner, traduit de l'anglais par Denis-Armand Canal, La Table-ronde, 2005. - (Coll. Contretemps)

* ''Sartre, Un: un rationaliste romantique'' (Sartre : Romantic Rationalist, 1999), Payot, 2015. - (Coll. Manuels Payot)

=== Romans ===

* ''[[Sous le filet]]'' (Under the Net, 1954), trad [[Clara Malraux]], Folio, Gallimard, 1985

* ''Le Séducteur quitté'' (The Flight from the Enchanter, 1956), trad A. Der Nersessian, Du monde entier, Gallimard, 1964

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* ''Le Rêve de Bruno'' (Bruno’s Dream, 1969), trad [[Jean Queval]], Du monde entier, Gallimard, 1971

* ''Une défaite assez honorable'' (A Fairly Honourable Defeat, 1970), trad Yvonne Davet, Du monde entier, Gallimard, 1972

* ''La Souveraineté du Bien'' (The Sovereignty of Good, 1970)

* ''Un homme à catastrophes'' (An Accidental Man, 1971), trad Yvonne Davet, Du monde entier, Gallimard, 1974

* ''Les Trois flèches, suivi de Les Serviteurs et la neige'' (The Three Arrows ; The Servants and the Snow, 1973), trad Jacqueline Genet et Jean-Louis Lechevalier, Le Manteau d'Arlequin – Théâtre français et du monde entier, Gallimard, 1984

* ''Le Prince noir'' (The Black Prince, 1973), trad Yvonne Davet, Du monde entier, Gallimard, 1976

* ''Amour profane, amour sacré'' (The Sacred and Profane Love Machine, 1974), trad Yvonne Davet, Du monde entier, Gallimard, 1978

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* ''La Mer, la mer'' (The Sea, The Sea, 1978), trad Suzanne V. Mayoux, Du monde entier, Gallimard, 1982

* ''Les Soldats et les nonnes'' (Nuns and Soldiers, 1980), trad Paule Guivarch, Gallimard, 1988

* ''Acastos. Deux dialogues platoniciens sur l’art et la religion,'' L'Arche, 2000

* ''L’Élève du philosophe'' (The Philosopher’s Pupil, 1983), trad Alain Delahaye, Du monde entier, Gallimard, 1985

* ''Les Cloches'' (The Bell, 1959), trad Jérôme Desseine, Folio, Gallimard, 1985

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* ''Le Chevalier vert'' (The Green Knight, 1993), trad Paule Guivarch, Gallimard, 1996

* ''Le Dilemme de Jackson'' (Jackson’s Dilemma, 1995), trad Paule Guivarch, Du monde entier, Gallimard, 2001

* ''Sartre, Un rationaliste romantique'' (Sartre : Romantic Rationalist, 1999)

=== Théâtre ===

<!--== Notes et références ==

* ''Les Trois flèches, suivi de Les Serviteurs et la neige'' (The Three Arrows ; The Servants and the Snow, 1973), trad Jacqueline Genet et Jean-Louis Lechevalier, Le Manteau d'Arlequin – Théâtre français et du monde entier, Gallimard, 1984.

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<!--== Notes et références ==

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== Bibliographie ==

* ''Élégie pour Iris'' / John Bayley, traduit de l'anglais par Paule Guivarch, Éditions de l'Olivier, 2001. - (''Évocation, par son mari, des quatre dernières années (entre 1994 et 1997) de la vie d'Iris Murdoch, atteinte de la maladie d'Alzheimer.'')

* {{article|auteur=Fort Camille|titre=Le Dieu caché d'Iris Murdoch|périodique=Études anglaises|année=2007|volume=60|passage=66-79|url=http://cairn.info/revue-etudes-anglaises-2007-1-page-66.htm}}

* ''Iris Murdoch, le dénouement''/ John Bayley, traduit de l'anglais par Michèle Lévy-Bram, Bayard, 2001. - (''Les derniers jours d'Iris Murdoch par son mari John Bayley'')

== Liens externes ==

* {{autorité}}

* {{Bases littérature}}

* {{Dictionnaires}}

* [http://www.irismurdoch.plus.com/ The Iris Murdoch Society]

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{{DEFAULTSORT:Murdoch, Iris}}

[[Catégorie:Naissance en juillet 1919]]

[[Catégorie:Naissance à Dublin au XXe siècle]]

[[Catégorie:Décès en février 1999]]

[[Catégorie:Décès à Oxford]]

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[[Catégorie:Mort de la maladie d'Alzheimer]]

[[Catégorie:Décès à 79 ans]]

[[Catégorie:ÉtudiantÉtudiante de Newnham College]]

[[Catégorie:Étudiant de Somerville College (Oxford)]]