« Les Quarante-Cinq » : différence entre les versions — Wikipédia


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Ici le choix anachronique de l'année 1585 pourrait s'expliquer par le désir de croiser une année historique avec une année romanesque : l'année du décès d'Augustin de Méridor père romanesque de Diane, dame de Monsoreau, sur Olivier de Maridor (1505–1585), père historique de la vraie dame de Montsoreau (Françoise de Maridor). C'est le seul détail historique qui reste des arrangements qu'il a pris, avec cette chronique depuis ''La Dame de Monsoreau'' et l'apparition romanesque de son héroïne. Également a joué la nécessité de respecter l'année de naissance de la garde des ''Quarante-Cinq''. En 1582 ou 1583, la situation n'est pas suffisamment tendue pour la justifier.

Dans ''La Dame de Monsoreau'', il prenait certes en de grandes libertés avec les données historiques. Mais alors qu'il imposait une rigueur chronologique à ses reconstitutions historiques personnelles ({{date-|12: soirée du 9 février}}–{{date-| matinée du 9 juin 1578}} au lieu de la matinée du {{date-|910 février 1578}}–{{date-|19 août 1579}}<ref>LeLes noces du mariage historique de Saint-Luc et de Jeanne de Brissac aont eu lieu en effet le jeudivendredi gras {{date-|910 février}} calendrier julien {{incise|dimanche gras {{date-|1920 février}} calendrier grégorien en usage à partipartir de {{date-|décembre 1582}}}}. maisPeut-être a étéles décaléerreurs fictivement parde Dumas aufurent-elles dimanchecelles 12,des lequelchroniqueurs qui ne futpensèrent pas commeaprès le1582 dità l'auteurtraduire leles jour {{cita|gras}}changements de l'annéecalendrier maistout leà jourla desfois cendres,les lendemaindates duet {{cita|samediles jours de la semaine : jeudi gras}} 9 ou dimanche gras 19.|fin}} Il décale le duel des mignons du {{date-|27 avril}} au {{date-|9 juin}} ; soit quatre mois jour pour jour après leur premier affrontement verbal à la cérmonie du maraigemariage entre Saint-Luc et Jeanne de Brissac. L'assassinat de Bussy qui eut lieu le {{date-|19 août 1579}}, Dumas l'avance au {{date-|8 juin 1578}} ; soit huit jours après que, le {{date-|31 mai}}, le duc d'Anjou se soit engagé à révéler au comte de Monsoreau le nom de l'amant de sa femme. C'est enfin {{cita|près de trois mois}} après la défaite des mignons du roi, vers le premier septembre, que se termine le roman par la libération de {{cita|près de trois mois}} de garde à vue du duc d'Anjou par Crillon et la réception par Chicot d'une lettre de Gorenflot.</ref>) Ici, Dumas s'embrouille, saute par étourderie six mois. Ainsi, il en a copié, sans prêter attention aux libertés qu'il prenait, la version donnée par les ''Chroniques des règnes de Henri III et de Henri IV'' ({{date-|juin 1584}}) de [[Pierre de L'Estoile]]. Car sa narration romanesque de la vengeance de la Dame de Monsoreau et de Rémy le Haudouin contre le duc d'Anjou et Aurilly se limite aux mois de septembre (époque de la réapparition, sous forme de flashback, des deux protagonistes à l'occasion de leur première rencontre avec Henri de Joyeuse), octobre, {{date-|novembre 1585}}, mais ne comprend en aucun cas le mois de juin.

== Le roman ==

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==== Intrigues amoureuses ====

* Ernauton de Carmainge, un des Quarante-Cinq, fidèle au roi auquel il a prêté serment, est tombé amoureux de la duchesse de Montpensier, ignorant qu'elle est l'ennemie d'{{souverain-|Henri III}}.

* Henri de Joyeuse, le frère d'Anne et du cardinal de Joyeuse, est amoureux d'une femme mystérieuse qui refuse de le voir et de lui parler. C'est Diane de Méridor, qui porte depuis sept ans le deuil de Bussy (''[[La Dame de Monsoreau]]'') et veut se venger du duc d'Anjou, de son affidé Aurilly, qu'elle tient pour responsables de la mort de son amant. Elle est aidée par l'ancien médecin de Bussy d'Amboise, Rémy le Haudouin, miraculeusement rescapé du sanglant combat de Bussy contre les spadassins du comte de Monsoreau. Combat pendant lequel Rémy avait été abattu à bout portant par le comte d'une balle à la tête. Elle a attendu, pour agir, la mort de son père le baron Augustin de Méridor dont elle ne voulait pas qu'il porte de son vivant la tache de sang d'un homicide. Nous apprenons ainsi ce qu'elle était devenue après sa disparition, dans la matinée du {{date-|12 juin 1578}}, de chez son amie d'enfance, Jeanne de Brissac. Celle-ci avait passé {{cita|trois jours et trois nuits}} à veiller la malheureuse femme {{cita|en proie au plus atroce délire}} ; avant de prendre l'air {{cita|brisée de fatigue}} pendant {{cita|deux heures}}<ref>L'éditeur avait alors écrit en note infrapaginale : {{cita|peut-être l'auteur nous dira-t-il ce qu'elle (Diane de Méridor) était devenue dans son prochain roman intitulé ''Les Quarante-Cinq'' où nous retrouverons une partie des personnages qui ont pris part à l'intrigue de ''La Dame de Monsoreau''}}</ref>. Diane était ainsi allée à la maison des Tournelles, encore jonchée de cadavres, pour en exhumer le corps de Rémy et le soigner<ref>On remarque, choix fictionnel d'Alexandre Dumas, que la vie de sa {{cita|dame de Monsoreau}} a commencé dans la nuit du {{date-|12 février 1578}}, soit quatre mois plus tôt jour pour jour avant sa disparition, le {{date-|12 juin}}. Cela confirme le soin que l'auteur avait pris à sa reconstitution chronologique de ce roman</ref>. Bien qu'un des trois anciens amis de Bussy, Antraguet<ref>Antraguet, Jeanne de Brissac et son mari Saint-Luc, personnages à la fois romanesques et historiques, bien qu'encore en vie en 1585, n'ont pas été repris par Alexandre Dumas. Non plus le prieur de l'abbaye Sainte-Geneviève, Joseph Foulon. On ignore également ce qu'est devenue la servante de Diane, Gertrude, elle, purement romanesque.</ref>, ait découvert, le lendemain matin de l'hécatombe, le corps et relevé qu'il était déjà froid, Diane réussit à le ramener à la vie. Mais leLe miraculé n'en reste pas moins défiguré par la balle de Monsoreau et s'efforce, à l'extérieur, de dissimuler son visage derrière une capuche. Mais Chicot, après avoir reconnu par la fenêtre, la dame de Monsoreau, identifie dans un tête-à-tête Rémy Le Haudouin en lequel il perçoit un "fantôme".

== Un roman à suivre ==

La fin du roman semble indiquer que Dumas prévoyait une suite. Il ouvre d'ailleurs au moins trois pistes évidentes dans ce roman : on sait que le duc [[Henri de Guise]] fut assassiné en [[1588]] par les Quarante-Cinq, personnages insuffisamment exploités dans le roman si l'on compare les chapitres consacrés à leur arrivée à Paris et ceux où ils jouent effectivement un rôle dans un roman qui porte leur nom. De même le roi fait par hasard la connaissance d'un jeune moine, le frère [[Jacques Clément]], auquel Dumas, par une ironie tragique, fait offrir un poignard, celui-là même peut-être qui servira plus tard à son assassinat en [[1589]]. Enfin le roman se termine sur la mort anachronique du duc d'Anjou, ouvrant la question de la succession au trône de France. Qui de Navarre ou du Guise succédera à Henri ? Le Guise, semble répondre la fin du roman, par la bouche du personnage de Chicot, qui ne peut connaître à l'avance le déroulement de l'Histoire de France. C'est là un procédé de [[Roman-feuilleton|feuilletoniste]] que Dumas connaissait bien. Il ne peut donc s'agir d'une conclusion, mais de l'accroche d'un nouvel épisode de la [[saga]] des Valois<ref>[[Paul Mahalin]] publia d'ailleurs une suite à la trilogie de Dumas [http://www.pastichesdumas.com/php/fiche.php?id=15]</ref>.

=== Un retour possible de la dame de Monsoreau et de Rémy Le Haudouin ===

Vers la fin de l’œuvre la Grande Histoire croise la petite histoire romancée qui constituait l'intrigue centrale de ''la Dame de Monsoreau''. Dans une lettre secrète {{incise|interceptée par Chicot sur le corps du gendarme Borromée qu'il venait de tuer en duel}} à sa sœur la [[duchesse de Montpensier]], le duc de Guise écrit avoir identifié à Soissons {{cita|deux personnes que je croyais trépassées}}. Ce sont elles sans doute qui lui révèlent la survie miraculeuse du duc d'Anjou que tout le monde supposait mort sà la suite d'une inondation. Bien qu'il neSans les nommenommer pasHenri ilde estGuise certainpense qu'il s'agit deà Diane et de Rémy ; à l'instar de la découverte de Chicot à Paris. Le manuscrit de Dumas, exhumé par Claude Schopp<ref>{{Ouvrage|titre=Les Quarante-Cinq|éditeur=Robert Laffont|lieu=Paris|collection=Bouquins|page=926}}</ref> et publié chez Robert Laffont, va plus loin : l'auteur envisageait de faire raconter en flash-back par le duc de Guise, au moins le récit de la première partie de leur vengeance, caractérisée par l'exécution d'Aurilly, agent et complice du duc d'Anjou ; exécution qui eut lieu {{cita|huit jours}} avant l'empoisonnement du duc, comme l'explique Diane à Henri de Joyeuse. MisMais peut-être comme Chicot, le duc de Guise a reconnu à leur insu les deux protagnistes du roman précédent : le visage de Diane, la voix de Rémy. Ce chiffre implique un séjour prolongé des {{cita|deux personnes}} à [[Soissons]]. Elle disposait avant son départ d'un contact anonyme haut-placé qui l'a recommandée à la supérieure du Couvent des Hospitalières, où la dame de Monsoreau comptait terminer ses jours. Il pourrait s'agir de [[Louise de Lorraine]], la reine consort qui avait la main sur le Couvent. Dans ''La Dame de Monsoreau'', Louise avait, assistéà aul'occasion du mariage public dude comte de Monsoreau et deavec Diane de Méridor et avait, fait de Dianecette dernière une de ses dames d'honneur. Quant à Rémy, dont Dumas ne nous informe pas du destin, il a pu soit s'installer à Soissons, pour mettre sa science au service du duc, soit se retirer au couvent des jacobins dirigé par Gorenflot comme Dumas, dans son plan général, l'envisageait<ref>{{Ouvrage|titre=Les Quarante-Cinq|éditeur=Robert Laffont|lieu=Paris|collection=Bouquins|page=915}}</ref>. AuHenri vude duGuise contenuvoit de latoute lettre secrète, Diane et Rémy se confièrent à lui quant àfaçon leur projet homicide et à ses motivations. Henri de Guise voit celasurvie avec satisfaction, du fait que leurcette vengeance sert les intérêts politiques de la fratrie.

Chicot, lui aussi avait aperçu et reconnu à Paris de son balcon la dame de Monsoreau et son serviteur Rémy. Il conversa une fois avec le second en lequel il perçut {{incise|sans le lui faire par pudeur savoir}} un {{cita|vrai fantôme}} un {{cita|pauvre jeune homme}} qu'il avait connu autrefois {{cita|si gai, si vivant, si beau}}. Pour autant à la lecture de la lettre du duc de Guise Chicot ne comprit-il pas l'allusion à ces {{cita|deux personnes}}. Le duc de Guise, lui, a certainement conversé avec Diane de Méridor et Rémy. Il connaissait depuis longtemps le baron Augustin de Méridor : le père était affilié à la Ligue. À l'abbaye Sainte-Geneviève, lors du {{cita|premier acte}} de la cérémonie secrète contre Henri III (le combat contre la religion réformée acceptée par le roi), à laquelle Chicot avait assisté dans ''La Dame de Monsoreau'' sous le déguisement de Frère Gorenflot, le comte Brian de Monsoreau avait informé tout le monde que le baron était paralysé en Anjou par l'annonce de la mort de sa fille. Henri de Guise était également lié à Bussy qu'il avait envisagé, juste avant son assassinat dans la Maison des Tournelles, de nommer capitaine, comme(de même que sa sœur Catherine de l'épouser un jour) et par voie de conséquence à son médecin {{incise|et ami Rémy Le Haudouin|fin}}Haudoin, de par le duc d'Anjou, et les trois {{cita|amis de Bussy}} : Antraguet, Livarot, Ribeirac. Tous les quatre étaient, comme Monsoreau, parties prenantes du {{cita|deuxième acte}} (le couronnement de François duc d'Anjou) de la Conspiration contre Henri III. La connivence de Diane et de Rémy avec Henri de Guise et Louise de Lorraine amène à croire à un possible retour des {{cita|deux personnes}}, dans une quatrième partie de la saga. La Dame de Monsoreau n'est pas à l'abri d'une vengeance de Catherine de Médicis. Alors que les gouverneurs de Chateau-Thierry partent à la recherche des deux mystérieux empoisonneurs, la reine-mère entend son fils expirer en prononçant les mots, "Bussy {{cita|Diane}}". Il avait bien compris avoir été victime de la vengeance de Diane de Méridor, comtesse de Monsoreau, ancienne maîtresse de Bussy d'Amboise.

=== Les personnages ===

* [[Maison capétienne de Valois|les Valois]]

** le roi : {{souverain-|Henri III}}, vieilli, mélancolique, mais aussi désabusé et clairvoyant sur ceux qui l'entourent. Dumas se sert du personnage pour illustrer la solitude du pouvoir. Henri est environné d'ambitieux comme le duc d'Épernon qui ne pensent qu'à leur propre avancement, de jeunes favoris comme les frères de Joyeuse que son manque de charisme n'inspire pas grandement, et d'ennemis qui veulent lui ravir le trône. Sa mère Catherine a été écartée de la cour, et il a rompu avec sa sœur, Marguerite, la reine Margot. Son seul ami véritable est son bouffon, Chicot.

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=== Personnages historiques ===

[[Henri III (roi de France)|{{souverain-|Henri III}}]]• [[Jean-Antoine d'Anglerais (Chicot)|Chicot]] • [[Catherine de Médicis]], reine-mère • [[François de France (1555-1584)|Le duc d'Anjou]] * [[Louise de Lorraine-Vaudémont]], reine consort, • [[Anne de Batarnay de Joyeuse|Anne de Joyeuse]] • [[François de Joyeuse|Le cardinal de Joyeuse]] • [[Henri de Joyeuse|Du Bouchage]] • [[Jean Louis de Nogaret de La Valette|D'Épernon]] • [[Henri Ier de Guise|Le duc Henri de Guise]] • [[Catherine de Guise, duchesse de Montpensier|La duchesse de Montpensier]] • [[Charles de Mayenne|Le duc de Mayenne]] • [[Jacques Clément]] • [[Henri IV (roi de France)|Henri de Navarre]] • [[Marguerite de France (1553-1615)|La reine Margot]] • [[Guillaume Ier d'Orange-Nassau|Guillaume d'Orange]] • [[Louis de Balbes de Berton de Crillon|Crillon •]][[Françoise de Maridor, Diane de Méridor|Françoise de Maridor]] (nommée par Dumas Diane de Méridor) • Orilly (nommé Aurilly par A. Dumas) * [[Jean Bussy-Leclerc]] * [[Turenne]].

=== Personnages fictionnels ===

* Gorenflot * Rémy Le Haudouin * Grandchamp * Frère Borromée * Bonhomet.

== Voir aussi ==