« Mur de Berlin » : différence entre les versions — Wikipédia


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{{En-tête label|AdQ|année=20072006}}

{{Voir homonymes|Mur (homonymie)|Mur de la honte}}

{{Infobox Monument

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Le '''mur<ref group=alpha>S'écrit avec une minuscule lorsqu'il est suivi de Berlin, selon les [[Wikipédia:Conventions typographiques#MAJUSCULES-BÂTIMENTS|conventions typographiques]] ; s'écrit avec une majuscule lorsqu'il est employé seul, ou bien dans la plupart des cas lorsqu'il apparaît dans des [[Wikipédia:Conventions typographiques#ŒUVRES|titres d’œuvres]].</ref> de Berlin''' (en [[allemand]] ''{{langue|de|Berliner Mauer}}'', {{MSAPI|/bɛʁˌliːnɐ ˈmaʊ̯ɐ/}}<ref>[[Prononciation de l'allemand|Prononciation]] en [[allemand standard]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref> {{Son simple|<small>Écouter</small>|De-Berliner Mauer.ogg}})<ref group=alpha>La frontière entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est entre 1947 et 1989 était plus généralement qualifiée de « [[rideau de fer]] ».</ref>, « {{page h'|mur de la honte}} » pour les Allemands de l'Ouest et officiellement appelé par le [[Gouvernement de la République démocratique allemande|gouvernement est-allemand]] « [[Rempart antifasciste|mur de protection antifasciste]] » (''{{langue|de|Antifaschistischer Schutzwall}}''), est érigé en plein [[Berlin]] dans la nuit du {{date|12 août- 1961-}} au {{date|13|août|1961}} par la [[République démocratique allemande]] (RDA)<ref name="dumont"/>, d'abord sous la forme de rideau de fils de fer barbelé, au cours du mois d'août et de septembre 1961, puis sous la forme d'un mur en béton et en briques, selon les emplacements, à compter d'octobre 1961. Il doit ainsi servir à mettre fin à l'exode croissant de ses habitants vers la [[Allemagne de l'Ouest|République fédérale d'Allemagne]] (RFA)<ref name="dumont"/>{{,}}<ref name="andre_fontaine" group=alpha />. De façon systématique, le mur est installé en respectant le tracé des zones de Berlin défini par les Alliés et les Soviétiques à compter de juillet 1945 : le mur est parfois situé environ un mètre ou plusieurs mètres en deçà de la limite du secteur soviétique et n'empiète en aucun cas sur l'étendue de la trizone américaine, britannique et française de Berlin. Ainsi, la décision du gouvernement est-allemand d'élever une séparation entre Berlin-Est et Berlin-Ouest n'a pas pu être considérée, sur le plan du droit, comme un acte violant la légalité internationale, car ce gouvernement agissait sur la superficie de son territoire, où il pouvait donc faire ce qu'il désirait.

Le mur, composante de la [[Frontière interallemande|frontière intérieure allemande]], a séparé physiquement la ville en [[Berlin-Est]] et [[Berlin-Ouest]] pendant plus de vingt-huit ans, et a constitué le symbole le plus marquant d'une Europe divisée par le [[rideau de fer]]. Plus qu'un simple [[mur]], il s'agissait d'un dispositif militaire complexe comportant deux murs de {{unité|3,6 mètres}} de haut<ref>{{Lien brisé|url=http://www.berlin.de/mauer/verlauf/index/index.fr.php}}.</ref> avec un chemin de ronde entourant intégralement le secteur ouest de la ville sur {{unité|155|km}}, etéquipé incluantde {{unité|302|[[Mirador (surveillance)|miradors]]}}, etde dispositifs d'alarme, {{unité|14000|gardes}}, {{unité|600|chiens}} et desde [[fil de fer barbelé|barbelés]] dressés vers le ciel., Unet nombresurveillé indéterminépar de{{unité|14000|gardes}} personnes ontet été victimes des tentatives de franchissement du mur{{unité|600|chiens}}. En effet, durant ces vingt-huit années, desLes gardes-frontières est-allemands et desles soldats soviétiques n'hésitaient pas à tirer sur desles fugitifs, ce dont un nombre indéterminé de personnes ont été victimes lors de leur tentative de franchissement du mur.

L'affaiblissement de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], la ''[[perestroïka]]'' conduite par [[Mikhaïl Gorbatchev]], et la détermination des [[République démocratique allemande|Allemands de l'Est]] qui organisaient de grandes manifestations, ont provoqué le {{date|9|novembre|1989}} la [[chute du mur de Berlin]], suscitant l'admiration incrédule du « [[Monde libre]] » et ouvrant la voie à la [[réunification allemande]]. Presque totalement détruit, le Mur laisse cependant, dans l'organisation urbaine de la capitale allemande, des cicatrices qui ne sont toujours pas effacées aujourd'hui. Le mur de Berlin, symbole du clivage idéologique et politique de la [[guerre froide]], a inspiré de nombreux livres et films. Plusieurs musées lui sont consacrés.

== Histoire ==

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==== Causes de la construction du mur de Berlin ====

{{article connexe|Émigration depuis le bloc de l'Est}}

Depuis sa création en octobre 1949, la [[République démocratique allemande|RDA]] subit un flot d'émigration croissant vers la RFA, particulièrement à Berlin. La frontière urbaine est difficilement contrôlable, contrairement aux zones rurales [[restrictionsMigration humaine#Restrictions à l'émigration |déjà très surveillées]]. Entre 2,6 et {{unité|3.6|millions}} d'Allemands {{incise|sur une population totale d'environ 16 millions d'habitants}} fuient la RDA par Berlin entre 1949 et 1961<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sabine DULLIN|titre=L'ironie du destin : une histoire des russes et de leur empire (1853-1991°|lieu=Paris|éditeur=Payot|année=2019|pages totales=299}}</ref>, privant le pays d’une main-d'œuvre indispensable au moment de sa reconstruction et montrant à la face du monde leur faible adhésion au régime communiste<ref name="dumont"/>{{,}}<ref group="alpha" name="andre_fontaine">{{harvsp|Fontaine|p=348|loc=tome II}} fait état de « près de trois millions » ; le site [http://www.berlin.de/mauer/geschichte/index.fr.html Berlin.de] écrit lui qu’« entre 1945 et 1961, près de {{unité|3,6 millions}} d’Allemands quittèrent la zone d’occupation soviétique et Berlin-Est ». Enfin, selon [[Jean-François Soulet]] : « Aussi, de 1950 à 1961, {{unité|2609321 personnes}} avaient quitté la RDA pour se réfugier en RFA » dans [http://www.diploweb.com/forum/soulet1.htm].</ref>. Émigrer ne pose pas de difficulté majeure, car, jusqu’en {{date-|août 1961}}, il suffit de prendre le [[Métro de Berlin|métro]] ou le [[S-Bahn de Berlin|chemin de fer berlinois]] pour passer d'est en ouest<ref>Jean-François Soulet, ''La « question allemande » et la désintégration de l'empire soviétique est-européen'', les Cahiers d'histoire immédiate, {{numéro|15}}, {{p.|259-274}}.</ref>, ce que font quotidiennement des Berlinois pour aller travailler. Les Allemands appellent cette migration de la RDA communiste à la RFA capitaliste : « [[voter avec ses pieds]] ». Pendant les deux premières semaines d'{{date-|août 1961}}, riches en rumeurs, plus de {{unité|47000|citoyens}} est-allemands passent en Allemagne de l'Ouest ''via'' [[Berlin]]. De plus, Berlin-Ouest joue aussi le rôle de porte vers l'Ouest pour de nombreux [[Tchécoslovaquie|Tchécoslovaques]] et [[Pologne|Polonais]]. Comme l'émigration concerne particulièrement les jeunes actifs, elle pose un problème économique majeur pour le gouvernement est-allemand et menace l'existence même de la RDA.

En outre, environ {{unité|50000|Berlinois}} sont des travailleurs frontaliers, travaillant à Berlin-Ouest, mais habitant à Berlin-Est ou dans sa banlieue où le coût de la vie et de l'immobilier est plus favorable. Le {{date-|4|août|1961}}, un décret oblige les travailleurs frontaliers à s'enregistrer comme tels et à payer leurs loyers en [[Deutsche Mark]]s (monnaie de la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]]). Avant même la construction du Mur, la police de la RDA surveille intensivement aux points d'accès à Berlin-Ouest ceux qu'elle désigne comme « contrebandiers » ou « [[Republikflucht|déserteurs de la République]] ».

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Lors de sa construction en 1961, le mur de Berlin a eu nombreuses conséquences sur ses habitants, dont la séparation des familles, des amis et des amants<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Comment vivait-on à Berlin, avec le mur ? |url=https://www.1jour1actu.com/monde/vivre-a-berlin-avec-le-mur |site=1jour1actu.com |date=2019-11-08 |consulté le=2022-04-26}}.</ref>. Puisque le mur est construit en une nuit et de façon inattendue, les Allemands ne peuvent se déplacer afin de retrouver leurs proches. Avant la construction du mur, les Berlinois et Berlinoises pouvaient traverser la frontière pour aller rejoindre leur famille, faire des achats ou même aller travailler. Plus de 12000 Berlinois de l’Ouest allaient travailler à l’Est et plus de 53 000 d'entre eux allaient travailler à l’Ouest<ref>{{Ouvrage|prénom1=Thomas|nom1=Flemming|prénom2=Hagen|nom2=Koch|prénom3=Monique|nom3=Engel-Toureille|titre=Le mur de Berlin une frontière coupe la ville en deux ; [avec carte du tracé du mur]|date=2001|isbn=978-3-930863-95-2|isbn2=3-930863-95-2|oclc=76272351|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/76272351|consulté le=2022-04-26}}</ref>.

[[Fichier:Mur de Berlin-Mars 1967 (3).jpg|vignette|Mur de Berlin, mars 1967]]

Le mur de Berlin a également contribué à la consolidation du régime de la République Démocratique de l'Allemagne. Cela a eu pour effet de durcir la répression politique en Allemagne de l'Est. Les opposants au régime sont emprisonnés et les services spécialisés de répression tel que la [[Ministère de la Sécurité d'État|STASI]] (Ministère de la Sécurité d'Etat) espionnent sa propre population et les potentiels dissidents.

Malgré la résilience de la population est-allemande qui voit son mode de vie transformé, les conséquences de la construction du mur se vivent au quotidien<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Frederic V Grunfeld|titre=Les Grandes Cités : Berlin|lieu=Amsterdam|éditeur=Édition Time-Life|date=1er décembre 1977|pages totales=200|isbn=978-0705404921|consulté le=10 mai 2022}}</ref>. Il faudra attendre la réunification de l'Allemagne conséquence directe de [[Chute des régimes communistes en Europe|l'effondrement des régimes d'Europe de l'Est]] à partir de 1989 pour que la population soit libérée du mur de la honte et de la répression politique<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Olivier Compagnon |titre=Chute du mur de Berlin |url=https://universalis-saintjerome.proxy.collecto.ca/encyclopedie/chute-du-mur-de-berlin/ |accès url=libre |site=Encyclopédie Universalis |date=2022 |consulté le=26 avril 2022}}.</ref>.

=== Les réactions à l'Ouest ===

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Les ressortissants de Berlin-Ouest ne pouvaient déjà plus entrer librement en [[République démocratique allemande|RDA]] depuis le {{date-|1er juin 1952}}. L'encerclement est rendu plus efficace par la diminution des points de passage : {{nobr|69 points}} de passage sur les {{nobr|81 existants}} sont fermés dès le {{date-|13 août 1961-}}. La [[porte de Brandebourg]] est fermée le {{date-|14 août 1961-}} et quatre autres le {{date-|23 août 1961-}}. Fin 1961, il ne reste plus que sept points de passage entre l'Est et l'Ouest de Berlin. La [[Potsdamer Platz]] est coupée en deux. Le centre historique de la ville devient progressivement un grand vide sur la carte, composé du [[No man's land|''no man’s land'']] entre les murs de séparation à l’Est et d’un terrain vague à l’Ouest<ref name="berlin.de2">{{Lien web |url=http://www.berlin.de/mauer/orte/potsdamer_leipziger_platz/index.fr.php |titre=Potsdamer Platz et Leipziger Platz |site=berlin.de|consulté le=21 août 2007 |brisé le = 2023-11-26}}.</ref>. Les conséquences économiques et sociales sont immédiates : {{unité|63000|Berlinois}} de l'Est perdent leur emploi à l'Ouest et {{unité|10000 de l'Ouest}} perdent leur emploi à Berlin-Est<ref name="dumont"/>.

Le mur de Berlin est devenu dès sa construction le symbole de la [[guerre froide]] et de la séparation du monde en deux camps. Le {{date-|26 juin 1963}}, [[John Fitzgerald Kennedy|John Kennedy]] prononce à Berlin un discours historique. Il déclare « ''[[Ich bin ein Berliner]]'' » (« Je suis un Berlinois »), marquant la solidarité du [[monde libre]] pour les Berlinois<ref>[http://www.cvce.eu/obj/discours_de_john_f_kennedy_ich_bin_ein_berliner_berlin_26_juin_1963-fr-5b899b24-ccc3-4022-9309-618a4ede81aa.html Discours de John F. Kennedy sur la Rudolph Wilde Platz].</ref>. De plus, la construction du Mur donne une image très négative des pays communistes et prouve de manière symbolique leur échec économique face au bloc occidental. « Le bloc soviétique s’apparente désormais à une vaste prison dans laquelle les dirigeants sont obligés d’enfermer des citoyens qui n’ont qu’une idée : fuir ! Le Mur est un aveu d’échec et une humiliation pour toute l’Europe orientale »<ref name="soulet">Jean-François Soulet, ''La "question allemande" et la désintégration de l'empire soviétique est-européen'', Cahiers d'histoire immédiate, {{numéro|15}}, 1999, {{p.|259-274}}.</ref>. Le Mur sape l'image du monde communiste<ref name=":0" />.

Le {{date-|17|décembre|1963}}, après de longues négociations, le premier accord sur le règlement des visites de Berlinois de l'Ouest chez leurs parents de l'Est de la ville est signé. Il permet à {{unité|1.2|million}} de Berlinois de rendre visite à leurs parents dans la partie orientale de la ville mais seulement du {{date-|19|décembre|1963}} au {{date-|5|janvier|1964}}. D'autres arrangements suivent en 1964, 1965 et 1966<ref name="berlin.de"/>. De façon officieuse, la RFA procède à partir de 1962 au [[rachat de prisonniers politiques est-allemands]] libérés contre des devises occidentales, pratique confidentielle qui concernera toutefois plus de 30 000 personnes jusqu'en 1989<ref>{{Lien web|lang=de|url=https://www.deutschlandfunk.de/schwerpunktthema-der-hohe-preis-der-freiheit-100.html|titre=Der hohe Preis der Freiheit|auteur=Isabel Fannrich-Lautenschläger|date=20 mars 2014|site=[[Deutschlandfunk]]}}.</ref>. Après l'accord quadripartite de 1971, le nombre des points de passage entre l'Est et l'Ouest est porté à dix. À partir du début des {{nobr|années 1970}}, la politique suivie par [[Willy Brandt]] et [[Erich Honecker]] de rapprochement entre la RDA et la RFA (''[[Ostpolitik]]'') rend la frontière entre les deux pays un peu plus perméable. La RDA simplifie les autorisations de voyage hors de la RDA, en particulier pour les « improductifs » comme les retraités, les malades et autorise les visites de courte durée d'Allemands de l'Ouest dans les régions frontalières. Comme prix d'une plus grande liberté de circulation, la RDA exige la reconnaissance de son statut d'État souverain ainsi que l'extradition de ses citoyens ayant fui vers la RFA. Ces exigences se heurtent à la [[loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne|loi fondamentale de la RFA]] qui les rejette donc catégoriquement. Pour beaucoup d’Allemands, l’édification du Mur est, de fait, un déchirement et une humiliation qui accentuent les ressentiments de la partition. Une conséquence inattendue de la construction du Mur est de faire renaître dans le cœur des Allemands l’idée de la [[Réunification allemande|réunification]]<ref name="soulet"/>.

Les deux parties de la ville connaissent des évolutions différentes. [[Berlin-Est]], capitale de la RDA, se dote de bâtiments prestigieux autour de l'[[Alexanderplatz]] et de la Marx-Engels-Platz. Le centre (''[[Berlin-Mitte|Mitte]]'') de Berlin qui se trouve du côté est perd son animation. En effet, l'entretien des bâtiments laisse à désirer, surtout les magnifiques bâtiments situés sur l'[[Île aux Musées (Berlin)|île des musées]], en particulier l'important [[musée de Pergame]]<ref name="dumont"/>. Poursuivant le développement d'une économie socialiste, le régime inaugure en 1967, dans la zone industrielle d'[[Berlin-Oberschöneweide|Oberschöneweide]], le premier [[combinat]] industriel de la [[République démocratique allemande|RDA]], le ''Kombinat VEB Kabelwerke Oberspree'' (KWO) dans la câblerie. En 1970, débute la construction d'immeubles de onze à vingt-cinq étages dans la [[Leipziger Straße]] qui défigurent l'espace urbain<ref name="berlin.de"/>. La propagande de la RDA désigne le Mur ainsi que toutes les défenses frontalières avec la RFA comme un « mur de protection antifasciste » protégeant la RDA contre l'« émigration, le noyautage, l'espionnage, le sabotage, la contrebande et l'agression en provenance de l'Ouest ». En réalité, les systèmes de défense de la RDA se dressent principalement contre ses propres citoyens.

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[[Berlin-Ouest]] devient vite la vitrine de l’Occident. La reconstruction est bien plus rapide qu’à l’Est. La [[Potsdamer Platz]] reste un lieu de souvenir. Une plate-forme panoramique permet de regarder par-dessus le Mur. Elle attire les visiteurs au cours des {{nobr|années 1970}} et 1980<ref name="berlin.de2"/>. La partition fragilise cependant l'économie du secteur ouest. En effet, les industriels doivent exporter leur production en dehors de la RDA. De plus, pour éviter l'espionnage industriel, les industries de pointe s'implantent rarement à Berlin-Ouest<ref>Henri Ménudier, article ''Berlin'', Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.</ref>. La partie ouest se singularise à partir de 1967 par son mouvement étudiant, point de mire de l'opinion publique. En effet, la ville est traditionnellement une ville universitaire. La vie culturelle y est très développée.[[File:Tag sur le mur de Berlin juillet 1980 Photographie Olivier Victor Marius DUMAY.jpg|thumb|Tags sur le mur de Berlin en juillet 1980.]]

Le {{date-|12 juin 1987}}, à l'occasion des festivités commémorant les {{nobr|750 ans}} de la ville, le président américain [[Ronald Reagan]] prononce devant la [[porte de Brandebourg]] un discours resté dans les mémoires sous le nom de ''[[Tear down this wall!]]''. Il s'agit d'un défi lancé à [[Mikhaïl Gorbatchev|Gorbatchev]], lequel est apostrophé à plusieurs reprises dans le discours<ref>[http://www.reaganfoundation.org/pdf/Remarks_on_East_West_RElations_at_Brandenburg%20Gate_061287.pdf Texte complet du discours] et [http://www.reaganfoundation.org/bw_detail.aspx?p=LMB4YGHF2&h1=0&h2=0&sw=&lm=berlinwall&args_a=cms&args_b=74&argsb=N&tx=1764 Vidéo du discours].</ref>.

{{ancre|La chute du Mur}}<!-- MERCI DE NE PAS MODIFIER LE LIBELLÉ DE CETTE ANCRE, ancre UTILISÉE NOTAMMENT DEPUIS L'ARTICLE DE REDIRECTION [[Chute du mur de Berlin]] -->

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[[Fichier:BerlinWall.jpg|vignette|Mur en partie détruit près de la [[porte de Brandebourg]], un soldat surveille ce qu'il en reste, {{date-|novembre 1989}}.]]

Après les annonces des radios et télévisions de la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]] et de [[Berlin-Ouest]], intitulées « Le Mur est ouvert ! », plusieurs milliers de Berlinois de l'Est se pressent aux points de passage et exigent de passer<ref>Olivier Compagnon, article ''chute du mur de Berlin (1989)'', Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.</ref>. À ce moment, ni les troupes frontalières, ni même les fonctionnaires du ministère chargé de la Sécurité d'État, responsables du contrôle des visas, n'avaient été informés. Sans ordre concret ni consigne, mais sous la pression de la foule, le point de passage de la [[Bornholmer Straße]], sous la responsabilité du [[lieutenant-colonel]] [[Harald Jäger]], est ouvert peu après {{Heure|23}}, suivi par d'autres points de passage, tant à Berlin qu'à la frontière avec la RFA. Beaucoup assistent, en direct à la télévision, à cette nuit du {{date|9 novembre 1989-}} et se mettent en chemin. C'est ainsi que le mur « tombe » dans la nuit du jeudi {{Date-|9|novembre-|1989-}} au vendredi {{Date-|10|novembre|1989}}, après plus de {{nobr|28 ans}} d'existence. Cet événement a été appelé dans l'[[histoire de l'Allemagne]] ''[[die Wende]]'' (« le tournant ») dans l'[[histoire de l'Allemagne]]. Dès l'annonce de la nouvelle de l'ouverture du Mur, le [[Bundestag]] interrompt sa séance à [[Bonn]] et les députés entonnent spontanément l'[[Deutschlandlied|hymne national allemand]]<ref>{{lien web|url=https://www.youtube.com/watch?v=4abhCei1r40 |titre=Bundestag singt die deutsche Nationalhymne – 9-11-1989 |consulté le=2014-11-09}} der Sitzung, aufgerufen am 18. Oktober 2009.</ref>.

Cependant la véritable ruée a lieu le lendemain matin, beaucoup s'étant couchés trop tôt cette nuit-là pour assister à l'ouverture de la frontière. Ce jour-là, d'immenses colonnes de ressortissants est-allemands et de voitures se dirigent vers Berlin-Ouest. Les citoyens de la RDA sont accueillis à bras ouverts par la population de Berlin-Ouest. Un concert de klaxons résonne dans Berlin et des inconnus tombent dans les bras les uns des autres. Dans l'euphorie de cette nuit, de nombreux Berlinois de l'Ouest escaladent le Mur et se massent près de la [[porte de Brandebourg]], devenue accessible à tous, alors que l'on ne pouvait l'atteindre auparavant. Une impressionnante marée humaine sonne ainsi le glas de la [[Guerre froide]].

Présent à [[Berlin]], le [[violoncelliste]] virtuose [[Mstislav Rostropovitch]], qui avait dû s'exiler à l'Ouest pour ses prises de position en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], vient encourager les démolisseurs (surnommés en allemand ''{{langue|de|Mauerspechte}}'', en français les « piverts du mur »), en jouant du violoncelle au pied du Mur le {{date-|11 novembre 1989-}}. Cet événement, largement médiatisé, deviendra célèbre et sera l'un des symboles de la [[Chute des régimes communistes en Europe|chute du bloc de l'Est]].

Le [[9 novembre]] est un temps évoqué pour devenir la nouvelle fête nationale de l'Allemagne, d'autant qu'elle célèbre également la proclamation de la [[République de Weimar]] en [[1918]], dans le cadre de la [[Révolution allemande de 1918-1919|révolution allemande]]. Toutefois, c'est aussi la date anniversaire du [[putsch de la Brasserie]] mené par [[Adolf Hitler|Hitler]] à [[Munich]] en [[1923]], ainsi que celle de la [[nuit de Cristal]], le [[pogrom]] antijuif commis par les nazis en [[1938]]. Le [[3 octobre|{{nobr|3 octobre}}]], [[Jour de l'Unité allemande|jour de la réunification des deux Allemagne]], lui est donc finalement préféré.

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[[Fichier:Structure of Berlin Wall-fr.svg|vignette|Structure du mur de Berlin.]]

Le Mur, long de {{nobr|155 kilomètres}} (dont {{unité|43.1|km}} sur sa longueur intraberlinoisedu Nord au Sud de la ville), venait en complément des {{unité|1393|kilomètres}} de la longue frontière RFA-RDA et, dans une moindre mesure, des frontières ouest des pays du [[Pacte de Varsovie]], le tout donnant un visage palpable au [[rideau de fer]].

Le tracé du mur ne correspondait d'ailleurs pas toujours à celui de la frontière politique entre les deux secteurs et, en de nombreux endroits, les autorités est-allemandes durent abandonner du terrain afin d'effectuer un « repli stratégique » vers des zones plus faciles à surveiller. Il coupait {{nobr|193 rues}} principales et adjacentes<ref>{{Lien web |url=http://www.allemand.ac-versailles.fr/spip.php?article14 |titre=Ouverture et chute du mur de Berlin |auteur=Delphine Bour |site=allemand.ac-versailles.fr|éditeur=Académie de Versailles |consulté le=21 août 2007 }}.</ref>.

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[[Fichier:Memorial Mur Berlin.JPG|vignette|gauche|Pan du mur de Berlin, conservé au [[Mémorial de Caen]].]]

La frontière extérieure de la ville de Berlin-Ouest croisait à de nombreux endroits des voies navigables. Le tracé de la frontière avait été matérialisé par le [[Sénat de Berlin|Sénat de Berlin-Ouest]] (gouvernement berlinois) par des lignes de bouées blanches portant l'inscription ''Sektorengrenze'' (« limite de secteur »). Les bateaux de tourisme ou de sport naviguant dans Berlin-Ouest devaient respecter les limites du secteur ainsi marquées par les bouées. Du côté de la RDA, des bateaux des troupes frontalières patrouillaient à l'occasion.

Les bâtiments frontalièrsfrontaliers de la RDA se trouvaient toujours sur leurs rives, ce qui imposait des détours parfois importants et « emmurait » les rivages de plusieurs lacs de la [[Havel]]. Cette aberration était telle qu'en certains endroits du cours de la Spree, seules les rives étaient inaccessibles : ce fut le cas des {{nobr|150 mètres}} situés en aval du ''Marschallbrücke''<ref>{{coord|52|31|9.277|N|13|22|48.9119|E|type:city_region:FR_scale:10000|format=dec|display=inline}}.</ref>, non loin du [[palais du Reichstag]]<ref>{{Lien web |url=http://www.berlin.de/mauer/verlauf/index/index.fr.php |titre=Le mur vu du ciel en 1989 |site=berlin.de|consulté le=8 juin 2011 |brisé le = 2023-11-26}}.</ref>. Le plus grand détour était situé sur le lac Jungfern, où le Mur se trouvait jusqu'à deux kilomètres du tracé réel de la frontière. En plusieurs endroits, la bandezone frontalière passait à travers d'anciennes pièces d'eau et les rendait inutilisables pour les habitants, comme sur la rive ouest du {{Lien|langue=en|trad=Groß Glienicke|fr=lac de Groß-Glienicke}} et sur la rive sud du [[Griebnitzsee|lac Griebnitz]].

Sur les cours d'eau de la frontière intérieure, celle-ci passait partout le long de la rive ouest ou est, de sorte qu'aucun marquage de son tracé ne se trouvait dans l'eau. Le véritable mur y était toujours sur la rive est. Cependant, les cours d'eau appartenant à Berlin-Est étaient toujours surveillés.

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[[Fichier:Wachturm schlesischer busch.jpg|vignette|gauche|Ancien [[Mirador (surveillance)|mirador]] sur la frontière Schlesischer Busch, 2005.]]

Les soldats à la frontière est-allemande avaient l'« ordre de tirer », c'est-à-dire l'obligation d'empêcher les tentatives d'évasion par tous les moyens, mêmeet au risqueainsi de lafaire mourir s'il le mortfallait dules fugitiffugitifs. Ramenés à la longueur de la frontière, on peut même dire qu'il y eut beaucoup plus de morts à Berlin qu'en moyenne sur le reste du Mur. Lors des grands jours fériés ou de visites d'État, l'ordre de tirer était parfois suspendu, pour éviter les répercussions négatives dans la presse de l'Ouest. Des découvertes récentes ont mis en lumière la responsabilité de l'État est-allemand dans les exécutions de fugitifs. En {{date-|octobre 1973}}, un ordre est adressé aux agents de la [[Ministère de la Sécurité d'État|Stasi]] infiltrés dans les unités de gardes-frontières. Ceux-ci doivent empêcher que des soldats ne passent à l'Ouest. L'ordre est très clair : « N'hésitez pas à faire usage de votre arme, même si la violation de la frontière concerne des femmes et des enfants, ce qui est une stratégie souvent utilisée par les traîtres »<ref name="lemonde"/>{{,}}<ref name="fertey">Vincent Fertey, Les permis de tuer de la Stasi mis au grand jour, dans ''[[Le Figaro]]'' du 12-08-2007, {{lire en ligne|lien=http://www.lefigaro.fr/international/20070812.WWW000000096_les_permis_de_tuer_de_la_stasi_mis_au_grand_jour.html}}.</ref>.

Selon les indications du [[ministère de la Sécurité d'État]], au {{nobr|printemps 1989}}, les troupes de gardes-frontières de Berlin comprenaient {{unité|11500|soldats}} et {{nobr|500 civils}}.

Outre les unités affectées au commandement du GK-centre - environ {{unité|1000|agents}} au siège de Berlin-Karlshorst - la sécurité frontalière était assurée par sept régiments de gardes-frontières (GR), à Treptow, [[Berlin-Pankow|Pankow]], Rummelsburg, [[Hennigsdorf]], Groß-Glienicke, [[Potsdam]]-Babelsberg et Kleinmachnow, ainsi queet par deux régiments frontaliers à Wilhelmshagen et à [[Oranienbourg]].

Chaque régiment comprenait cinq compagnies avec le support de section du Génie, des transmissions, du train, une batterie de mortiers et une d'artillerie, un groupe de reconnaissance et un de lance-flammes ainsi que un groupe de maîtres-chiens avec leurs chiens de garde et, en cas de besoin, une compagnie de bateaux et des compagnies de sécurité pour les points de passage.

Au total, àau la frontièrecommandement « centre », il y avait {{nobr|567 véhicules}} blindés de tir, {{nobr|48 mortiers}}, {{nobr|48 canons}} antichars, {{nobr|114 lance-flammes}}. En outre, il y avait {{nobr|156 chars}} ou appareils lourds du génie et {{unité|2295|véhicules}} à moteur (motos, voitures et camions). Dans la dotation figuraient également {{nobr|992 chiens}}.

Dans un jour calendaire normal, environ {{unité|2300|agents}} étaient engagés dans la zone d'action et l'espace voisin.

La sécurité renforcée découlait de circonstances particulières comme des sommets politiques ou une météo difficile (brouillard, neige). Dans certains cas, l'effectif engagé était encore augmenté de 200 à {{nobr|300 agents}} supplémentaires.

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Dans le ''Mauer Park'', ensemble commémoratif, un panneau recense {{nobr|136 morts}} : {{nobr|98 « fugitifs »}}, {{nobr|huit autres}} Allemands de l'Est, {{nobr|22 Allemands}} de l'Ouest et {{nobr|huit soldats}}. Quarante-deux sont des enfants ou adolescents.

Les premières balles mortelles sont tirées par la police de la route le {{date-|24|août|1961}} sur [[Günter Litfin]]<ref name="figuière">Céline Figuière, ''À Berlin, le « permis de tuer » de la Stasi plombe la commémoration du Mur'', Le Temps, {{date-|14 août 2007}}.</ref> ({{nobr|24 ans}}) près de la gare de ''Friedrichstraße'', onze jours après la fermeture de la frontière, au cours d'une tentative d'évasion. Le {{date-|17|août|1962}}, [[Peter Fechter]] ({{nobr|18 ans}}) perd tout son sang, après avoir été blessé par balle, dans le secteur dit {{" |piste de la mort}} et meurt, adossé au mur, le longtout du mur, dans le secteur américain. En 1966, [[Jörg Hartmann|deux enfants de 10 et {{nobr|13 ans}}]] sont abattus, atteints par quarante balles.

[[Chris Gueffroy]], le {{date-|5|février|1989}}<ref name="figuière"/>, et [[Winfried Freudenberg]], le {{date-|8 mars 1989}}, sont les dernières victimes du Mur.

Des estimations parlent decomptabilisent {{unité|75000|hommes}} et femmes condamnés à des peines de prison allant jusqu'à deux ans en tant que {{citation|déserteurs de la république}} entre 1950 et 1989. La peine dépassait en général cinq ans si le fugitif dégradait les installations frontalières ou s'il était armé ou s'il estétait soldat ou détenteur de secrets.

Parmi les victimes du Mur figurent aussi quelques soldats est-allemands, dont le premier est [[Jörgen Schmidtchen]] en 1962, tué par un camarade transfuge. Le cas le plus connu est sans doute celui du soldat [[Reinhold Huhn]], abattu par un passeur<ref>Au cours de {{nobr|l’été 1962}}, un tunnel est creusé par un fugitif vivant à Berlin-Ouest et souhaitant y faire venir sa famille. L’évasion réussit mais son passeur abattit le jeune sous-officier garde-frontière de {{nobr|20 ans}}, Reinhold Huhn, qui tentait de s’interposer. [http://www.berlin.de/mauer/gedenkstaetten/peter_fechter/index.fr.php?objekt=1 Source : Berlin.de].</ref>.

=== Le procès des soldats-tireursresponsables ===

Une série de procès a duré jusqu'au printemps 2004 pour savoir qui portait la responsabilité juridique d'avoir donné l'ordre de tirer sur les fugitifs. Parmi les accusés figuraient entre autres le président du Conseil d'État [[Erich Honecker]], son successeur [[Egon Krenz]], les membres du Conseil national de défense [[Erich Mielke]], [[Liste des chefs du gouvernement allemand#République démocratique allemande|Willi Stoph]], Heinz Keßler, Fritz Streletz et Hans Albrecht, le chef du [[Parti socialiste unifié d'Allemagne|SED]] pour le district de [[Suhl]] et quelques généraux comme Klaus-Dieter Baumgarten, général de corps d'armée commandant les troupes frontalières de 1979 à 1990. Ce procès a suscité une vive controverse en Allemagne, bon nombre d'accusés faisant valoir que leurs actes, à l'époque, ne constituaient pas des crimes au regard du droit est-allemand. Ils accusent les tribunaux actuels de pratiquer la « justice des vainqueurs »<ref name="lemonde">LeMonde.fr, ''Découverte d'un document polémique sur le mur de Berlin'', 12.08.07.</ref>.

Les tireursauteurs exécutantsdes étaienttirs recrutésappartenaient en grande partie dansà la [[Nationale Volksarmee|NVA]] (Armée nationale populaire) ou dans lesaux troupes frontalières. Parmi les accusés, trente-cinq furent acquittés, quarante-quatre condamnés avec sursis et mise à l'épreuve et onze à une peine ferme : entre autres Albrecht, Streletz, Keßler et Baumgarten (de quatre ans et demi à six ans et demi de prison). Le dernier dirigeant communiste de la RDA, [[Egon Krenz]], a été condamné en 1997 à une peine de six ans et demi de prison pour la mort de quatre personnes le long du mur de Berlin dans les {{nobr|années 1980}}<ref name="lemonde"/>. [[Günter Schabowski]] sera lui définitivement condamné en 1999, et après avoir commencé à exécuter sa peine, sera gracié un an plus tard<ref>[https://www.lapresse.ca/international/europe/201511/01/01-4916135-lhomme-qui-a-precipite-la-chute-du-mur-de-berlin-est-mort.php L'homme qui a précipité la chute du mur de Berlin est mort], Lapresse.ca avec [[AFP]], {{1er}} novembre 2015, par Coralie Febvre</ref>. En {{date-|août 2004}}, le tribunal de Berlin condamne deux ex-membres du [[Bureau politique|Politburo]] à des peines avec sursis et mise à l'épreuve. Le dernier procès des tireurs du Mur se termine par une condamnation le {{date-|9 novembre 2004}}, quinze ans jour pour jour après la chute du mur de Berlin.

== Le Mur aujourd'hui ==

[[Fichier:Tracé du Mur de Berlin près de Potsdamer Platz, 2015.JPG|vignette|Tracé du mur de Berlin à proximité de [[Potsdamer Platz]], en 2015.]]

[[Fichier:Graffitis sur le mur de Berlin.jpg|vignette|Graffiti sur les vestiges du mur en 2009.]]

En souvenir des victimes du mur de Berlin, divers mémoriaux de types très différents ont été construits. Outre les petites [[croix monumentale|croix]] ou autres signes, avant tout érigés en mémoire de fugitifs abattus, souvent d'initiative privée, et que l'on trouve en divers endroits de l'ex-frontière, un ensemble de lieux de souvenir plus importants a été créé.