Samuel Cottereau du Clos


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Samuel Cottereau du Clos, dit Duclos (né à Paris en 1598 et mort dans cette même ville en 1685) est un chimiste français, médecin du roi.

Biographie

Samuel Cottereau du Clos nait à Paris en 1598 d'une famille protestante. Au moment de la Révocation de l'Édit de Nantes il se convertit au catholicisme, En 1666 il devient membre de l'Académie des Sciences.

Selon Franckowiak, « Samuel Cottereau Du Clos illustre parfaitement le passage d'une science chimique comme connaissance des principes à une chimie comme science cette fois du vraisemblable ».

Il participe sous la direction de Denis Dodart à la rédaction d'un ouvrage extrêmement important, quoique inachevé, intitulé Mémoires pour servir à l'histoire des plantes, avec Pierre Borel, Claude Perrault, Calois, Edmé Mariotte, Claude Bourdelin II (?-1711) et Nicolas Marchant (?-1678). Magnifiquement illustrées par Nicolas Robert, 39 plantes sont décrites précisément. Bernard le Bouyer de Fontenelle dira de ces Mémoires :On peut prendre la préface que nous venons de citer pour un modèle d'une théorie embrassée dans toute son étendue, suivie jusque dans ses moindres dépendances, très-finement discutée, est assaisonnée de la plus aimable modestie.13 Elle a un grand succès. Dodart envoie des copies de l'édition à Morison, Gew, and Locke.14

Une deuxième édition, sans les planches, est imprimée à Paris en 1779.

Ce projet d'encyclopédie collaborative ne va pas sans rivalité éditoriale. Duclos en veut à Dodart pour sa nomination comme responsable éditorial de l'ouvrage. En effet Dodart est 35 ans plus jeune, entré en 1671 dans l'Académie quand Duclos entre en 1666, et est le protégé de Perrault, et gravit les échelons au détriment de sa carrière. Directeur du projet botanique et théoricien de référence en chimie durant les années 1660, Duclos voit son autorité fondre durant la décennie suivante. les minutes des séances de l'Académie témoignent de ce déclin. De 1667 à 1669, Duclos lit plus de trois articles importants par an - sur des sujets allant de la coagulation et solvant à des analyses détaillées des livres de Boyle et atteignant cinq cents pages dans les minutes - tandis qu'entre 1675 à 1683, il présente moins de deux papiers par an, soit seulement vingt pages dans les minutes de l'Académie. Ses origines protestantes, ses théories platoniciennes et paracelsiennes et son âge expliquent en partie ce basculement en faveur du dynamisme de Dodart.15

Duclos est plein de ressentiment pour ce qu'il voit comme une usurpation de son statut. Il contre-attaque en dénigrant l'éditorial de Dodart, son travail académique, ses compétences. Il l'accuse d'écrire mal, son ignorance, la négligence de ses raisonnements. Il affirme injustement que l'Académie n'a jamais demandé à Dodart décrire son Mémoire des plantes. Plus important, il l'accuse de mal représenter l'Académie, et d'imposer ses propres idées. Enfin, Duclos est révolté, car le livre de Dodart élabore des vues méthodologiques au lieu de présenter des conclusions sur la nature des plantes.15

Publications scientifique

Il est l'auteur des Observations sur les eaux minérales de plusieurs provinces de France faites en l’Académie Royale des Sciences en l’année 1670 & 1671 (Paris, 1675). Il a aussi contribué, pour la partie chimie, aux Mémoires pour servir à l'histoire des plantes de Denis Dodart (Paris, 1686).

La bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (Paris) conserve des manuscrits de Duclos.

Bibliographie

  • Dodu Todériciu, « Sur la vraie biographie de Samuel Duclos (Du Clos) Cotreau », Revue d'histoire des sciences, vol. 27, no 1,‎ , p. 63-75 (lire en ligne)
  • (en) Rémi Franckowiak, Samuel Cottereau Du Clos, dans : Luc Foisneau (gén. éd.), Dictionary of 17th-Century French Philosophers, New-York et Londres: Thoemmes Press, 2008.
  • (en) Rémi Franckowiak, « Mechanical and Chemical Explanations in Du Clos' Chemistry », Ambix, vol. 58, no 1,‎ , p. 13-28 (ISSN 0002-6980, lire en ligne)
  • Rémi Franckowiak, « La chimie du XVIIe siècle : une question de principes », Methodos, vol. 8,‎ (lire en ligne)
  • (en) Rémi Franckowiak, « Du Clos and the Mechanization of Chemical Philosophy », in Sophie Roux, Daniel Garber, The mechanization of the natural philosophy, Boston Studies in the Philosophy of Science 300, Springer, 2013, 285-301.
  • Rémi Franckowiak, Du Clos, un chimiste post-Sceptical Chymist, dans :Charles Ramond, Myriam Dennehy (dir.), La philosophie naturelle de Robert Boyle, Vrin, Paris, 2009, p. 361-377.