« Serpentes » : différence entre les versions — Wikipédia


Article Images

Contenu supprimé Contenu ajouté

MaldororID

(discuter | contributions)

502 modifications

Balises : Annulation Liens d’homonymie

m

(16 versions intermédiaires par 15 utilisateurs non affichées)

Ligne 26 :

Les serpents ont comme caractéristiques spécifiques d'avoir une [[langue bifide]], des yeux sans paupière, un [[crâne]] articulé et des [[mâchoire]]s mobiles qui facilitent l'ingestion de proies. Ils partagent la [[Apodie|disparition des pattes]] avec deux autres groupes de [[vertébrés]] [[Tetrapoda|tétrapodes]] : les [[Amphisbaenia|amphisbènes]], qui sont d'autres [[Squamata|squamates]], et les [[Gymnophiona|gymnophiones]], qui appartiennent au groupe des [[Lissamphibia|lissamphibiens]].

Au cours de leur longue [[Évolution (biologie)|évolution]] qui remonte au [[Crétacé]], les serpents ont perfectionné plusieurs modes de [[locomotion]] apode ainsi que leur système de préhension des proies, ce qui leur a permis de conquérir les [[biotope]]s les plus variés et d'occuper presque tous les climats, même les plus extrêmes à l'exception des climats polaires et sub-polairessubpolaires, facteurs expliquant leur [[succès évolutif]].

[[Serpent dans la culture|Centre d'un symbolisme]] important qui renvoie à de nombreux mythes, contes et légendes, le serpent jouit d'un rôle ambivalent, combinant des aspects positifs et négatifs.

Ligne 40 :

=== Morphologie ===

{{Multiple image|align=left|direction=vertical|width=200|footer=Deux serpents très différents morphologiquement|image1=Imantodes cenchoa (Yasuni).jpg|alt1=Serpent très fin au corps allongé|caption1=''[[Imantodes cenchoa]]''|image2=Python curtus.jpg|alt2=Serpent très épais et au corps court|caption2=''[[Python curtus]]''}}

Les serpents ont un corps divisé en trois parties : [[Tête (anatomie)|tête]] (abritant les organes sensoriels olfactifs — [[Choane|sacs nasaux]], optiques — [[yeux]], stato-acoustiques — [[Oreille interne|oreilles internes]], et les [[Récepteur gustatif|récepteurs gustatifs]] dans la muqueuse buccale et pharyngienne), [[Tronc (anatomie)|tronc]] (renfermant le [[cœlome]] et les [[viscère]]s) et [[Queue (anatomie)|queue]] (cette partie postérieure, essentiellement musculeuse, commençant à partir du [[Cloaque (anatomie)|cloaque]])<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Manuel Areste|auteur2=Rafael Cebrian|titre=Snakes of the World|éditeur=Sterling Publishing Company|année=2003|passage=175|isbn=}}</ref>. Ce sont des [[reptiles]] qui ont perdu leurs pattes en s'adaptant à la vie dans les milieux souterrains, à la suite d'une série de mutations intervenues il y a 100 millions d’années sur le gène [[Sonic Hedgehog]]<ref>{{article | langue=en | auteur= Francisca Leal, Martin J Cohn | titre = Loss and Re-emergence of Legs in Snakes by Modular Evolution of Sonic hedgehog and HOXD Enhancers| doi = 10.1016/j.cub.2016.09.020| journal = Current Biology| volume = 26 | numéro = 21 | pages = 2966-2973 | année = 2016 | issn=0960-9822}}</ref>. Leur [[apodie]] aurait favorisé la conquête de [[biotope]]s variés (déplacements possibles dans les déserts, les forêts denses, le milieu marin, mode de vie terrestre hypogée, épigée ou arboricole), hypothèse peu convaincante dans la mesure où les [[Amphisbaenia|amphisbènes]] (dont les serpents se distinguent par leur aspect externe non annelé) et certains [[lézard apode|lézards apodes]] comme les [[orvet]]s (reptiles à paupières mobiles dont les serpents se distinguent par la présence de « lunettes » pré-cornéennes, écailles immobiles, transparentes et soudées l'une à l'autre) présentant également cette particularité, n'ont pas connu le même [[succès évolutif]]<ref name=CMp10>{{Harvsp|Mattison|2008}}, {{p.|10}}</ref>. Cette apodie est associée à la réduction puis la disparition des [[Ceinture pectorale|ceintures pectorale]] et [[Ceinture scapulaire|scapulaire]] (omoplate, clavicule et surtout absence de [[sternum]] qui rend toutes les [[Côte (os)|côtes flottantes]], ce qui permet notamment l'ingestion de [[proie]]s volumineuses) et à la concentration des organes sensoriels au niveau de la tête qui assurent la détection, la capture et la mise à mort de la proie, facteurs contribuant cette réussite évolutive<ref>{{Ouvrage|auteur=|titre=Encyclopaedia universalis|éditeur=Encyclopaedia universalis France|année=1990|passage=938}}</ref>. Leur corps est cylindrique et de forme allongée bien que la silhouette soit très variable selon les espèces. Par exemple, le serpent arboricole ''[[Imantodes cenchoa]]'' a une silhouette gracile et élancée tandis que le python à queue courte ''[[Python curtus]]'' a un aspect plus ramassé<ref name=CMp27>{{Harvsp|Mattison|2008}}, {{p.|27}}</ref>.

{{Multiple image|align=right|direction=vertical|width=200|footer=Deux espèces de serpents de tailles différentes|image1=Leptotyphlops carlae.jpg|alt1=Serpent très petit tenant dans la paume de la main|caption1=[[Tetracheilostoma carlae|Serpent fil de la Barbade]], la plus petite espèce de serpent|image2=COLLECTIE TROPENMUSEUM Python reticulatus TMnr 10006439.jpg|alt2=Groupe de sept personnes portant un très long serpent|caption2=[[Python réticulé]] (''Broghammerus reticulatus''), un des plus longs serpents}}

Ligne 281 :

** [[Calabariidae]] <small>Gray, 1858</small>

** [[Candoiidae]] <small>Pyron, Reynolds and Burbrink, 2014</small>

** [[Charinidae]]Charinaidae <small>Gray, 1849</small>

** [[Colubridae]] <small>Oppel, 1811</small>

** [[Cylindrophiidae]] <small>Fitzinger, 1843</small>

Ligne 300 :

=== Phylogénie ===

;==== Place au sein des squamates :====

{{Cladogramme Squamata}}

;==== Phylogénie interne :====

{{Cladogramme Serpentes}}

Ligne 312 :

Les [[fossile]]s de serpents sont rares car leurs squelettes sont généralement petits et fragiles. Cependant, des spécimens de 150 millions d'années, facilement identifiables comme des serpents, mais avec des structures squelettiques de lézards, ont été découverts en Amérique du Sud (''[[Tetrapodophis]]'', fossile avec quatre pattes) et en Afrique. L'[[anatomie comparée]] et une récente étude au [[synchrotron]] sur l’[[holotype]] d’[[Eupodophis descouensi]], confirme que les serpents descendent des lézards terrestres<ref>Loïc Mangin, [http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-quand-les-serpents-avaient-des-pattes-26541.php Quand les serpents avaient des pattes], ''Pour la science'', 11 février 2011</ref>.

Les serpents ne présentant aucune trace osseuse de membres antérieurs ou postérieurs existent depuis au moins {{nobr|85 millions}} d'années (''[[Dinilysia patagonica]]''). Pour autant, les [[Python (genre)|pythons]] et les [[Boa (genre)|boas]] - groupes primitifs parmi les serpents modernes - ont des membres postérieurs [[vestigial|vestigiaux]] : sur leur extérieur subsistent des minuscules éperons pelviens qui leur permettent de se saisir lors de l'accouplement. Les [[Leptotyphlopidae]] et les [[Typhlopidae]] possèdent également des vestiges de la ceinture pelvienne ayant une fonction d'excitation tactile avant l'accouplement<ref>{{en}} JM Mehrtens, {{lang|en|Living Snakes of the World in Color}}, Ed. Sterling Publishers, 1987, 480 p.</ref>.

Les membres antérieurs sont inexistants chez tous les serpents. Ceci est causé par l'évolution des [[gènes HOX]] qui régulent la [[morphogenèse]] des membres. Le squelette axial de l'ancêtre commun des serpents avait, comme la plupart des [[tétrapode]]s, des spécialisations régionales au niveau des vertèbres cervicales, thoraciques, de la région lombaire et caudale. Tôt dans l'évolution des serpents, l'expression des gènes Hox agissant sur le squelette axial responsable du développement du thorax est devenu prédominant. Les côtes se trouvent exclusivement sur les vertèbres thoraciques. Le cou, les vertèbres lombaires et pelviennes sont très réduites en nombre (seulement 2 à 10 vertèbres lombaires et pelviennes sont présentes), tandis que les vertèbres caudales forment une queue bien moins développée que le thorax. Cette queue est encore assez importante chez de nombreuses espèces et est modifiée chez certaines espèces arboricoles et aquatiques.

Les serpents modernes se sont largement diversifiés au cours du [[paléocène]]. Cela s'est produit lors de la [[radiation évolutive]] des mammifères, à la suite de l'extinction des dinosaures. Les [[colubridés]], l'un des groupes les plus communs de serpent, s'est particulièrement diversifié grâce à la prédation de rongeurs, un groupe de mammifères particulièrement prospère. Il y a plus de 3 500<ref>{{Lien web|titre=Species Statistics February 2012|url=http://www.reptile-database.org/db-info/SpeciesStat.html|site=www.reptile-database.org|consulté le=2016-08-02}}</ref> espèces de serpents, s'étendant depuis le cercle polaire arctique en Scandinavie et jusqu'au sud en Australie et Tasmanie. On les retrouve sur tous les continents (à l'exception de l'Antarctique), dans la mer, et jusqu'à une altitude de {{unité|4900|m}} dans les montagnes de l'Himalaya. Ils sont absents dans de nombreuses îles (comme l'Irlande, l'Islande ou la Nouvelle-Zélande)<ref>{{en}} R.Conant et JT Collins, {{lang|en|A Field Guide to Reptiles and Amphibians: Eastern and Central North America}}, Ed. Houghton Mifflin, 1991, 450 p.</ref>.

== Animaux ressemblants, confusions et convergences évolutives ==

Ligne 379 :

==== Légendes ====

Cette symbolique souvent maléfique est en partie à l'origine de beaucoup de croyances populaires et fausses qui entourent les serpents : légendes des serpents qui têtent les vaches<ref>Cette légende a donné son nom commun au [[Lampropeltis triangulum|serpent laitier]]. Elle s'explique par le fait que des serpents sont attirés par la chaleur des étables pour y pondre leurs œufs dans le fumier. L'agriculteur qui les écrase avec une pelle voit la texture blanchâtre de l'urine (ce reptile n'ayant pas de vessie) et des œufs qui se répandent sur le sol, d'où la confusion avec la couleur blanche du lait.</ref> ou qui s'approchent des bébés pour boire le lait dans leur gorge, allant même jusqu'à mettre leur queue dans la bouche du nouveau-né pour l'empêcher de pleurer afin de téter la nourrice endormie<ref>{{Ouvrage|auteur1=Françoise Serre Collet|titre=Dans la peau des serpents de France|éditeur=[[Éditions Quæ|Quae]]|année=2016|passage=122|isbn=}}.</ref> ; mythe des serpents qui hypnotisent<ref>Les serpents n'ont pas de paupières mais une écaille transparente qui protège leurs yeux. Cette absence explique qu'ils dorment les yeux ouverts, ce qui leur confère un regard fixe, d'où l'imagerie du serpent hypnotiseur.</ref> leurs proies<ref>{{Ouvrage|auteur1=Françoise Serre Collet|titre=Dans la peau des serpents de France|éditeur=[[Éditions Quæ]]|année=2016|passage=24|isbn=}}.</ref>.

Symbole [[chtonien]], une croyance populaire tenace veut en faire des animaux froids, gluants et visqueux. En réalité, ce sont des animaux [[poïkilotherme]]s, au corps sec (leur [[Système tégumentaire|tégument]] est dépourvu de [[glandes sudoripares]] et muqueuses) et doux (écailles en continuité les unes avec les autres)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Françoise Serre Collet|titre=Sur la piste des reptiles et des amphibiens|éditeur=[[Éditions Dunod]]|année=2013|passage=23|isbn=}}.</ref>.

Ligne 465 :

* [http://www.reptile-database.org/db-info/taxa.html#Ser le sous-ordre des serpents sur reptile-database.org]

* [http://www.infovisual.info/02/018_fr.html Voir un schéma détaillé de la morphologie d'un serpent venimeux]

* [https://snakesworld.info/list-of-most-popular-non-venomous-snakes/ 100 serpents non venimeux les plus populaires au monde]

{{Palette|Les familles de Reptilia}}