Émile Pierre Ratez


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Émile Pierre Ratez (né à Besançon le , décédé à Lille le ) est un compositeur, violoniste et altiste français.

Émile Pierre Ratez est né à Besançon le . Il est le fils de Pierre Antoine Ratez (né en 1806 à Besançon et mort en 1880 à Paris), imprimeur et de Laurence Gaillard (née en 1820 à Besançon et morte après 1890)[1].

Il commença des études classiques au lycée de Besançon et obtint son baccalauréat avant d'entrer dans l'administration des ponts et chaussées[2].

Il se maria avec Marie Joséphine Eugénie Welsh (1864-1929), institutrice. Ils eurent deux enfants : Marie Ratez (1890-1954) et Suzanne Ratez (1893-1967)[1].

Par ailleurs, il était connu pour être républicain et franc-maçon[3].

Il est mort à Lille le au 10 bis rue de Metz[1].

Il fut d'abord durant trois ans, sur son temps libre, l'élève de Pierre Demol, ancien prix de Rome de Bruxelles, à l'école municipale de musique de Besançon où il commença sa formation musicale (leçons d'harmonie et de contrepoint). Après y avoir obtenu des premiers prix en solfège et en violon, il donna sa démission de son poste obtenu au sein de l'administration des ponts et chaussées[2].

Il arriva à Paris en août 1872 et devint d'abord l'élève de François Bazin puis de Jules Massenet, qui lui succéda en 1878, au Conservatoire de musique et de déclamation[2].

Il a été violoniste ou altiste aux orchestres de l'Opéra-Comique, du Théâtre Italien et aux Concerts Colonne[2]. Il fut également chef des chœurs des Concerts Colonne de 1878 à 1881[2].

En 1891, il succède à Ferdinand Lavainne[3] en tant que directeur du conservatoire de Lille[2].

Il a dirigé dans cette ville l'orchestre de la Société des concerts populaires (1893-1906)[2]. Son activité de chef est critiqué par les milieux conservateurs mais il obtient des succès dans le répertoire berliozien. Sa politique d'invitation de compositeurs français contemporains contribue à la renommée de la Société des concerts populaires. En 1906, tout en demeurant directeur artistique de cette Société, il cède sa place en tant que chef d'orchestre à Alfred Cortot[3].

Il collabore avec Clarisse Bourdeney. Il est lauréat en 1897 du prix Chartier de l'Académie des beaux-arts pour sa production de musique de chambre[4].

Il a rédigé un Traité élémentaire de contrepoint et de fugue, édité chez Leduc[2] en 1902[3].

Il fut témoin de l'inhumation d'un autre musicien lillois, l'hautboïste Edmond Deren, mort en 1931, également enterré au cimetière de l'Est de Lille[1].

Il prit sa retraite en 1931 après 40 ans à la tête du conservatoire de Lille. Edmond Gaujac fut nommé et prit sa succession[5].

 
Lydéric et Phinaert, géants de Lille
  • Ruse d'Amour (1885), opéra comique en un acte, paroles de Charles Beauquier (ouvrage détruit)[2]
  • Lydéric (créé en 1895 au Grand Théâtre de Lille[6]), opéra en trois actes et quatre tableaux inspiré des personnages légendaires de Lydéric et Phinaert qui seraient à l'origine de la fondation de la ville de Lille ; poème de MM. Largillère-Beauclerc et Cosseret
  • Paula (créé en 1904 à Besançon)
  • La Fille de Barbizier (1913), opéra comique en cinq actes de Édouard Droz et Louis Duplaine
  • Le Dragon vert, opéra japonais en deux actes, paroles de Philippe de Rouvre[2]
  • Les Sirènes, drame en trois actes, poème de Louis Gallet[2]
  • La Guivre (Paris, 1925)
  • Scènes héroïques, cantate en trois parties et un prologue pour solistes, chœur et orchestre, op. 33, 1899 ; jouée à Lille avec la Société des concerts populaires le 29 juillet 1899 en présence du compositeur et organiste Théodore Dubois
  • Frère Jacques !, op. 59, double chœur à quatre voix mixtes sans accompagnement, paroles et musique d'Émile Ratez, 1914
  • La dernière halte, op. 76, son dernier opus ; pour chœur et orchestre
  • Marie-Claire, musique pour le drame de A. Capon représenté au Théâtre de Lille[2]
  • Nombreuses chansons

Musique symphonique et concertos

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  • Sinfonietta (quasi Variazioni), op.26, pour orchestre, réduction pour piano par l'auteur, 1903[2]
  • La Chimère, poème symphonique avec chœurs, poème d'A. Renaud[2]
  • Symphonie en la mineur[2]
  • Fantaisie et fugue pour contrebasse et orchestre ou piano, op. 56, 1912
  • Japonerie pour violon et orchestre ou piano, op. 57, 1912, dédiée à Edmond Surmont ; jouée à Lille avec la Société des concerts populaires le 5 mai 1901
  • Suite pour trompette et orchestre[2]
  • Fugue et Gigue, pour trompette et orchestre[2]
  • Messe en mi bémol majeur à deux voix égales, avec accompagnement d'orgue ou d'harmonium, op. 37, 1900
  • Pax et Labor, méditation religieuse, 1912, dédiée à l'abbé Joseph Joubert, organiste
 
Émile Ratez
  • Dans la forêt, op. 3, pour saxophone alto (ou cor anglais) et piano
  • Trio pour piano, violon et violoncelle, op. 6 en ré majeur, 1886, dédié à Paul Aufrêne
  • Douze pièces pittoresques, op. 8 pour violon et piano, 1886, dédiées à Amédée de Beaujeu
  • Trio pour piano, violon et violoncelle, op. 10 en mi bémol majeur, 1886, dédié à Émile Proust
  • Caprice-valse. Duo pour deux violons avec accompagnement de piano, op. 13, 1888
  • Mazourka. Duo pour deux violons avec accompagnement de piano, op. 16, 1889
  • Sonate pour violoncelle et piano, op. 18, 1889
  • Élégie pour trombone et piano, op. 19, 1905
  • Quatuor à cordes no1, op. 20, en la majeur, ca. 1892, dédié à Émile Proust:
  • Humoresque. Duo pour deux violons avec accompagnement de piano, op. 21, 1888
  • Six nouvelles pièces pour violon avec accompagnement de piano, op. 23
  • Trio pour piano, violon et violoncelle, op. 24 en ut majeur, 1892
  • Six suites faciles, op. 29, pour violon et piano
  • Quintette avec piano, op. 30
  • Quintette avec piano, op. 31, en si bémol majeur, 1897, dédié à Camille Chevillard
  • Trio à cordes, op. 34, 1899, dédié à Paul Bonet
  • Thème, Variations, Fugue, op. 35, pour contrebasse et piano
  • Deux pièces pour violoncelle, op. 38 pour violoncelle et piano, 1900, dédiées à Maurice Darcq
  • Sonate pour violon et piano, op. 40, en fa majeur, dédiée à Victor Seiglet, 1902, professeur au conservatoire de Lille
  • Douze études pour violon, op. 41
  • Deux pièces pour flûte et piano, op. 42, en la mineur et en ut majeur, 1903, dédiées à Alfred Quesnay, professeur de flûte au conservatoire de Lille
  • Six pièces caractéristiques pour contrebasse et piano, op. 46, 1904, dédiées à Gustave Charpentier, professeur au conservatoire de Paris
  • Sonate pour alto et piano, op. 48, 1907, dédiée au Docteur Dujardin
  • Nouvelles études mélodiques pour piano, op. 49, 1908-1909
  • Fantaisie ibérique pour violoncelle et piano ou orchestre, op. 51, 1910, dédiée à Raymond Marthe
  • Chantecler, op. 54 en mi majeur, pour quatuor à cordes, dédié à Marcel Chailley
  • Sonatine pour clarinette et piano, op. 61, dédiée à Ferdinand Capelle, professeur de clarinette au conservatoire de Lille
  • Sonate dorienne pour violon et piano, op. 63, 1925
  • Pièce romantique pour alto et piano, op. 70, dédiée à Albert Frimat, professeur au conservatoire de Lille ; des transcriptions existent pour saxophone alto, clarinette en si bémol et violoncelle
  • L'Ægipan pour piano, op. 72, 1931, dédiée à Geneviève Dehelly, pianiste
  • Variations pour basson et piano, op. 72, 1931
  • Dans la forêt pour saxophone alto et piano, op. 3, dans "Adolphe Sax Album - Volume 3", Lemoine
  • Six pièces caractéristiques pour contrebasse et piano, op. 46, Billaudot
  • Pax et Labor, méditation religieuse, dans "Recueil d’œuvres oubliées pour orgue. Volume 4", Armelin
  • Cent leçons progressives - Volume 1 sans accompagnement - Solfège - Formation Musicale, Leduc
  1. a b c d et e « Généalogie de Pierre "Émile" RATEZ * », sur Geneanet (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q « M. Émile Ratez - Compositeur de musique, Directeur du Conservatoire de Lille », sur Gallica, La Vie flamande illustrée, (consulté le )
  3. a b c et d Guy Gosselin, La symphonie dans la cité - Lille au XIXe siècle, Vrin, 2011 (ISBN 9782711624041), p. 427.
  4. « Séance publique annuelle / Académie des beaux-arts », sur Gallica, (consulté le )
  5. « La manifestation de sympathie en l'honneur de M. Émile Ratez », sur Gallica, L'Écho du Nord, (consulté le )
  6. Victorin Joncières, « Revue musicale », sur Gallica, La Liberté, (consulté le )