César de Vendôme


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militaire et gentilhomme français

César de Bourbon (né le à Coucy-le-Château - mort le à Paris), duc de Vendôme (1598-1665), duc d'Étampes, est le fils légitimé du roi Henri IV. C'est un militaire et gentilhomme français du XVIIe siècle. Il consacra sa vie à défendre ses acquis, dus en grande partie à son père, combats qui l'impliquèrent une grande partie de sa vie dans nombres d'intrigues contre le roi son frère, Richelieu, puis Mazarin. Il est nommé Grand amiral de France en 1651 et surintendant général de la Navigation en 1655.

 
Portrait du jeune César de Bourbon.

Fils illégitime d'Henri IV, roi de France, et de Gabrielle d'Estrées. Il est le fils aîné du monarque et jouira d'une grande affection de la part de son père, qui va le légitimer dès 1595 et le pourvoir en 1598 du duché de Vendôme, son père charge l'écuyer Antoine de Pluvinel d'être son gouverneur. Il reçoit également le titre de duc de Beaufort. César reçoit une éducation soignée et publique de fils aîné. Le jeune dauphin, futur Louis XIII nourrit une véritable animosité envers son aîné qui, du fait de son âge, jouit d'un statut spécial[1]. Conformément au traité signé en 1598 entre Henri IV et le duc de Mercœur (dernier chef rebelle de la Ligue), il devint gouverneur de Bretagne à partir d' puis épousa en 1609 Françoise de Lorraine (1592-1662), l'unique fille de Mercœur et héritière du Penthièvre.

En 1623 il fonda le collège de Vendôme, dont il confia l'administration à la congrégation des Oratoriens[2].

 
Façade sud du collège de Vendôme.

Vers 1620 ou 1630 il entreprend la modernisation de son château de Vendôme, il construit une grande rampe d'axé, ponctuée de trois portes monumentales. Il fit percer une nouvelle porte, la porte de Beauce, au sud de l'enceinte médiévale, et construisit un nouveau logis contre l'ancienne porte d'entrée du château, sur la face ouest. Il fit déplacer l'église paroissiale Saint-Lubin, qui encombrait la cour du château, dans le quartier du même nom. Dans ce contexte, la collégiale Saint-Georges bénéficia d'une restructuration, elle acquit le rang d'église paroissiale pour les personnes vivant dans le château en 1626[3].

 
Eau-forte du XIXe siècle de A.Queyroy, représentant le château de Vendôme au XVIIeme siècle

Il passa une bonne partie de sa vie à intriguer, notamment contre Marie de Médicis, puis contre son demi-frère Louis XIII. Impliqué dans la conspiration de Chalais visant Richelieu, il perdit son gouvernorat de Bretagne et fut emprisonné en 1626 avec son frère Alexandre au Château d'Amboise puis au Château de Vincennes. Cette implication est aujourd'hui remise en cause et paraît avoir été un coup politique de Richelieu pour s'impliquer dans les affaires maritimes du royaume, dont la Bretagne été un élément essentiel [4]. Il ne fut libéré qu'en 1630 pour être exilé en Hollande. Il en revint en 1632. À nouveau exilé, cette fois en Angleterre, il n'en revint qu'en 1642 après la mort du cardinal de Richelieu.

 
Croquis du château d'Anet par du Cerceau, 1552.

En 1643, il projette de marier tous ses enfants, mais seul l'un des trois mariages aboutit, celui de sa fille avec le duc de Nemours. Il souhaitait marier son fils aîné Louis avec Charlotte-Marie de Lorraine, fille de la duchesse de Chevreuse, et son second fils, François, avec la fille du duc d'Épernon[3]. Au mois d'août 1643 il participa alors avec son second fils, François, à la Cabale des Importants.

À la fin des années 1640, avec le mariage de son fils Louis, duc de Mercœur, avec Laure Mancini, nièce du cardinal Mazarin, il s'assagit. Il resta fidèle à Anne d'Autriche durant toute la Fronde. En 1649, la reine, lui confie l'accueil du roi d'Angleterre, Charles II à Péronne, qui vient en exil en France avec sa mère (demi-sœur de César), à la suite de l'exécution de son père Charles Ier, et de la proclamation de la République en Angleterre. Charles II est reconnu par la France comme nouveau roi d'Angleterre, et se vit remettre par César le château de Saint-Germain-en-Laye comme résidence pour son exil[3].

Le 14 juillet 1650, César de Vendôme offre au jeune roi, son neveu Louis XIV, une fête somptueuse en son château de Chenonceau[5], sont présents également la reine mère, alors régente, ainsi que Mazarin.

 
Le château de Chenonceau, possession du duc de Vendôme, et où il reçu le jeune Louis XIV

Il fut nommé grand amiral de France (1651) et surintendant général de la Navigation (1655).

Il tint un rôle non négligeable lors de la cérémonie du sacre de Louis XIV le 7 juin 1654, où il représenta le duc de Normandie, l'un des six grands pairs laïcs[3].

 
César de Vendôme âgé

Il s'éteint le 22 octobre 1665 en son hôtel parisien. Son corps fut ramené et inhumé dans la collégiale Saint-Georges du château de Vendôme, son cœur fut quant à lui installé dans la chapelle du collège des Oratoriens de Vendôme, et ses entrailles au Couvent des Capucines situé à côté de l'hôtel Vendôme.

 
Mausolée du cœur de César de Vendôme et du corps de son frère le chevalier de Vendôme aux Oratoriens de Vendôme
 
Portrait du duc de Vendôme.

César de Vendôme, accusé d'homosexualité par ses ennemis[6], épousa en 1609 la plus riche héritière du royaume, Françoise de Lorraine, comtesse de Penthièvre, fille de Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, et nièce de la reine Louise de Lorraine, veuve d'Henri III, qui lui donnera trois enfants :

  1. Bernard Barbiche, « César de Bourbon, "César Monsieur", fils aîné du roi de France. Un sujet politique », Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois,‎ , p.29-33 (lire en ligne)
  2. Jean-Jacques Renault, « César de Vendôme, un duc en son duché », Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois,‎ , p.35-43 (lire en ligne)
  3. a b c et d Jean-Jacques Renault, César de Vendôme, Éditions du Cherche-Lune, , 508 p. (ISBN 978-2-904736-73-5), page 327.
  4. Yves-Marie Bercé, « Chances et malheurs de César de Vendôme. La crise politique de 1626 », Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois,‎ , p.23-28 (lire en ligne)
  5. Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, (1re éd. 1950), 256 p., « Les Vendôme et les Condé », p. 166.
  6. Voir par exemple Gédéon Tallemant des Réaux, Historiettes.
  • Fadi El Hage, Vendôme, La gloire ou l'imposture, 2016, Belin
  • Jean-Paul Desprat, Les Bâtards d'Henri IV : L'Épopée des Vendômes (1594-1727), Perrin, 1994
  • Jean-Claude Pasquier, Le Château de Vendôme, [détail des éditions]