Laudes de saint Antoine de Padoue


Contributeurs aux projets Wikimedia

Article Images

œuvre musicale de Francis Poulenc

Les Laudes de Saint Antoine de Padoue, FP 172 est une œuvre chorale sacrée de Francis Poulenc pour chœur d'hommes à trois voix a cappella, composée entre 1957 et 1959. Il s'agit de la dernière œuvre pour chœur a cappella du compositeur.

Laudes de saint Antoine de Padoue FP 172
Image illustrative de l’article Laudes de saint Antoine de Padoue
Saint Antoine de Padoue par Le Greco, Musée du Prado

Nb. de mouvements 4
Musique Francis Poulenc
Texte Julien de Spire
Langue originale latin
Effectif chœur d'hommes à trois voix (TBarB) a cappella
Durée approximative 8 minutes
Dates de composition juillet 1957 - mars 1959
modifier 

L'admiration de Poulenc pour Saint Antoine de Padoue est ancienne, comme il le confie à Claude Rostand durant ses entretiens radiophoniques en 1953-1954[1] :

« J’ai pour saint Antoine de Padoue, [...] une extraordinaire dévotion, et cela depuis ma plus tendre enfance. Une chère grande statue verdâtre de ce saint ornait ma chambre jusqu’à l’âge de quatorze ans. À cette époque, ma nourrice a tenu à l’emporter comme une relique, lorsqu’elle s’est retirée dans le Morvan. »

Poulenc compose les deux premiers morceaux à Brive en juillet 1957 et en juin 1958, et les deux suivants à Cannes en mars 1959.

Les conditions de la création de la pièce ne sont pas connues.

L'œuvre est constituée de quatre parties, sur les textes en latin de l'Office de Saint Antoine dûs au poète et musicien franciscain du XIIIe siècle Julien de Spire (en)[2]:

  1. O Jesu, perpetua Lux
  2. O proles Hispaniæ
  3. Laus Regi
  4. Si quæris

L'œuvre est très similaire dans sa conception à ses Quatre petites prières de Saint François d’Assise, car elle est constituée de quatre courtes pièces sur des textes à propos d'un saint franciscain. Elle s'en distingue toutefois par son style plus austère, décrit dans une thèse de 2004 comme « acerbe », qui « suggère une tentative de rupture avec ses œuvres sacrées précédentes », dans la lignée « des œuvres néo-classiques des années 1940 et 1950 de Stravinsky »[3].

La représentation de l'œuvre dure environ 8 minutes.

O Jesu perpetua Lux, tot in Antonio
signis dans splendorem, de quo non incongrua
nobis gloriatio.
Tibi dat honorem: Gratia per hunc tua
nos in vase proprio ferre da liquorem,
lampade non vacua.
Lumen det religio caritas ardorem:
Donec in domo sua, Pater frui praemio
donet post laborem.

O proles Hispaniæ, beate Antoni,
pavor infidelium, nova lux Italiæ,
nobile depositum Urbis Paduanæ!
Fer, Antoni, gratiæ Christi patrocinium:
Ne prolapsis veniæ tempus breve creditum
defluat inane.

Laus Regi plena gaudio, qui merces militantium,
se ipsum dat Antonio militiæ stipendium.
Antoni, vir egregie, qui tuæ, quam prænoveras,
Hic vivens arrhas gloriæ, Christum videns acceperas:
Huius honorem gloriæ prædixeras in Padua,
quæ tantis in te gratiæ manet donis irrigua.
Per te, Pater cum Filio, Consolatorque Spiritus,
a criminis contagio nos hic emundet funditus.
Amen.

Si quæris miracula, mors, error, calamitas,
dæmon, lepra fugiunt, ægri surgunt sani.
Cedunt mare, vincula; membra, resque perditas
petunt et accipiunt juvenes et cani.
Pereunt pericula, cessat et necessitas,
narrent hi qui sentiunt, dicant Paduani.
Gloria Patri et Filio, et Spiritui Sancto.
Ora pro nobis, beate Antoni.
Amen.

  • 1998, Francis Poulenc, Musique chorale religieuse, Nederlands Kamerkoor, Eric Ericson (dir.), Globe
  • 2005, Musique sacrée du XXe siècle : Poulenc, Caplet, Milhaud, Schmitt, Godard & Dumas, Ensemble vocal Phonandre, Laurent Grégoire (dir.), Studio SM
  1. Jean-Luc Pouthier, « Une franciscaine année Poulenc », sur cairn.info, Études 2013/10 Tome 419
  2. Ralph Thibodeau, « The sacred music of Francis Poulenc: a centennial tribute », Sacred Music, Volume 126, Number 2, (consulté le )
  3. (en) Toby Patrick Moschard, « The sacred choral music of Francis Poulenc: a contextual and analytical study », sur Durham University, (consulté le )