Régiment de la Guadeloupe


Contributeurs aux projets Wikimedia

Article Images

Le régiment de la Guadeloupe est un régiment d'infanterie des colonies du royaume de France, créé en 1772, devenu sous la Révolution le 109e régiment d'infanterie de ligne.

Régiment de la Guadeloupe
Image illustrative de l’article Régiment de la Guadeloupe

Création 1772
Dissolution 29 juin 1792
Pays Drapeau de la France France
Fait partie de 109e régiment d'infanterie
Guerres Guerre d'indépendance des États-Unis
Révolution française
Batailles Siège de Savannah
modifier 

Création et différentes dénominations

modifier

Historique des garnisons, combats et batailles du régiment

modifier

Les troupes coloniales sont créés par ordonnance royale du [4].

Création des troupes coloniales par ordonnance royale du

Les troupes coloniales sont créés par ordonnance royale du qui indiquait : Sa Majesté, ayant jugé à propos de donner aux troupes qu'elle a affectées au service de ses colonies de l'Amérique la même forme que celle des régiments qui servent en France, a ordonné et ordonne ce qui suit :

  • Article 1 : Il sera créé quatre régiments qui prendront la dénomination de régiment du Cap, régiment du Port-au-Prince, régiment de la Martinique et régiment de la Guadeloupe etc...
  • Article 8 : Lesdits régiments n'auront entre eux d'autre rang que l'ancienneté des colonels, et où ils se trouveraient dans le cas de marcher ensemble en corps, ou par détachement, le commandement appartiendra au grade supérieur, et, à grade égal, à l'ancienneté de commission.
  • Article 20 : L'uniforme desdits régiments sera composé d'un habit de drap léger petit Lodève bleu, doublé de toile lessivée au quart blanc, le parement en botte garni en dessous de quatre petits boutons, six gros boutons sur le devant, trois à chaque poche qui sera coupée en travers, un autre sur chaque côté, avec un petit à l'épaulette qui sera de laine couleur du parement.
    La Veste de coutil bis-blanc, sans poches ni pattes marquées, garnie de dix boutons sur le devant, culotte de coutil bis-blanc.
    Boutons de métal blancs, timbrés d'une ancre, chapeau bordé d'argent.
    A l'égard des parements et collets, ils seront distingués ainsi qu'il suit, savoir :
  • Article 22 : L'habillement des tambours-majors et tambours sera à la petite livrée du roi.
  • Article 23 : Les officiers porteront l'uniforme de leur régiment en drap léger, veste et culotte de basin blanc, avec des parements et collets de soie. Ils auront un chapeau bordé d'un galon uni en argent, sans plumet.
  • Article 28 : Pour parvenir à la composition des dits régiments, l'intention de sa Majesté est d'y employer les troupes qui forment les différents corps actuellement existants dans les colonies, savoir :
    • la légion de Saint-Domingue, créée par ordonnance du ,
    • les deux compagnies d'ouvriers, créées par ordonnance du ,
    • les trois compagnies de dragons, créées par ordonnance du .

Se réservant Sa Majesté de pourvoir au complet des régiments du Cap et du Port-au-Prince, par des recrues, et à la formation des régiments de la Martinique et de la Guadeloupe, par les bas-officiers et soldats qui seront tirés des bataillons qui y servent actuellement, et par des recrues dont elle continuera à se charger...

Le , le « régiment de La Guadeloupe » est formé avec les détachements des régiments de Vexin, de Bouillon, de Périgord, de Médoc, de Limousin et Royal-Vaisseaux, qui avaient en 1772 chacun un bataillon aux Antilles.

Guerre d'indépendance des États-Unis

modifier

Dans le cadre de la guerre d'indépendance des États-Unis, le régiment prend part en 1779 aux expéditions du comte d'Estaing et se distingue, le , à l'attaque des retranchements de Savannah.

A la Révolution, le « régiment de La Guadeloupe » est le premier à se mettre en insurrection. Dès le , 5 compagnies qui étaient à Tobago se 5 révoltent, chassent leurs officiers, et, après avoir mis la colonie dans le plus grand désordre, s'embarquent sur des navires marchands qui les conduisirent au Havre.

Pendant ce temps, le 1er bataillon adressait de la Guadeloupe la lettre suivante à l'Assemblée nationale :

« Les bas officiers, grenadiers, chasseurs et fusiliers du « régiment de La Guadeloupe », pénétrés de la plus vive douleur de la manière honteuse avec laquelle le détachement de Tobago s'est comporté, en maltraitant nos chefs qui étaient les leurs, et en enlevant notre drapeau, qui nous est à tous déposé par le serment que nous avons fait de ne jamais l'abandonner, et il faut que des malheureux qui ont foulé aux pieds tout sentiment d'honneur nous l'enlèvent, et de plus cherchent à déshonorer notre régiment, qui, depuis dix-huit ans qu'il est formé, s'est toujours comporté, tant en campagne qu'en garnison, avec une conduite irréprochable. Tous, d'un commun accord, nous vous supplions de vouloir bien faire punir tous ces scélérats indignes de voir le jour. Nous vous supplions encore d'avoir égard à ce que notre drapeau est souillé par des mains aussi infâmes et de vouloir bien demander au roi qu'il nous en soit envoyé un autre. »

Cette lettre était lue à l'Assemblée nationale le .

Le , cette fraction vertueuse du régiment était en pleine insurrection, et le lendemain la presque totalité s'embarquait pour aller re joindre au fort-Bourbon les insurgés du régiment de la Martinique. Cent hommes à peine restèrent à la Guadeloupe. C'était Dugommier qui s'était mis à la tête du mouvement.

Le , le régiment arrive à Bordeaux, et il va rejoindre les compagnies de Tobago à l'île de Ré, où l'Assemblée les avait envoyées par punition.

Le décret du 5 mai 1792 réunit les débris des régiments de La Martinique et de La Guadeloupe pour en composer le 109e régiment d'infanterie.

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  1. Pierre Joseph Neyon de Villiers, capitaine en Louisiane, colonel au régiment de la Guadeloupe, gouverneur de Marie-Galante, mort pendant la traversée de son retour en France en 1780
  2. Louis Le Gardeur de Repentigny
  3. Thomas Fitz-Maurice, colonel du régiment de la Guadeloupe, gouverneur de Tabago, de Saint-Eustache, commandant par intérim...
  4. Susane 1851, p. 390-400.