Radegonde de France
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Article Imagesprincesse française, fille du roi Charles VII de France
Radegonde de France, dite aussi Radegonde de Valois (Chinon, - Tours, ), est une princesse française du troisième quart du XVe siècle, fille aînée du roi Charles VII de France et de Marie d'Anjou. Elle fut fiancée à Sigismond d'Autriche.
Radegonde naît dans la ville de Chinon en , ainsi que l'atteste un acte du trésorier général de la reine en date du de cette année, faisant allusion à la « gesine dernièrement faicte, en la ville de Chinon, de madame Arragonde de France »[2].
La jeune princesse, fille aînée du roi, est baptisée en l'honneur de sainte Radegonde, à qui son père vouait un culte particulier. Selon Christian de Mérindol, ce choix s'expliquait par des raisons à la fois politiques, historiques et religieuses, dans ce contexte particulier de reconquête du royaume de France sur les Anglais :
« Le prénom de Radegonde avait plusieurs sens : symbole de la ville de Poitiers, siège du second Parlement, donc lieu de résistance à Paris, aux mains des Anglais et des Bourguignons, symbole de légitimité, car la sainte était l'épouse de [[Clotaire Ier |Clotaire]], fils de Clovis, enfin sainte qui ne pouvait qu'attirer les grâces du ciel, si nécessaires au jeune roi[3]. »
Elle est l'unique princesse de sang royal à avoir porté ce prénom au sein du lignage capétien[4].
Le , son père la promet en mariage à Sigismond, né en 1427, fils de l'archiduc Frédéric d'Autriche, comte de Tyrol.
Elle tombe malade à Tours en 1445, peut-être atteinte d'une pleurésie contractée après son retour à pied d'un pèlerinage à la basilique Notre-Dame de l'Épine[5]. On dépêche de Poitiers à Tours pour la soigner un éminent médecin, Jacques Perchet[6], mais elle meurt le [7], à l'âge de 16 ans.
Elle est inhumée dans la cathédrale Saint-Gatien de Tours[7].
Son fiancé, Sigismond d'Autriche, épouse en 1449 Éléonore Stuart, fille du roi Jacques Ier d'Écosse, puis se remarie en 1484 avec Catherine de Saxe.
- ↑ (de) « Radegund, Braut v. Sigmund d. Münzreichen, Tochter König Karls VII v. Frankreich, verlobt 1430, gestorben 1444 », lien archivé [archive du ], sur Kulturpool
- ↑ Gaston du Fresne de Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. II : Le roi de Bourges, 1422-1435, Paris, Librairie de la Société bibliographique, (lire en ligne), p. 187.
- ↑ Christian de Mérindol, « Le culte de sainte Radegonde et la monarchie française à la fin du Moyen Âge », dans Les Religieuses dans le cloître et dans le monde, des origines à nos jours : Actes du deuxième colloque international du C.E.R.C.O.R., Poitiers, 29 septembre-2 octobre 1988, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, (ISBN 2862720437, lire en ligne), p. 792.
- ↑ Robert Favreau, « Le culte de sainte Radegonde à Poitiers au Moyen Âge », dans Les Religieuses dans le cloître et dans le monde, des origines à nos jours : Actes du deuxième colloque international du C.E.R.C.O.R., Poitiers, 29 septembre-2 octobre 1988, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, (ISBN 2862720437), p. 107.
- ↑ P.L Carrez, Étude sur le château de Sarry, ancienne campagne des évêques de Châlons-sur-Marne, imp. Martin Frères, Châlons, 1899.
- ↑ « Jacques Perchet », dans Ernest Wickersheimer et Danielle Jacquart, Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Âge: supplément, Volume 1, Librairie Droz, 1979 (ISBN 260004664X et 9782600046640), p. 335. [lire en ligne]
- ↑ a et b Gaston du Fresne de Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. IV : L'expansion de la royauté, 1444-1449, Paris, Librairie de la Société bibliographique, (lire en ligne), p. 94 et note 4.
- Armand d' Herbomez, « Le traité de 1430 entre Charles VII et le duc d'Autriche », Revue des questions historiques, vol. 31, , p. 409-437 (lire en ligne).
- Cyrille Debris, Tu Felix Austria, nube : La dynastie de Habsbourg et sa politique matrimoniale à la fin du Moyen Âge (XIIIe – XVIe siècles), Turnhout, Brepols, coll. « Histoires de famille. La parenté au Moyen Age » (no 2), , p. 124, 133, 169-171, 174, 185, 241, 282-283, 318, 334, 361
- Otto Cartellieri, « Philippe le Bon et le roi de France en 1430 et 1431 », Annales de Bourgogne, t. 1, , p. 78-83 (lire en ligne).