Avant d'être échevine, Charlotte Deborsu, avait été révolutionnaire pour la série BBC "Les Misérables"


Xavier Diskeuve

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Aujourd'hui, elle est échevine du cadre de vie et de la population à Namur! Mais en avril 2018, la fille et nièce des journalistes Frédéric et Christophe Deborsu était simple étudiante en Communication à Louvain-la-Neuve, lorsqu'elle fut appelée pour le tournage d'une nouvelle version des "Misérables" mise en œuvre par la BBC, et en partie tournée en Wallonie et dans le Nord de la France.

Charlotte Deborsu… mais pas costumée en "Misérable"!

Charlotte Deborsu… mais pas costumée en "Misérable"! ©

Charlotte explique: "Au départ, par intérêt pour les tournages, j'avais postulé comme figurante sur "la Trêve", un des séries de la RTBF. Sans jamais recevoir de nouvelles en retour. Et soudain, via la même agence de figuration, sans avoir rien demandé cette fois, je me suis retrouvée convoquée par la production des "Misérables", et invitée dans les trois jours à aller essayer des costumes à Bruxelles".

Cette série " Les Misérables", on en a beaucoup parlé dans L'Avenir.net puisque des semaines entières de tournage ont eu lieu à Namur, sur les quais de Meuse et rue des Brasseurs notamment, mais aussi à Huy. Une nouvelle adaptation en six épisodes du roman de Victor Hugo, avec Dominic West (popularisé par la série " The Affair") dans le rôle emblématique de Jean Valjean.

Dans les films anglais, on meurt les yeux fermés

Charlotte, qui a 21 ans alors, est donc recrutée avec son frère Pierre-Loup, 17. " Il était prévu qu'on soit figurant trois jours à Sedan, dans les ruelles situées à proximité du château. Moi, j'étais une révolutionnaire, tandis que Pierre-Loup était un soldat français."

Trois jours qui sont devenus… trois semaines: " Oui, car le noyau dur des figurants apparaissant dans quantité de plans, il fallait toujours que ce soit les mêmes, et qu'on revienne. On a même appris à tirer avec des fusils factices, mais qui généraient une petite explosion et de la fumée. J'ai aussi une scène rien qu'à moi, celle… où je meurs victime d'un coup de baïonnette. Une scène que j'ai dû répéter avec des cascadeurs. Et en répondant aux critères anglais qui préfèrent dans les films… que les gens meurent les yeux fermés".

Un tournage qui n'avait rien d'une sinécure. "La première semaine, c'était de nuit. On parait donc à 15 heures avec Pierre-Loup à Sedan, et on revenait à Namur au petit matin sans avoir dormi. C'était intenable et, avec les figurants, on a fait… une petite révolution et obtenu d'être logés sur place".

Quant au petit frère, Pierre-Loup, son destin sera aussi de mourir à l'écran, tué par une balle révolutionnaire. "Et à nouveau, ce ne fut pas facile, répétition aussi avec des cascadeurs pour apprendre à tomber… mort ".

Costumes, équipe technique, déploiement de matériel, soin apporté aux décors et à la transformation de rues actuelles en venelles du XIXe siècle: c'est un style de série à gros budget, financée en partie par le tax-shelter belge. " Il y avait trois coaches rien que pour gérer les figurants".

Le commissaire Javert se suicide… en sautant du pont de Jambes

Le résultat, Charlotte l'a déjà vue lors de sa diffusion à la BBC: elle et son frère apparaissent dans les épisodes 5 et 6, lorsque Paris s'enflamme autour de 1830 (ce n'est pas la révolution de 1789, mais… la suivante). " Je n'ai pas reconnu la rue des Brasseurs à Namur. Par contre, quand le commissaire Javert se suicide, désespéré d'avoir raté l'arrestation de Valjean, c'est… en sautant du pont de Jambes qu'on reconnaît très bien"

L'année 2018 avait donc été assez spéciale pour Charlotte Deborsu, révolutionnaire de fiction en avril puis… vraie élue MR à Namur lors du scrutin communal d'octobre. Un sacré virage!

On ne peut nier à la jeune politicienne un certain sens du placement puisqu'elle figure sur la principale photo de la série diffusée à titre promotionnel par la chaîne belge… "Un cliché mis en scène par le photographe de plateau, pendant le tournage. Où je suis… méconnaissable, et où j'ai l'air enceinte en prime! ".

"Les Misérables", série en 6 épisodes, à voir dès ce mardi 22 décembre sur La Trois, en version originale sous-titrée (ainsi que sur Auvio).

Olivia Colman, la reine superstar de "The Crown" et qui fait la mère Thénardier dans "Les Misérables".

Olivia Colman, la reine superstar de "The Crown" et qui fait la mère Thénardier dans "Les Misérables". ©BBC/Lookout Point/Robert Viglasky

Une peinture de la société française qui reste toujours aussi pertinente de nos jours. Pour porter ce classique de la littérature, les créateurs de la mini-série ont puisé dans le gratin des comédiens britanniques: Dominic West en Jean Valjean, David Oyelowo en Javert, Lily Collins en Fantine et… Olivia Colman en Madame Thénardier… Longtemps cantonnée dans les seconds rôles, cette dernière a été mise en lumière via la série "Broadchurch". Et récemment elle est devenue une star mondiale, d'abord pour son oscar décroché en 2018 dans " La Favorite", de Yorgos Lathimos (où elle incarne la reine… Anne d'Angleterre) ensuite pour son interprétation de la reine Elizabeth dans la série "The Crown" qui cartonne actuellement dans le monde entier.

Cernés notamment de plusieurs dizaines de figurants belges, tous ces acteurs sont dirigés par le metteur en scène Tom Shankland, déjà à l'œuvre sur les séries "The Leftovers" ou "House of cards"…)

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