Le grand sourire de Maradona


Michael Balcaen, au Cap

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Très critiqué par la presse argentine avant la Coupe du monde, Diego Maradona est en passe de gagner son pari. Brillante lors de la phase de poule, convaincante en 8e de finale face au Mexique, la sélection argentine fait désormais figure de grande favorite, au même titre que l'Espagne. A la plus grande fierté d'El Pibe de Oro.

Messi/Maradona, le ticket choc de l'Argentine.

Messi/Maradona, le ticket choc de l'Argentine. © Reuters

Il n'y en a pas deux comme lui. Diego Armando Maradona est un personnage à part. Son passé de joueur hors pair qui a fait vibrer le monde entier lui vaut encore aujourd'hui un statut de demi Dieu que ses frasques en tout genre n'ont guère terni. En tant qu'entraîneur, l'ancien numéro 10 a vécu des moments difficiles depuis son intronisation à la tête de la sélection argentine. Mais tout cela paraît bien loin aujourd'hui. Avec une Argentine qui s'est promenée durant la phase de groupes, il s'est amusé à rappeler à tous ceux qui avaient commis le crime de lèse majesté de le critiquer combien ils étaient dans l'erreur.

Il est comme ça Diego, capable d'insulter en direct tous les journalistes un soir de qualification pour la Coupe du monde. Et tout aussi capable de rappeler aux journalistes les critiques reçues, sourire moqueur, en conférence de presse à l'issue d'un sans-faute en phase de groupes, allant jusqu'à demander des excuses pour ses joueurs. Car l'entraîneur de l'Albiceleste est un homme entier, très proche de son groupe et toujours très sûr de lui. Ses choix d'avant-Mondial de laisser de côté Zanetti et Cambiasso, qui restaient sur un triplé avec l'Inter Milan, ou de rappeler Palermo et Veron, il les a assumés sans sourciller. Car il souhaite "une Argentine de gala, une Argentine de luxe". A l'évocation d'un statut de favori, il lâche: "Nous devons nous battre en permanence pour entrer dans l'histoire. J'espère que mes joueurs l'ont compris."

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L'art du contrepied... verbal

Pour bien comprendre le personnage, il faut accepter ses excès ainsi qu'un ultra protectionnisme de "son" monde. Quand on lui demande comment il aurait réagi si un arbitre avait validé un but contre son équipe malgré un hors-jeu flagrant comme lors du premier but de Tevez face au Mexique, il répond du tac au tac: "La même chose qu'il aurait ressentie quand un Messi par exemple, est victime de fautes et que l'arbitre ne réagit pas. C'est normal, ça ? J'ai vécu ça quand j'étais joueur, il y a 20 ans tout au plus. Laissons les joueurs s'exprimer. Ce que subit Messi, c'est un scandale." A la place de Javier Aguirre, il n'aurait sans doute pas pu rester sans réagir...

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Qu'importe, Diego dirige, il trace sa route comme l'Argentine peut le faire dans ce Mondial sud-africain. Le prochain adversaire sera l'Allemagne pour un quart de finale de très haut niveau. Le moment semble donc idoine pour qu'il fasse part à ses ouailles de son passé de vainqueur. "J'ai peut-être un avantage ou deux sur certaines personnes. Je peux transmettre ce que j'ai, j'ai joué plusieurs Coupes du monde: 1982, 1986, quand on a gagné, 1990, on était au fond du trou. Dans ma vie, j'ai eu toute cette expérience que je peux transmettre aujourd'hui à mes joueurs avec mon coeur et mon âme. Je leur ai dit: 'Quand tu gagnes, ne va pas plus loin que la victoire'", glisse "El Pibe de Oro".

Maradona n'est pourtant pas un entraineur comme les autres. Ce ne serait tout simplement pas possible. Et forcément, les questions dévient souvent sur la comparaison avec son passé de joueur, il répond alors: "Je le vis comme si je portais le maillot, comme si je jouais. J'aurais bien aimé jouer contre l'Allemagne en quarts, mais on n'est pas en 1986 en finale! La victoire est un sentiment merveilleux, coach ou joueur, il n'y a pas vraiment de différence." Sa grinta, son envie, son savoir aussi, c'est un petit peu tout cela à la fois, Maradona entraineur. Et si l'Allemagne arrive avec de grosses qualités, elle devra être plus forte que jamais, car cette Argentine-là, c'est sûr, ne lâchera rien.

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Source: Sports.fr