Législatives : Marie-Hélène Quatreboeufs évincée du SDIS car elle est soutenue par le RN
La conseillère départementale Marie-Hélène Quatreboeufs est candidate pour les législatives sous l’étiquette divers droite. Face à elle, le RN ne proposera pas de candidature ; une annonce qui n’a pas plus au président macroniste du conseil départemental du Nord Christian Poiret.
La surprise a été totale pour Marie-Hélène Quatreboeufs. Hier matin, l’élue Divers droites a appris, en ouvrant sa boite mail, que toutes ses délégations au Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) du 59 lui étaient retirées par Christian Poiret, le président du conseil départemental. « Aucun coup de téléphone, aucun message ! », déplore la quadragénaire.
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La cause de son éviction ? Son ralliement précoce à la coalition montée par le Rassemblement national et Éric Ciotti, le président des Républicains. Précisant sa « stupeur et sa grande déception », Christian Poiret, qui, lui, s’est empressé de soutenir la députée Renaissance sortante Charlotte Parmentier Lecocq, a mis un terme aux fonctions de Marie-Hélène Quatreboeufs au sein du département. « C’était un travail qui me prenait énormément de temps et pour lequel je mettais beaucoup d’engagement… », rappelle la candidate aux législatives, face à laquelle le RN a choisi de ne pas opposer de candidat.
« Regardez les scores du RN aux Européennes, ils ont été élus démocratiquement ! Il faut arrêter avec ces bêtises… ». Marie-Hélène Quatreboeufs est passée par l’UDI et l’UMP. Elle voit dans le Rassemblement national de 2024 « le nouveau RPR ». Forcément, la coalition RN-Ciotti l’a séduite. « C’est là qu’est la droite !, confesse-t-elle ; ça fait sept ans qu’on subit la politique de Macron ; et maintenant on a la possibilité de voir Mélenchon à Matignon. Je ne peux pas concevoir ça… »
Démise de ses délégations au département, Marie-Hélène Quatreboeufs s’engage dans le combat pour les urnes avec « détermination ». Les nombreux messages de soutien que lui envoient ses proches et ses collègues la motivent d’autant plus. « Je reçois des dizaines de messages qui me disent : ‘Bravo pour ton sacrifice ! Tu as eu raison d’y aller !’ Je n’ai aucun regret à ne plus faire partie de cette majorité départementale qui est en soutien au président Macron. L’heure est au changement désormais. »
Elle, toutefois, récuse l’idée d’un sacrifice. « J’avais conscience des risques, mais c’est comme ça. Si mon choix ne plaît pas, tant pis ! » Marie-Hélène Quatreboeufs affrontera, le 30 juin prochain, la députée Charlotte Parmentier Lecocq, macroniste de la première heure, élue à 63 % lors des dernières législatives.