Dérive islamiste, séparatisme : ce que contient le rapport sur le lycée musulman Averroès de Lille

Un établissement scolaire qui inquiète. « Je vous informe que j’envisage de résilier le contrat d’association qui lie le lycée Averroès à l’État », écrivait le préfet des Hauts-de-France, Georges-François Leclerc, dans un courrier daté du 18 octobre 2023. Envisagée, cette résiliation devrait être officiellement demandée lundi prochain par la préfecture. Une décision qui intervient après les résultats d’un rapport de la commission consultative académique. Dévoilé par Europe 1, ce rapport pointe notamment du doigt les liens de l’établissement scolaire avec le fondamentalisme islamiste.

Accueillant près de 800 élèves, le lycée Averroès de Lille propose à ses élèves des cours « d’éthique musulmane ». Seulement, selon ce rapport, ces cours font la promotion d’un islam salafiste. En outre, le corps enseignant n’hésite pas à se servir de troublants ouvrages comme support pédagogique. Parmi ces textes, des livres de l’imam Iquioussen, expulsé pour « incitation à la haine et à la discrimination », mais aussi les « quarante hadiths de l’imam al-Nawawî ». Dans cet ouvrage, il est notamment enseigné qu’il est « interdit pour une femme malade de se faire ausculter par un homme ».

Une inquiétante communauté éducative

Le rapport de la commission met également en lumière certaines positions alarmantes tenues par la communauté éducative du lycée. L’adjoint du directeur, Makhlouf Mameche, s’est ainsi positionné en 2016 « contre la laïcité et pour un État islamique global ». D’autres membres de la communauté éducative poussent à s’interroger, à l’image de Sofiane Meziani qui a notamment écrit un article intitulé « En finir avec la démocratie française ».

Ces prises de position, jugées « incompatibles avec les valeurs républicaines », ne manquent pas de déteindre sur les cours dispensés aux élèves. Les contrôles d’inspection ont ainsi relevé une remise en question des faits scientifiques enseignés en SVT, portant « notamment sur l’évolution ». L’absence de référence au solfège en cours de musique a également été observée, justifiée par une vision rigoriste de l’islam.